Evolutions récentes du CO2 atmosphérique (4/4)

par J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique

En cas de citation prière de mentionner J.C. Maurin  « Evolutions récentes du COatmosphérique (4/4)  » http://www.science-climat-energie.be/2018/12/02/__trashed-4/

Au XVIsiècle, dans une ultime tentative pour sauver le système de Ptolémée, on se résigna enfin à admettre la rotation des planètes autour du Soleil mais on conserva le dogme de la position centrale de la Terre par rapport au Soleil. Le dernier pas vers l’héliocentrisme dut finalement être franchi, à regret. Au XXIesiècle, Le GIEC adapte discrètement son Almageste : on lit dans la version de novembre 2018 du Résumé à l’intention des décideurs dès la première page, 1er encadré de l’introduction → « L’augmentation mondiale de la concentration en dioxyde de carbone est essentiellement due à l’utilisation des combustibles fossiles et aux changements d’affectation des terres ». Fin de cette première page → « La source principale de l’augmentation de la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère depuis l’époque préindustrielle provient de l’utilisation des combustibles fossiles ». La certitude absolue, naguère affichée, d’une origine 100% anthropique dans la hausse du CO2 atmosphérique disparaît donc. Un modèle mixte est désormais implicitement admis. A cinq siècles de distance, le dernier pas reste toujours difficile à franchir. Le présent article aide à trouver le chemin de Damas.

D. Le modèle MPO ou Mixte/Proportionnel/Océan

Nous allons modifier le modèle « mixte 1 » développé dans l’article 3/4 en suivant deux étapes supplémentaires afin d’aboutir à un modèle MPO ou Mixte Proportionnel Océan
Le modèle « mixte 1 » avec une hypothèse de proportionnalité  va permettre de proposer les modèles de type  MP(Mixte Proportionnel).

Nous argumenterons ensuite pour montrer que l’océan est probablement la cause principale des évolutions récentes du CO2 atmosphérique pour aboutir au modèle MPO  (Mixte Proportionnel Océan).

Figure 1. Rappels des observations (1/4) et corrélations (2/4).

Les seules valeurs connues sont en rouge.

L’hémisphère Sud présente un taux de CO2 inférieur de ≈2 ppm au taux de CO2 de l’hémisphère Nord. Il existe une modulation annuelle du taux de CO2, très marquée au Nord. Cette modulation est la conséquence de la croissance végétale, elle augmente un peu plus vite que le taux de CO2.

D.1.1 Hypothèse de départ

L’absorption du COpar la végétation a augmenté au moins aussi vite que le taux de CO2. → voir article 1/4 §A3 oscillation saisonnière ou bien référence (4).

L’absorption du CO2par l’océan dépend, via la loi de Henry, du taux de COatmosphérique.
Dans la Fig.1, si la sortie « Autre » (largement inconnue, voir ici) est petite devant les 2 autres, alors le total des sorties sera quasi proportionnel au taux de COdans l’atmosphère.

D.1.2 Conséquences de l’hypothèse de départ

La feuille de calcul (8) exploite dans l’onglet « Modèle MP »  le modèle mixte avec sorties proportionnelles au taux de CO2. Le calcul des entrées naturelles comprend 3 étapes : calcul du total des sorties de l’année N (simple proportionnalité avec le taux de l’année N) , on ajoute ensuite  la variation annuelle du taux entre les années N et N-1 pour obtenir le total des entrées pour l’année N. Les entrées naturelles sont obtenues en soustrayant les entrées anthropiques de l’année N. Il est possible, dans la feuille de calcul, de faire varier la durée de séjour α entre 4 et 7 ans et donc la proportionnalité entre 14% et 25%. (Onglet Modèle MP, ascenseur en cellule B2).

Les figures 3a et 3b  donnent les résultats obtenus dans la feuille de calcul avec une proportionnalité de 20% soit une durée de séjour α de 5 ans.

Il est possible de faire varier le δ13C et le ratio des apports nets anthropique/naturel. (onglet  Modèle MP, ascenseurs en cellule B8 et E11). Avec un rapport de 44% anthropique pour 56% naturel, nous retrouvons le δ13C  observé. L’augmentation des échanges est majoritairement celle des entrées naturelles devant celle de l’entrée anthropique.

A ce stade, le modèle MP se suffit à lui-même. Le modèle mixte 1 de départ (Fig.5b du 3/4) correspond à des apports nets de l’océan et/ou de la lithosphère. Un modèle MPL(Lithosphère) ne sera pas abordé ici. Nous allons considérer maintenant l’océan pour expliquer l’essentiel de la hausse des entrées naturelles, ce modèle MP sera donc désigné par MPO.

D.2    Modèle MPO

D.2.1  Océan: ordres de grandeurs et corrélations

L’océan contient ≈50 fois plus de CO2 que l’atmosphère. La surface d’échange océan/atmosphère est énorme : 70 % de la surface de la Terre soit 360 millions de km².
En 60 ans, si l’océan dégaze 1de son CO2, cette quantité correspond à 50% du CO2  atmosphérique (entre 1958 et 2010 l’évolution mesurée du taux dans l’atmosphère est + 30%, ce qui est comparable) (2).

Figure 4a. Corrélation « température » de l’océan intertropical versus variation annuelle du taux de CO2  (voir article 2/4 § B.1.1). On trouve une relation approchée d[CO2] /dt ≈ 2.5 (SST) + 1 (voir article 2/4  légende de la Fig 13). La surface en rose sous la courbe rouge représente [CO2] = le taux de CO2. Entre 1980 et 2010 cette surface donne bien les 50 ppm supplémentaires correspondant à l’évolution du taux entre ces 2 dates (depuis 338 ppm vers 388 ppm).

Lors des évènements El Niño de 1998 et 2016 nous avons les 2 plus fortes hausses du taux de CO2 (Fig.4a) ainsi que la plus grande variation du δ13C (Fig.4b): les évènements El Niño concernent principalement l’océan intertropical.

La solubilité dans l’océan du COdépend notamment de la température suivant la loi de Henry (le champagne chaud dégaze : il est préférable de le boire froid). La dépendance à la température de la pression partielle du COocéanique fournit une base d’explication pour la relation d[CO2] /dt 2.5 (SST) + 1 (voir la légende de la Fig.13 du 2/4).

L’ensemble des considérations ci-dessus permet de comprendre que l’océan peut être un très bon moteur pour leévolutionrécentedu CO2
On fait donc l’hypothèse que les 2 corrélations observées reflètent une relation de cause à effet: c’est la température de l’océan intertropical qui provoque l’essentiel des 2 variations (taux de CO2 et δ13C).

