De l’inanité de la neutralité carbone- From the non-sense of carbon neutrality

Jeanne Marcq (Fleurus)

5 mars 2021

(English version, below)

 La neutralité carbone pour limiter la hausse de la température est un leurre des points de vue économiques et de l’humanité. C’est également le talon d’Achille des écologistes, des végans et des nantis « verts » de l’hémisphère nord prônant la décroissance. 

Pourtant les ressources alimentaires et énergétiques existent en suffisance mais sont mal réparties (voir les données de la FAO). On ne peut pas égoïstement empêcher les pays en voie de développement d’utiliser des énergies fossiles pour construire leur propre économie au lieu de se faire piller par de nouveaux colonisateurs. Aucun régime politique n’a jamais réussi à effacer les inégalités socio-économiques dans la société. Avec une population mondiale actuellement en croissance jusqu’à 2050 (FAO), toute limitation de la production alimentaire et du développement économique serait néfaste pour l’humanité.

L’augmentation de la teneur atmosphérique en CO2 il y a 12000 ans est concomitante au redéveloppement de la végétation intertropicale d’abord, puis à plus haute latitude suite au réchauffement primaire de l’hémisphère sud, lié au forçage orbital (apport énergétique solaire). Cette production de CO2 accompagne le réchauffement de l’océan intertropical (Indien, Pacifique et Atlantique centraux) et de l’augmentation successive de différents gaz interférant avec la biosphère et dont la teneur dans l’atmosphère est gérée directement ou indirectement par le climat:  H2O (vapeur d’eau) puis COet enfin méthane. 

Toutes les données géologiques et les archives archéologiques témoignent d’une prospérité économique et d’un développement culturel de l’humanité pendant les périodes chaudes et donc pluvieuses, connues sous le terme d’optima climatiques (minoen, romain, du Moyen Âge). Tous les épisodes de refroidissement climatique ont été, par contre, associés à une aridification et à des crises économiques et donc migratoires de populations (Celtes, Germains, Vikings, Hégire, Maya).    

  Les changements culturels, alimentaires et économiques ne se font pas à l’échelle de l’année, mais plutôt à celle de la cinquantaine d’années, voir du siècle, comme la révolution numérique en cours, débutée dans les années 1950. Il en a été de même pour l’imprimerie et pour l’écriture alphabétique. Nos habitudes alimentaires sont en train d’évoluer depuis une vingtaine d’années, au moins en Europe (par ex. baisse de la consommation de viandes au profit des laitages et des légumes), et les schémas les plus raisonnables d’un point de vue économique (réduire les coûts de production : temps et intrants) vont in fine s’imposer d’eux-mêmes. 

Avec 9 milliards d’humains dans les années 2050, l’alimentation et l’économie se tourneront de plus en plus vers la production végétale terrestre (protéines végétales, lipides et glucides ; combustibles et habitat (bois, bambou et dérivés) et littorale (algues), avec une artificialisation de la production alimentaire (cultures hydroponiques, aliments transformés). Il est donc d’importance vitale pour l’humanité de ne pas réduire les facteurs primaires de croissance végétale : les précipitations, en limitant le réchauffement climatique et, la teneur atmosphérique en CO2ce gaz étant la base de la production de la biomasse. D’autre part, l’océan est le volant qui tamponne une grande part des effluents de nos sociétés, sauf les plastiques et qui dégaze du CO2 quand il devient plus chaud.  La neutralité carbone est donc, dans ce contexte, éminemment dangereuse tout comme la lutte contre le réchauffement climatique, à la grande différence de la gestion hautement justifiée des ressources renouvelables. Ceci est d’autant plus important que nous sommes entrés depuis 2010 dans une période de minimum solaire qui durera au moins jusqu’en 2060 (voir articles SCE 2018-2020), donc un refroidissement du climat. La grande inconnue est la vitesse de refroidissement de l’océan intertropical, actuellement surchauffé et dégazé pro parte de son contenu en CO2  (baisse de la solubilité du gaz) en conséquence du pic d’activité solaire de la fin du XXème siècle. Les migrations de populations, chassées par la sécheresse (climatique ou anthropogène) et donc la pauvreté, vont donc continuer ; l’instauration de régimes autoritaires, religieux ou non, voire dictatoriaux en seront le corollaire. L’instauration de Big Brothers numériques (par ex. reconnaissance faciale) couplés à quelques oligarchies économiques mondiales (par ex. GAFSA) et au pillage des ressources (par ex. minérales) des pays « pauvres ». Le totalitarisme écologique, neutre en carbone, sera, comme d’autres régimes autoritaires, de courte durée, mais risque de faire beaucoup de dégâts économiques, sociétaux et… culturels.

