Dérapage médiatique : la courbe de Mann (2)

par Jean-Claude Pont, 18 juin 2021
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« Bien qu’il soit devenu courant de craindre le réchauffement, il convient de noter que le réchauffement d’environ 1 oC depuis le XIXe siècle s’est accompagné d’une amélioration de tous les indices du bien-être humain (y compris la qualité de l’environnement). » (Prof. Richard Siegmund Lindzen, MIT)

« L’abattement des nations européennes est frappant alors que nous bénéficions encore d’une douceur de vivre sans pareille : partout la culture de la plainte prédomine. (…) On y retrouve [dans l’écologie devenue une idéologie globale] tous les travers du marxisme appliqués à l’environnement : le scientisme omni- présent, les visions effroyables de la réalité, l’admonestation aux hommes coupables de ne pas comprendre ceux qui leur veulent du bien. Toutes les sottises du bolchevisme, du maoïsme, du trotskisme sont en quelque sorte reformulées au carré, au nom du salut de la planète. » (Pascal Bruckner)

Dans la Lettre 17, nous annoncions un triptyque de Lettres dont l’objectif était d’abord de corriger les erreurs figurant dans un article du journal Le Matin Dimanche relatif à la courbe de Mann. Ces corrections s’appuient sur des éléments du dossier que l’auteur de l’article ignorait, ce qui pouvait aussi être le cas de nos lecteurs. Combler cette lacune est précisément l’objet des Lettres 18 et 19. Ces développements valent aussi par leur place dans le débat climatique d’aujourd’hui, une place que l’on peut qualifier de centrale eu égard à leur rôle dans la politisation de ce débat et dans la tournure polémique qu’il a prise.

1. Introduction

Le phénomène climatique, qui met aujourd’hui le monde sens dessus dessous, gravite autour de deux questions, fondamentales dans ce contexte :

– Le réchauffement climatique, 0,7 degrés en 120 ans [14], est-il un épisode unique dans l’Histoire de l’Homme, et notre époque est-elle la plus chaude jamais enregistrée, comme on le répète ad nauseam de nos jours ?

– Le dioxyde de carbone (appelé aussi gaz carbonique et noté CO2) d’origine anthropique est-il responsable de ce réchauffement ?

Si l’on répond par la négative à l’une ou à l’autre de ces deux questions, le branle-bas de combat qui agite aujourd’hui la Planète perd son sens. Ce qui n’empêche bien sûr pas que demeurent urgents et lancinants les problèmes de la vraie pollution, le CO2 étant un gaz nécessaire à la vie, un fertilisant et non un polluant.

La réponse à ces questions relève de l’histoire du climat, une discipline relativement nouvelle. En effet, jusqu’à récemment, si l’on excepte les études sporadiques et locales, le sujet (qui engage de nombreuses disciplines scientifiques) n’était pas envisagé, du moins dans sa globalité [15].

Comme on aime les dates précises, je ferai remonter le début de l’Histoire du climat à la Conference qui se déroula à Aspen (Colorado) du 11 au 24 juin 1962 [16]. (« Conference on the Climate of the Eleventh and Sixteenth Centuries »). Organisée par divers groupements scienti- fiques des USA, elle se proposait « de résoudre le problème des fluctuations climatiques récentes. » Ainsi que l’écrivait H.H. Lamb [17] dans le sillage de cette Conférence (p. 14) : « Jusqu’à une date récente, il était largement admis que le climat européen n’avait pas subi de variations significatives et que, depuis environ 2500 ans, il était effectivement constant ou stable. »

Mais au-delà de l’information chronologique qu’elle contient, la Conference d’Aspen intéresse notre histoire par le choix des siècles retenus pour son champ d’étude. Ces deux siècles ont été explicitement choisis pour le contraste qu’ils montrent dans leur climat, l’un, le XVIe comme exemple d’une période très froide – ce qui était attesté depuis longtemps déjà –, l’autre pour apporter la comparaison, et donc chaude.

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