D.2.2  Océan : mesures et calculs

Les échanges de COocéan/atmosphère dépendent de la différence entre les pressions partielles du COdans l’océan et dans l’air. Suivant le sens, l’océan va dégazer ou bien absorber du CO2. Mais la quantité réellement échangée va dépendre fortement de la vitesse du vent local. Il existe encore d’autres facteurs : alcalinité, température de l’eau, DIC(Dissolved Inorganic Carbon en µmoles / kg), activité biologique, etc. (5). Le calcul est en général impossible par manque de mesures simultanées, a fortiori sur 360 millions de km².

Dans cette zone du Pacifique (Fig.5a) la pression partielle dans l’eau > pression partielle dans l’air donc l’océan dégaze du CO2. Ces données ne suffisent pas pour un calcul de la quantité dégazée sur ce site particulier car il faut connaître simultanément et à chaque mesure la vitesse du vent.

Figure 5b.  Les flux de CO2 air/océan selon Takahashi. L’océan émettrait du CO2 dans les zones intertropicales, absorberait dans les hautes latitudes (5).

Ces flux sont obtenus par un calcul théorique, étalonné à partir d’environ 3 millions de mesures obtenues en 50 ans (5). Selon cet auteur pour une année hors El Niño, il y aurait quasiment équilibre : le solde net des flux ≈-2Pg C/an et l’océan absorberait -0.7 ppm /an.
Une estimation (8) du surplus pour une année El Niño donnerait un océan émetteur net ≈ 5 à 10 ppm  aux émissions anthropiques ≈ 4 ppm/an.

L’ensemble des considérations ci-dessus montre qu’il faut prendre toute valeur alléguée en entrée ou sortie du CO2  de l’océan avec prudence : nous ne sommes pas, actuellement, en mesure de connaître ces valeurs globales (voir ici). Les valeurs alléguées par le GIEC pour l’océan (Figs. 2a et 2c du 3/4   Entrée = 36 ppm  Sortie = 37 ppm) sont en réalité largement  inconnues. On peut dire la même chose pour la végétation (Figs. 2a et 2c du 3/4 Entrée 55 ppm). Pour la difficulté à estimer la décomposition végétale voir ici

D.2.3  Océan: mécanisme

Les corrélations (Fig. 4a et 4b) pointent vers un mécanisme dépendant de la température de l’océan intertropical. Le mécanisme serait celui d’un dégazage de l’océan intertropical (20S – 20N)  l’emportant sur l’absorption du reste de l’océan (en moyenne sur plusieurs années). Ce mécanisme serait la principale cause de la hausse du COatmosphérique, avec un complément provenant des émissions anthropiques.

Dans la zone intertropicale, la surface océanique est chaude (température ≈27°C), la solubilité est faible (courbe orange) l’océan est saturé en CO2 : →Dégazage.


Dans les hautes latitudes la surface océanique est froide (température  ≈5°C), la solubilité est forte (courbe orange) l’océan n’est pas saturé en CO2 : →Absorption.

La circulation sous la surface de l’océan permet la poursuite du cycle. Même si absorption et dégazage sont proches, en passant d’une absorption ≈ dégazage ≈25 ppm  en 1910 vers une absorption ≈ dégazage ≈35 ppm en 2010  alors l’intensification absorption/dégazage aboutirait à une augmentation du taux de COatmosphérique. On peut noter que la variation de la solubilité n’est pas le seul phénomène en œuvre: la température de surface de l’océan intertropical peut aussi influencer l’activité des micro-organismes présents.

D.3 Comparaison modèle GIEC versus modèle MP

 D.3.1  Les représentations mentales

On retrouve l’idée d’un système statique qui réagit à une unique perturbation causée par l’homme. Selon le modèle du GIEC, le CO2de l’entrée anthropique demeure à  50% indéfiniment dans l’atmosphère tandis que 50% sont  absorbés par la végétation et l’océan à parts égales. Mais les 50 % qui resteraient dans l’atmosphère (triangle x’ Fig.7a) ont pour conséquence une modification du δ13C en désaccord avec les observations (voir §C3 du  3/4).

Une autre conséquence est extraordinaire: nous avons vu (C.2.1 dans 3/4) que les molécules de CO2 qui entrent dans l’atmosphère sont à  5% anthropiques et à  95% naturelles, que l’atmosphère est composée de 5% anthropiques pour 95% naturelles. Pourtant, selon ce modèle GIEC, pour 1000 molécules de COsortantes,on aurait la répartition 975 naturelles pour 25 anthropiques !  Nous devrions évidemment avoir en sortie la répartition 950 naturelles pour 50 anthropiques.

L’erreur (consigne – retour) correspond à la courbe rouge de la Fig.4a   (également la Fig.9 du 1/4). La sortie de l’intégrateur correspond à la Fig.2 du 1/4  c’est-à-dire au taux de COobservé [CO2]. L’erreur (en entrée de l’intégrateur) est alors évidemment d[CO2]/dt, et la corrélation de la Fig 4a nous indique que l’erreur dépend de la température de l’océan intertropical. On a erreur = d[CO2] /dt 2.5 (SST) + 1.

Les deux entrées, en forme de rampe, constituent la consigne : la rampe rouge (entrée anthropique) correspond à la courbe rouge de la Fig.3a (également la Fig.8 du 1/4)   La rampe bleue (entrées naturelles) correspond à la courbe bleue de la Fig.3a. L’hypothèse de proportionnalité a pour conséquence une rampe bleue qui augmente plus vite que la rampe rouge. L’augmentation du taux de COen sortie est principalement causée par la rampe bleue et accessoirement par la rampe rouge. L’augmentation du COdans l’atmosphère est d’abord naturelle, avec une contribution anthropique minoritaire.

D.3.2  Les représentations schématiques

Figure 8a.  Le modèle anthropique du GIEC  considère que le seul changement notable en un siècle est dû à l’homme (voir Figs. 2a 2b 2c du 3/4 ). Les valeurs pour l’océan (+36 ppm et – 37 ppm) sont en réalité largement inconnues. Idem pour la végétation (+56 ppm et -57 ppm).

Dans la Fig.8b, entre 1910 et  2010, tous les flux symbolisés par des flèches (entrées et sorties) ont augmenté → les échanges croissent et c’est la raison principale de la hausse du taux de CO2. La hausse moyenne de 2 ppm/an est répartie en 0.5 ppm/an anthropique et 1.5 ppm/an naturelle. Les flèches grises « Autre » de la Fig.8b rappellent notre connaissance limitée des échanges : les valeurs numériques ne sont présentes que pour montrer l’idée générale, à savoir des entrées dominées par l’océan (+39 ppm ?) et des sorties passives dominées par l’absorption végétale (-41 ppm ?).