From the non-sense of carbon neutrality 

Jeanne Marcq (Fleurus)

Carbon neutrality aiming to limit the rise in global temperature is a lure from the economic points of view and humanity. It is also the weakness of environmentalists, vegans and the “green” provided people of the northern hemisphere advocating worldly decay. 

However, the food and energy resources exist in sufficiency  on earth but are poorly dispatched (see FAO data). Developing countries cannot be selfishly prevented from using fossil fuels to build their own economies instead of being plundered by new colonizers. No political regime has ever managed to erase socio-economic inequalities in society. With a world population currently growing until 2050 (FAO), any limitation of food production and economic development would be damaging to humanity. 

The increase in atmospheric COcontent 12,000 years ago coincides with the redevelopment of intertropical vegetation first, later at higher latitudes, following the primary warming of the southern hemisphere, linked to orbital forcing (solar-energy energy input). This CO2 production accompanied the warming of the intertropical ocean (Indian, Pacific and Central Atlantic) and the successive increase in different gases interfering with the biosphere and whose content in the atmosphere is managed directly or indirectly by the climate: H2O (water vapour) then CO and finally methane. 

Cultural, food and economic changes do not occur on the scale of the year, but rather on the scale of the fifties, or even of the century, as the current digital revolution began in the 1950s. The same was true for the paper printing and alphabetical writing. Our eating habits have been changing over the past 20 years, at least in Europe (e.g. lower meat consumption in favor of dairy and vegetables), and the most economically reasonable patterns (reducing production costs: time and inputs) will ultimately impose themselves.  

With 9 billion people in the 2050s, food and the economy will increasingly turn to terrestrial plant production (vegetable proteins, lipids and carbohydrates; fuels and habitat (wood, bamboo and derivatives) and coastal (algae), with the industrialization of food production (hydroponics, processed foods). It is therefore, of vital importance for humanity not to reduce the primary factors of plant growth: precipitation, limiting global warming and also the atmospheric CO content, this gas being the basis of the production of biomass. On the other hand, the ocean is the wheel that buffers a large part of the sewages of our societies, except plastics and that in addition releases CO when it becomes warmer. Carbon neutrality as promoted against global warming is in this context, for this reason, very dangerous, unlike the highly justified management of renewable resources.   

This is all the more important since we have entered since 2010 into a solar minimum period that will last at least until 2060 (see articles SCE 2018-2020), so a cooling of the climate. The great unknown is the rate of cooling of the intertropical ocean which is currently overheated and pro parte degassed of its CO content (decrease in the solubility of the gas) as a result of the peak of solar activity at the end of the 20th century. The migrations of populations driven away by drought (climatic or anthropogenic) and therefore, poverty, will thus continue and enhance. The establishment of authoritarian regimes, religious or not, even dictatorial will be the corollary. The introduction of digital Big Brothers (e.g. facial recognition) will be coupled with a few global economic oligarchies (e.g. GAFSA) and the plundering of resources (e.g. minerals) of « poor » countries. Ecological, carbon-neutral totalitarianism will be short-lived, like other authoritarian regimes. 

2 réflexions sur « De l’inanité de la neutralité carbone- From the non-sense of carbon neutrality »

  1. Ce papier démarre très mal
    «  » » » » La neutralité carbone pour limiter la hausse de la température est un leurre des points de vue économiques et de l’humanité. » » » » » »
    Puisqu’il manque le terme « scientifique » dans cette phrase ; la suite est meilleure

  2. Que l’augmentation de la concentration en CO₂ dans l’atmosphère est une bonne chose pour la croissance des plantes est bien connue (voir aussi Science-Climat-Energie http://www.science-climat-energie.be/2020/04/17/le-co2-cest-la-vie-et-la-qualite-de-vie/). L’avantage de cet article est que l’auteur met à juste titre l’accent sur le changement en cours dans les habitudes alimentaires de la population nantie et que si on veut aller vers moins d’alimentation carnée la croissance de la production alimentaire végétale doit être favorisée.
    Cela démontre encore une fois combien les questions liées au changement climatique sont multiples et avec des rétroactions multiples. Le manichéisme n’a pas sa place dans des débats aussi lourds de conséquences.

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