Les corrélations température/ variation annuelle du taux ou du δ13C proviennent principalement du dégazage de l’océan intertropical dans le modèle MPO.
Les échanges sont plus intenses dans l’hémisphère Nord (végétation et entrée anthropique), ce qui explique le surplus de 2 ppm entre les hémisphères Nord et Sud.

Le modèle MPO respecte donc l’ensemble des contraintes de la Fig. 1

D.3.3  Un scénario pour les évolutions récentes du CO2 atmosphérique.

Pour les dernières décennies, en lien avec le modèle MPO et les Figs.6 et 7b, on propose la séquence descriptive suivante :

– L’océan intertropical augmente son dégazage (cycles océaniques de 60 ans?);
– En conséquence le taux de COatmosphérique croît;
– Un taux plus élevé de COentraîne une forte croissance végétale ainsi que l’augmentation de l’absorption par l’océan froid des hautes latitudes;
– Avec un décalage dans le temps, la décomposition végétale augmente à son tour.
Le résultat serait un transfert net de COdepuis l’océan vers la végétation, en traversant l’atmosphère en ≈5 ans (durée de séjour);
L’intensification des échanges serait la cause de la hausse du taux de COatmosphérique.
L’apport anthropique aurait seulement un peu majoré ce transfert et donc participé modestement à la hausse du taux atmosphérique.
La variation du  δ13C serait le résultat des apports nets océan et anthropique  (voir modèle mixte1 de la Fig.5b du 3/4)

Une étude complète et bien documentée, établie par C. Veyres est disponible à  la référence (6)

D.4 Conclusions

  • Le cycle du CO2des dernières décennies est largement inconnu  ainsi que l’illustre la figure 1 (voir aussi ici); Le cycle est malheureusement complexe : le présent article en 4 parties correspond à ≈ 25 pages;
  • Si les sorties sont bien à peu près proportionnelles au taux de COdans l’atmosphère, alors les évolutions récentes du CO2 sont principalement naturelles;
  • Indépendamment du modèle MP, il est raisonnable de considérer l’océan intertropical comme le moteur principal : nous obtenons alors un cadre général pour les évolutions depuis 1958 en considérant le modèle MPO. Ce modèle satisfait l’ensemble des observations et corrélations développées dans les articles 1/4 et 2/4. et résumées à la Fig.1;
  • Comme tout modèle, le modèle MPO est provisoire. Il devra être corrigé, par exemple si les sorties ne sont pas du tout proportionnelles au taux, si la durée de séjour est très variable au cours du temps, si les échanges « Autres » sont importants (micro-organismes, lithosphère etc.);
  • Notre tendance naturelle à l’anthropocentrisme nous pousse à imaginer spontanément le schéma de type Ptolémée de la Fig.7a. Le schéma fonctionnel de la Fig.7b constitue alors un changement copernicien de point de vue.

Références

1  Mesures du taux de CO2et variation annuelle  ESRL NOAA  Earth System Research Laboratory.
2 Rapport isotopique Carbon Dioxide Information Analysis Center  iso-sio CDIAC.
3  Emissions anthropiques Fossil-Fuel COEmissions  CDIAC.
4  Croissance végétale   https://www.nature.com/articles/nclimate3004  ou bien   https://www.nature.com/articles/nature22030
5  Mesures du carbone dans l’océan  Pmel NOAA     Calcul pression partielle  Takahashi
6  Cycle du carbone:   Camille Veyres      Herman Harde     Edwin Berry

7   Dans le résumé pour les décideurs B.5 en page 12 on peut lire:
“This results in cumulative anthropogenic emissions of 555 [470 to 640] GtC. {6.3}
Of these cumulative anthropogenic CO2 emissions, 240 [230 to 250] GtC have accumulated in the atmosphere, 155 [125 to 185] GtC have been taken up by the ocean and 160 [70 to 250] GtC have accumulated in natural terrestrial ecosystems (i.e., the cumulative residual land sink)”

Dans la Fig.7a, le triangle xx’ correspond donc à 555 GtC, le triangle x’ correspond à 240 GtC, enfin le triangle x correspond à (155 + 160) GtC.
Les valeurs de x et x’ sont ad hoc. L’Institut  Ptolémée pour la Culpabilité du Carbone (IPCC) innove seulement dans le domaine de la géométrie: les épicycles (circulaires au Moyen Âge) prennent ici la forme de triangles.

8  La feuille de calcul « COMPO » met en forme les données d’observations, expose les modèles MP, estime quelques ordres de grandeurs.

 

 

21 réflexions sur « Evolutions récentes du CO2 atmosphérique (4/4) »

  1. Monsieur Maurin

    Vous dites : » L’absorption du CO2 par l’océan dépend, via la loi de Henry, du taux de CO2 atmosphérique. »
    C’est inexact, le taux de dissolution du CO2 par l’océan dépend avant tout de la température de ce dernier. Plus l’océan est chaud moins il absorbe et ce quelque soit la PP.

    1. Robert, avant de poster un commentaire, prenez la peine de lire correctement l’article! En effet, il est écrit plus loin dans le texte, sous la Fig 4b, que « La solubilité dans l’océan du CO2 dépend notamment de la température suivant la loi de Henry « . Le lien fourni au point D.1.1. par l’auteur redirige d’ailleurs le lecteur vers une page permettant de calculer la pCO2 dans l’eau en fonction de sa température. Un lecteur attentif aurait compris que JC Maurin connait parfaitement la loi de Henry.

    2. Monsieur Robert,

      La solubilité du CO2 dans l’eau de mer change avec environ 16 ppmv/ºC [1]. Cela signifie que le niveau naturel de CO2 dans l’atmosphère pour la température moyenne actuelle de la surface de la mer serait d’environ 290 ppmv. Toute différence de pression de CO2 entre la pCO2 océanique et la pCO2 atmosphérique entraîne un flux entre ces deux réservoirs jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint.
      En raison de la nature dynamique de la circulation profonde océan – atmosphère par l’absorption polaire et le dégazage équatorial (voie Figure 6), un nouvel équilibre sera atteint lorsque le dégazage et l’absorption de CO2 sont égaux (= état stable).
      Pour une augmentation de 1ºC de la température et de 40 GtC circulant entre les océans et l’atmosphère (sur la base de « l’amincissement » du δ13C humain et des essais à la bombe de 14C, chiffre exact pas important), cela donne une augmentation de 16 ppmv/ºC ou exactement la même augmentation que pour un seul échantillon statique:
      http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/upwelling_temp.jpg

      Pour une augmentation de température de 0,6ºC depuis 1958, les températures à la surface des océans sont bonnes pour une augmentation d’environ 10 ppmv. La reste de l’augmentation de 95 ppmv provient de la contribution humaine de plus de 180 ppmv dans la même période…

      [1] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0967064502000036 formule utilisée:
      (pCO2) sw @ Tin situ = (pCO2) sw @ Teq x EXP [0,0423 x (Tin-situ – Teq)]
      Où Tin situ est la température de l’eau de mer à l’entrée du navire et Teq à l’appareil de mesure du (pCO2) sw.

  2. Cher professeur Maurin,

    Commençons par l’hypothèse de base:
    « le total des sorties sera quasi proportionnel au taux de CO2 »

    Il ne s’agit pas de la pression absolue de CO2 dans l’atmosphère, mais de la pression de CO2 dans l’atmosphère, pCO2(atm), par rapport à la pression de CO2 moyen à la surface de l’océan, pCO2(aq).
    S’il n’y a pas de différence entre le pCO2(aq) moyen et le pCO2(atm), il existe toujours d’énormes échanges de CO2 au cours des saisons et entre l’équateur et les pôles, mais le résultat net est un changement nul du CO2 total dans l’atmosphère après une année complète. .

    De plus, à aucun moment dans le temps, 97 ppm de CO2 supplémentaire ne sont présents dans l’atmosphère. En effet, le dégazage des océans et l’absorption de la végétation fonctionnent à la fois en sens inverse et en sens inverse aux autres saisons. L’amplitude maximale au Mauna Loa est comprise entre +3 et -2 ppmv, pour se terminer à +2 ppmv à la fin de l’année (moyenne 1994-2013):
    http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/seasonal_CO2_MLO_trend.jpg

    Au cours de la même période, les émissions humaines sont passées de zéro au début de chaque année à +4 ppmv à la fin de l’année. Cela signifie qu’en moyenne, les émissions humaines augmentent deux fois plus vite que l’augmentation atmosphérique. Ainsi, si la pression de CO2 joue un rôle dans les flux totaux, l’influence des émissions humaines est le double de celle des émissions naturelles + absorption:
    http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/dco2_em2.jpg

    De plus, en tenant compte de l’égalité du CO2, quelle que soit l’origine pour la capacité de l’absorption:
    Les émissions humaines ont été multipliées par quatre entre 1958 et 2013, de même que l’augmentation de l’atmosphère et donc l’absorption net du CO2. Si les émissions naturelles ont joué un rôle, les émissions naturelles auraient dû être multipliées par quatre au cours de la même période, ce qui réduirait le durée séjour par un facteur quatre, ce qui n’est pas prouvé du tout…

  3. Cher professeur Maurin,

    Quelques ajouts à ce qui précède:

    Pour le durée de séjour, la direction des flux ne joue aucun rôle, mais pour déterminer le niveau dans un réservoir (ou la pression de CO2 dans l’atmosphère), la direction simultanée des flux est très importante.

    Dans ce cas, le point essentiel est que les principaux flux saisonniers (et équateur-polaires) dépendent principalement de la température, tandis que l’élimination de tout excès de CO2 au-dessus de l’équilibre dynamique dépend de la pression, les résultats étant presque indépendants les uns des autres.

    Le temps de résidence observé est d’environ 5 ans.
    Le taux de décroissance du CO2 en excès observé est d’environ 51 ans.
    C’est une différence d’ordre de grandeur …

    1. @ F Engelbeen
      La vision proposée dans cet article diffère de celle défendue par le GIEC sur les 2 points suivants :
      – Ni les entrées naturelles ni les sorties naturelles ne sont restées fixes ces dernières décennies.
      – Le niveau de CO2 dans l’atmosphère a une influence sur les sorties et cela modifie considérablement le comportement du réservoir atmosphérique.

      1 Mon texte dit seulement : L’absorption du CO2 par l’océan dépend, via la loi de Henry, du taux de CO2 atmosphérique. Pour les sorties de l’océan (surtout dans les hautes latitudes), c’est bien la différence des pressions partielles qui influe sur l’absorption.
      Dans la figure 7b l’erreur = (entrées – sorties) peut en effet être égale à zéro alors que les entrées et sorties ne sont pas égales à zéro. Mais le taux de CO2 va bien dépendre de la valeur des entrées et sorties.

      Les estimations du solde dégazage/ absorption pour l’océan sont proches de zéro mais le calcul théorique est actuellement illusoire et nous ne sommes même pas en état savoir le signe du solde.
      Une simple marge d’erreur de 5 % sur les estimations du GIEC pour l’océan (dégazage=78.4 GtC/an absorption =80 GtC/an dans la figure 2b du 3/4) nous amène un solde entre -17.4 GtC/an et +14.2 GtC/an.
      Dans l’océan réel, à un endroit quelconque et à un instant quelconque, il n’y a pas équilibre entre pression partielle du CO2 dans l’eau et dans l’air. La figure 5a vous montre quelques mesures : il n’y a presque jamais équilibre.
      On ne peut pas remplacer l’océan réel par un océan théorique homogène avec une valeur moyenne pour la pression partielle dans l’eau. Il faut avoir les conditions locales sur les 360 millions de km² de l’océan: nous ne les avons pas.
      En revanche, pour la pression partielle dans l’air, une moyenne est une approximation acceptable.

      2 Pour le reste, je ne suis pas certain de vous avoir compris :
      « 97 ppm de CO2 » ? Entre 1958 et 2010 une augmentation de 73 ppm ? (388 -315 = 73 ppm)
      « Les émissions humaines sont passées de zéro au début de chaque année à +4 ppmv à la fin de l’année »
      Les entrées anthropiques sont bien passées de ≈ 0 ppm/an vers 4 ppm/an mais cela se produit entre 1910 et 2010 soit en un siécle et certainement pas dans l’année.

      « Cela signifie qu’en moyenne, les émissions humaines augmentent deux fois plus vite que l’augmentation atmosphérique »
      Entre 1910 et 2010, les entrées anthropiques augmentent de 4 ppm alors que le taux de CO2 dans l’atmosphère, selon le GIEC, passe de 300 ppm vers 388 ppm soit une augmentation de 88 ppm.
      Peut-être vouliez- vous dire que la hausse annuelle moyenne du CO2 dans l’atmosphère est de 2 ppm/an alors que l’homme émet 4 ppm /an ?

      « Le taux de décroissance du CO2 en excès observé est d’environ 51 ans »
      Pourriez-vous préciser la signification et la source (ou le calcul), pour ces 51 ans ?

      1. Cher professeur Maurin,

        1. « Ni les entrées naturelles ni les sorties naturelles ne sont restées fixes ces dernières décennies. »

        Rien n’indique qu’ils aient beaucoup changé au fil du temps: ni dans l’amplitude saisonnière (qui représente les plus grands flux entrants/sortants):
        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/seasonal_CO2_MLO_BRW.jpg
        Ni dans le taux d’élimination du 14C des essais de bombe nucléaire, ni dans les estimations du temps de résidence.

        2. « Le niveau de CO2 dans l’atmosphère a une influence sur les sorties et cela modifie considérablement le comportement du réservoir atmosphérique.

        D’accord, mais ce n’est pas par les changements saisonniers: ils ne montrent qu’une amplitude de +3/-2 ppmv dans l’atmosphère. Ce changement n’est pas responsable des énormes flux saisonniers d’entrée/sortie, ni d’absorption du CO2 nette. Ce dernier est causé par la pression de CO2 supplémentaire accumulée dans l’atmosphère.

        3. « le calcul théorique est actuellement illusoire et nous ne sommes même pas en état de savoir le signe du solde. »

        Vous avez oublié le bilan de masse:
        augmentation de l’atmosphère = émissions humaines + émissions naturelles – absorptions naturels
        2 ppmv/an = 4 ppmv/an + X – Y
        X – Y = -2 ppmv/an

        Quelle que soit la hauteur de X et de Y, les absorptions naturels étaient (presque) toujours plus grands que les sources naturelles, peu importe où chaque des absorptions sont, leur évolution dans le temps et leur distribution entre océans et végétation: la nature est un absorbant net du CO2, pas une source.

        On en sait plus sur la distribution, ici pour la végétation:
        http://www.bowdoin.edu/~mbattle/papers_posters_and_talks/BenderGBC2005.pdf
        Et ici pour les océans:
        https://www.pmel.noaa.gov/pubs/outstand/feel2331/mean.shtml
        Et mesurer la pCO2(aq) n’est pas toujours aussi mauvais:
        https://tos.org/oceanography/assets/docs/27-1_bates.pdf

        4. « On ne peut pas remplacer l’océan réel par un océan théorique avec une valeur moyenne pour la pression dans l’eau. »

        On peut utiliser la moyenne de température d’un océan dynamique, car cela montre le même rapport entre l’atmosphère et la surface de l’océan que pour un seul échantillon statique. La seule différence est qu’il y a un flux continu d’entrée et de sortie, mais le résultat net est exactement le même. Comme le prouve le rapport assez linéaire entre la température (Antarctique) et les niveaux globaux de CO2 au cours des 800 000 dernières années (Dôme C), voici pour la carotte de glace Vostok de 420 000 ans:
        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/Vostok_trends.gif

        5. « 97 ppm de CO2 »

        C’est mon erreur: c’est 79 ppmv (humain + naturel) qui entre dans l’atmosphère chaque année, et non 97 ppmv. Je croyais comprendre que c’est ce qui causait les sorties, mais ce que vous avez fait est que les sorties dépendent du niveau absolu dans l’atmosphère, alors que ce devrait être le niveau situé au-dessus du niveau d’équilibre.

        6. « Peut-être que vous voulez que vous passiez à la vitesse moyenne de CO2 dans l’atmosphère à 2 ppm/an alors que l’homme émet 4 ppm/an? »

        Oui, depuis quelques années, mais depuis au moins 1960, l’augmentation moyenne dans l’atmosphère est deux fois inférieure, tant en augmentation annuelle que totale. Ici pour les totaux depuis 1900:
        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/temp_emiss_increase.jpg

        7. « Pourriez-vous préciser la signification et la source (ou le calcul), pour ces 51 ans? »

        Taux de décroissance [e-fold] pour une perturbation dans un processus linéaire = cause / effet

        En 1959: 25 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 0,5 ppmv/an, taux de décroissance de 50 ans, durée de demi-vie de 34,7 ans
        En 1988: 60 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 1,13 ppmv/an, taux de décroissance de 53 ans, durée de demi-vie de 36,8 ans
        En 2012: 110 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 2,15 ppmv / an, taux de décroissance de 51,2 ans ou durée de demi-vie de 35,5 ans.

        Cela me semble très linéaire, largement dans les limites de l’exactitude des inventaires d’émissions et de la variabilité naturelle de la capacité des absorptions…

        Si j’utilise le taux de décroissance [e-fold] de 51 ans et les émissions humaines, je peux calculer l’augmentation nette de l’atmosphère de chaque année depuis 1958:
        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/dco2_em2B.jpg
        Qui est en grande partie entre la variabilité (causé par la variabilité de la température)…

        1. @ F Engelbeen
          7 ( à propos de votre explication de la durée 51 ans)
          Vous indiquez :
          « En 1959: 25 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 0,5 ppmv/an, taux de décroissance de 50 ans, durée de demi-vie de 34,7 ans
          En 1988: 60 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 1,13 ppmv/an, taux de décroissance de 53 ans, durée de demi-vie de 36,8 ans
          En 2012: 110 ppmv au-dessus de l’équilibre, taux d’absorption net de 2,15 ppmv / an, taux de décroissance de 51,2 ans ou durée de demi-vie de 35,5 ans. »
          Mais, en consultant les données ESRL de la NOAA ou de CDIAC , je ne retrouve aucune de vos durées. https://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/gr.html https://cdiac.ess-dive.lbl.gov/trends/emis/glo_2014.html
          Par exemple pour l’année 1988 l’apport anthropique est 5,94 GtC soit 2.8 ppm, la croissance annuelle (Growth Rate) est 2.16 , le taux de CO2 est 350 ppm soit un écart(avec 290 ppm) de 60 ppm, ce qui est bien ce que vous indiquez en effet.
          Le rapport 60/2.16 donne 27.8 et non pas 53.1
          Le rapport 60/2.8 donne 21.4 et non pas 53.1
          Si votre « taux d’absoption net » est la différence (Growth Rate- anthropique , alors on a (2.8-2.16) = 0.64
          Le rapport 60/0.64 donne 93,5 et non pas 53.1

          Idem pour 1959 ou 2012

          1. J’ai utilisé les valeurs de la tendance linéaire pour éviter les variations induit par la température, ce qui entraîne des modifications supplémentaires sur l’absorption du CO2 indépendantes de la pression de CO2 supplémentaire dans l’atmosphère. La tendance était celle d’il y a quelques années, avant le El Niño 2015/2016, ce qui donne une tendance légèrement plus bas à celle d’aujourd’hui:
            http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/dco2_em8.jpg

            En tout état de cause, l’important est que l’élimination de tout CO2 supplémentaire au-delà de l’équilibre soit d’un ordre différent de celui des 5 années de résidence, qui consiste principalement en un échange de molécules entre différents réservoirs, sans changement de masse du CO2 à la fin de l’année…

          2. @ F Engelbeen du 06 decembre
            1) Votre figure http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/dco2_em8.jpg donne donc les émissions anthropiques (en bleu) et la croissance annuelle ou growth rate (en rouge).
            Vous effectuez la différence entre ces 2 courbes pour obtenir le solde de tous les autres échanges (en vert).
            Cette courbe en vert ne contient pas d’informations particulières. Sa pente (négative) est simplement la différence des pentes entre une très forte linéarisation de la courbe rouge avec la pente de votre courbe bleue. Lorsque vous concluez à une bonne linéarite (vous trouvez chaque fois 51 ans), ce n’est que la conséquence de votre propre linéarisation de cette courbe.
            Tout au plus, on peut dire, à partir de votre courbe verte, que les échanges naturels se sont modifiés au cours des dernières décennies, ce qui ne conforte guère la vision statique et fixiste du GIEC.

            2) Vous disposez de ces mêmes courbes (émissions anthropiques et growth rate) dans ma figure 3 du 3/4 .
            Les émissions anthropiques sont en noir, et la croissance annuelle ou growth rate est en rouge.
            Il me semble que trouver une relation linéaire est fort difficile.
            Pour un observateur neutre, il est évident que l’on doit plutôt chercher une relation entre la variation annuelle ou growth rate (en rouge) et la température SST de l’océan intertropical (en vert).

            3) Je n’ai toujours pas compris comment vous obtenez un « taux de décroissance » de 51 ans.

            4) A ce propos, vous semblez penser qu’il existe une « valeur d’équilibre » pour le taux de CO2 atmosphérique (290 ppm ?)
            Si cette valeur est déduite des archives glaciaires, nous revenons à notre discussion précédente.
            Les biais qui affectent ce proxy ne permettent pas d’avoir connaissance des taux de CO2 avant 1958.

            5) Dans votre conversation avec M Berth, vous indiquez être titulaire d’un B.Sc. en ingénierie de processus : vous êtes donc familier avec certaines notions.
            En revanche, une telle « valeur d’équilibre » apparaît naturellement, dans le présent article 4/4 , sur le schéma de la figure 2b ou7b : elle est fixée par la consigne!
            Nous avons « taux d’équilibre » = alpha * consigne. Si cette consigne évolue, le « taux d’équilibre » aussi.
            Une consigne qui évolue à peu près linéairement, c’est une rampe. La réponse du système peut alors présenter un écart dynamique ou erreur de traînage.
            Enfin si la consigne est quasi fixe, on parle de régulation (il y a une valeur d’équilibre fixe et c’est la vision du GIEC).
            Mais pour le modèle MP nous avons une consigne variable : il faut donc parler d’asservissement et il n’y a plus de « taux de décroissance ».

  4. @ F Engelbeen
    1 La hausse de la couverture végétale (voir référence 4 du 4/4), ainsi que la croissance de l’amplitude des oscillations (voir la Fig 6 du 1/4) montent bien une augmentation de la sortie végétale.

    2 Le dégazage total (océan intertropical) est très difficile à estimer, car la quantité dégazée dépend principalement de 4 facteurs :
    -La pression partielle dans l’air : elle a bien augmenté ces dernières décennies, tendant donc à diminuer le dégazage. On peut ici prendre la moyenne sur l’océan.
    -La température de surface de l’océan intertropical, en augmentation ces dernières décennies, tendant à augmenter le dégazage. Mais une moyenne de température ne tient pas compte de la non linéarité solubilité/ température.
    -La vitesse du vent au-dessus de la surface. Celle-ci est largement inconnue : Takahashi utilise une moyenne sur une surface 4 degrés par 5 degrés, ce qui correspond environ à la moitié de la surface de la France. La quantité dégazée dépend de la vitesse du vent la puissance 2 ou 3 !
    -La quantité de carbone inorganique dissous (DIC) présent en surface: une moyenne est illusoire (lors d’un El Niño il y a remontée des eaux profondes chargées en carbone)
    Un seul des facteurs (PP dans l’air) peut être modélisé correctement par une moyenne sur la surface océanique. Peut-on vraiment calculer le dégazage total en gelant 2 ou 3 facteurs et en prenant l’augmentation de température ou de pression comme unique variation ?

    4 Nous avions déjà discuté des valeurs issues des archives glaciaires, je vous renvoie à ma réponse datée du 4 décembre dans le 2/4. La valeur 8 ppm/K n’est qu’une moyenne largement lissée. La valeur véritable est plus grande. Elle est surtout inconnue.

    3 5 6 7
    Il y a bien, actuellement, pour une année, environ 4 ppm anthropique qui entrent dans l’atmosphère, le taux de CO2 dans l’atmosphère augmente bien de 2 ppm.
    Mais ceci montre seulement que le solde TOTAL des entrées/sorties naturelles est de -2 ppm. Cela est illustré par la courbe verte de votre figure. http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/dco2_em2B.jpg.
    En revanche, cela ne démontre nullement que l’océan soit globalement un puits. Vous pouvez vérifier que ma figure 8b du 4/4 respecte les contraintes : +4 ppm pour l’homme, au total – 2 ppm pour la nature (+39-36+36-41 = -2), et pourtant l’océan est un émetteur net sur cette figure 8b du 4/4.

    1. 1. En effet, la terre est en train de verdir, surtout dans les déserts. Cela devrait augmenter les flux d’entrée/sortie, réduisant ainsi le temps de résidence. Mais les estimations récentes du temps de résidence montrent une légère augmentation, pas une diminution.
      Quoi qu’il en soit, à mesure que les émissions humaines et l’augmentation de l’atmosphère, et donc des puits nets, ont quadruplé au fil du temps, le temps de résidence aurait également dû être quadruplé, si les énormes flux naturels avaient une influence importante …

      2. Calculer la contribution des océans est certes un travail fastidieux, mais on peut contourner le fait que les mesures d’utilisation de l’oxygène qui vous donnent une idée de la quantité de CO2 absorbée par la végétation, le reste du CO2 net disparaissant ensuite dans les (profondeurs des) océans. Voir:
      http://www.bowdoin.edu/~mbattle/papers_posters_and_talks/BenderGBC2005.pdf

      Les autres points:
      Quelle que soit la répartition entre l’absorption/le rejet dans l’océan et le relâchement/l’absorption de la végétation, l’augmentation totale de la masse de CO2 provient essentiellement des émissions humaines, car 2 ppmv/an est le puits net total pour tous les flux naturels combinés, avec un léger ajout provenant des températures élevées de surface de l’océan.
      La répartition des sources/puits entre les deux principaux réservoirs et l’atmosphère n’intéresse que les niveaux isotopiques, tout ajout ou débit supplémentaire [throughput] de CO2 provenant des océans (profonds) augmentant le niveau actuel de δ13C, tandis que tout rejet supplémentaire de la végétation baissera fermement et une absorption accrue augmentera fermement les niveaux de δ13C.
      Ce dernier, associé à l’utilisation d’O2, confirme que la végétation est une source de CO2 lors d’événements chauds, voir la figure 7 dans la référence ci-dessus.

      1. @ F Engelbeen du 7 décembre

        1 A propos de la durée de résidence qui aurait légèrement augmenté : pour connaitre celle-ci il faut avoir une idée précise des flux totaux en entrées et sortie, ce qui n’est pas du tout le cas. Nous ne sommes donc pas en mesure de voir une augmentation ou une baisse de la durée de séjour.

        2 « Calculer la contribution des océans est certes un travail fastidieux » Non, c’est le manque d’observations nombreuses et simultanées qui est responsable de notre ignorance à propos de l’océan.

        A propos de l’utilisation de l’oxygène :
        http://www.bowdoin.edu/~mbattle/papers_posters_and_talks/BenderGBC2005.pdf
        “Calculations of interannual variability in land and ocean uptake are probably confounded by non-zero annual air sea fluxes of O2. The origin of these fluxes is not yet understood.”
        Les auteurs ne semblent pas très convaincus.

        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/co2_origin.html paragraphe 1.5 The oxygen use
        This doesn’t directly prove that all the CO2 increase in the atmosphere is from fossil fuel burning, but as both the oceans and vegetation show a net uptake, and other sources are much slower and/or smaller (rock weathering, volcanic out-gassing,…)
        Vous-même ne semblez pas vraiment convaincu.

        3 Vous revenez sur un sujet déjà évoqué. L’observation, sur une année, d’apports anthropiques de 4 ppm pour une hausse du CO2 atmosphérique de 2 ppm démontre seulement un solde total naturel de -2 ppm. Cela ne montre pas que le solde pour l’océan seul soit négatif.

  5. @JC Maurin,

    1. Voir votre référence de Segalstad du 1/4:
    http://www.co2web.info/ESEF3VO2.pdf
    Triez les estimations de temps de résidence par date, prenez la moyenne de la moitié la plus ancienne et comparez-la à la moitié la plus jeune: il y a une légère augmentation.
    Les émissions humaines ont été multipliées par quatre depuis 1958. Si les puits traitent les émissions naturelles de la même manière que les émissions humaines, les émissions naturelles auraient également dû être multipliées par quatre si elles avaient eu une influence sur l’augmentation des du CO2 dans l’atmosphère, ce qui a permis de réduire de quatre fois le temps de résidence. .
    Une telle augmentation de vitesse, même si elle n’était due qu’aux océans, aurait été constatée à la fois dans le taux de diminution du 14C et dans la dilution du 13C des émissions humaines. Voici le résultat d’une augmentation de 40 à 290 GtC/an (pour un total multiplié par 4 avec des échanges fixes avec la végétation) dans la circulation océan-atmosphère profonde aux niveaux de δ13C:
    http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/deep_ocean_air_increase_290.jpg

    2. D’après le même résumé: « Nous constatons que l’absorption moyenne de CO2 par l’océan et la biosphère terrestre était respectivement de 1,7 ± 0,5 et 1,0 ± 0,6 GtC / an ».
    Même avec sa grande incertitude, il est clair que les terres et les océans sont des puits nets de CO2. Encore plus clair pour les océans, car la pression de CO2 dans l’atmosphère est bien supérieure à l’équilibre à long terme entre les océans et l’atmosphère pour la température actuelle de la surface de l’océan.

    3. Prenons vos propres chiffres:

    Émissions humaines (H): +4 ppmv
    océans (O): +39 ppmv et -36 ppmv
    végétation (V): +36 ppmv et -41 ppmv

    Sur deux demi ans cela donne:
    1. +2 (H) +39 (O) -41 (V) = 0 ppmv (printemps / été)
    2. +2 (H) -36 (O) +36 (V) = +2 ppmv (automne ‘l’hiver)

    Comme vous pouvez le constater, la seule cause de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère sont les émissions humaines (à côté d’une faible augmentation par le réchauffement de la surface de l’océan).
    Cela n’a d’importance que pour l’amplitude saisonnière et les changements isotopiques au fil des saisons, qui ressemblent aux flux du GIEC (car les estimations du GIEC sont basées sur ces contraintes!):
    http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/seasonal_CO2_d13C_MLO_BRW.jpg

    1. @ F Engelbeen du 09 decembre

      Merci de me donner l’occasion de préciser l’évolution 1980-2010 selon le modèle MP

      0 « Triez les estimations de temps de résidence par date, prenez la moyenne de la moitié la plus ancienne et comparez-la à la moitié la plus jeune: il y a une légère augmentation »
      C’est une bien curieuse manière de démontrer une augmentation.
      Voici un exemple historique: les estimations de la charge de l’électron (mesuré initialement par Robert Millikan) ont lentement décru pour parvenir à la valeur contemporaine = 1,602 176 634 × 10-19 C. Cela ne montre certainement pas que la vraie charge de l’électron a varié !

      1 « les émissions naturelles auraient également dû être multipliées par quatre »
      Une lecture plus attentive de la figure 8b du 4/4 montre que non, ce n’est pas du tout le cas dans le modèle MP
      Dans la feuille de calcul (référence 8 du 4/4), on passe d’entrées naturelles ≈ 69 ppm/an en 1980 vers ≈ 79 ppm/an en 2010. Les entrées naturelles NE sont PAS multipliées par 4.
      En revanche, elles augmentent de 79 – 69 = 10 ppm/an. Par comparaison avec l’entrée anthropique qui augmente de 4-1 = 3 ppm/an entre 1980 et 2010, la hausse des entrées naturelles est ≈ 3 fois plus grande.
      Votre critique me semble donc sans objet.

      « ce qui a permis de réduire de quatre fois le temps de résidence »

      Pour la durée de séjour alpha, définie comme le rapport du stock sur le flux nous avons en 1980 alpha = 338/ 68 = 4.9 ans et nous avons en 2010 alpha = 388/79 =4.9 ans. La durée de séjour reste constante dans le modèle MP.
      Votre critique me semble donc à nouveau sans objet.

      2 “Nous constatons que l’absorption moyenne de CO2 par l’océan et la biosphère terrestre était respectivement de 1,7 ± 0,5 et 1,0 ± 0,6 GtC / an”.
      Je n’ai pas trouvé ce texte dans http://www.co2web.info/ESEF3VO2.pdf ?
      De toute manière, il n’est pas possible d’estimer la décomposition végétale ou le dégazage /absorption de l’océan avec une telle précision, encore moins le solde.

      3 Vous écrivez le solde de ma figure 8b en regroupant sur 2 fois 6 mois.
      Mais le regroupement que vous faites suppose que la végétation ne se décompose pas du tout au printemps/été, ce qui est inexact.
      L’océan n’absorberait pas du tout de CO2 au printemps/été ?
      De même, en automne/ hiver: aucune absorption végétale (même dans l’hémisphère sud?) et aucun dégazage océanique ?
      Enfin, le solde en 2010 (figure 8b) pour l’océan reste +3ppm, pour l’homme +4 ppm: l’océan et l’homme participent donc tous les 2 à la hausse du taux de CO2 dans l’atmosphère en 2010.

      1. @JC Morain,

        0/1. Il y a un certain malentendu ici: les puits ne font aucune différence entre le CO2 humain et le CO2 naturel (sauf un petit différence entre les isotopes). Si les émissions humaines ont été multipliées par quatre depuis 1958 et que seulement la moitié de ce CO2 supplémentaire (en masse) reste dans l’atmosphère, les émissions naturelles auraient dû être multipliées par quatre si le CO2 humain et naturel était éliminé de la même manière, ou ils n’ont presque aucune influence …
        Une augmentation de 69 à 79 ppmv/an équivaut à une augmentation d’environ 15%. Cela est plus que compensé par une augmentation de la capacité d’absorption de 69,5 à 81 ppmv/an, soit une augmentation d’environ 16,5% sur la même période. Ainsi, absorbant tous les intrants naturels et la moitié des intrants humains en masse totale la même année que les émissions.
        En d’autres termes: la hauteur des intrants naturels n’a aucune influence sur l’augmentation de l’atmosphère mais seulement la différence nette entre les intrants naturels et les absorbants naturels.

        Vous regardez les intrants naturels dans la solitude, alors que les intrants naturels au cours des 60 dernières années sont plus que compensés par des puits naturels presque tous les ans …
        Il est prouvé par exemple que cela est faux dans la quantité de CO2 humain mesurée dans l’atmosphère, sur la base de la diminution de δ13C: actuellement, environ 1/3 de toutes les émissions humaines se résident encore dans l’atmosphère, soit environ 10% de l’atmosphère totale, ce qui est observé. Si vous ne regardez que les intrants, c’est impossible, car les émissions humaines ne représentent que 4 à 5% de tous les intrants…
        Le problème est que les intrants naturels ne sont pas simplement isolés, mais font partie d’un cycle complet dans lequel le CO2 humain dans la sortie naturelle est également recyclé dans l’intrant naturel, à l’exception des océans profonds.

        2. Cela provient de l’abstrait de:
        http://www.bowdoin.edu/~mbattle/papers_posters_and_talks/BenderGBC2005.pdf
        Il existe deux manières de calculer la capacité nette absorbant/source de la végétation: les variations de δ13C et les modifications de O2. L’absorption de CO2 par les plantes donne une augmentation spécifique par type de δ13C et une augmentation stœchiométrique de O2. Inverser pour la décomposition de la plante ou son utilisation comme aliment. Le changement net en O2 et δ13C après soustraction des émissions humaines correspond à ce que toute la biosphère a fait. La différence avec les observations est alors ce que les océans ont fait.
        Suffisamment précis pour montrer que la végétation et les océans absorbent tous les deux du CO2.

        3. Peu importe la manière dont vous répartissez les flux naturels: à aucun moment, 70 ppmv de CO2 naturel ne sont introduits dans l’atmosphère, c’est tout qui est important. Même s’il y a une contribution nette des océans dans une ou plusieurs années (ou inverse de la végétation), cela est largement compensé par les puits supplémentaires dans la végétation (ou inverse dans les océans). La contribution nette de la nature totale à l’augmentation de l’atmosphère est négative depuis presque 60 ans. En l’absence d’émissions humaines, le niveau de CO2 diminuerait jusqu’à ce que l’équilibre dynamique entre la surface de l’océan et l’atmosphère soit à nouveau atteint. Les émissions humaines sont donc (presque) la seule cause de l’augmentation …

        Voici la distribution nette sur les saisons à différentes stations:
        http://www.ferdinand-engelbeen.be/klimaat/klim_img/month_2002_2004_4s.jpg
        L’effet net de tous les flux d’entrée et de sortie naturels énormes est de moins de 5 ppmv sur la moyenne mondiale, lorsque la végétation dans le NH gagne le concours…

  6. J’ai lu avec grand intérêt la discussion entre M. Maurin et M. Engelbeen. Et j’ai également lu les articles postés par l’un et l’autre.
    Je voudrais résumer et commenter un point: l’écart de la modification de δ13C (sur la période 1980 – 2010) entre la réalité mesurée (de -7.6 à -8.3) et ce qui est calculé par M. Maurin en utilisant l’hypothèse GIEC d’une origine exclusivement anthropique du CO2 atmosphérique supplémentaire ( de -7.6 à -10.4).
    M. Maurin en conclut que l’hypothèse GIEC est fausse car aboutissant à un bilan calculé en désaccord avec la mesure. M. Engelbeen argumente que le calcul que fait M. Maurin est biaisé car il ne tient pas compte du recyclage du CO2 anthropique. Permettez-moi d’expliciter ici ce point.
    (i) Il est, me semble t il, non contesté qu’environ 50% des émissions anthropiques sont absorbées par les puits naturels;
    (ii) ce chiffre de 50% (approx) est un ratio de bilan net (sur la période de 30 ans précitée), c’est-à-dire pour le dire en détail: émissions anthropiques brutes(EA) – absorptions anthropiques brutes (AA) + émissions naturelles brutes (EN) – absorptions naturelles brutes (AN); on peut compliquer cette formule simple en différenciant les différents types d’émissions et d’absorptions naturelles et anthropiques, mais cela ne change rien à mon raisonnement;
    (iii) il n’y a pas de divergence d’évaluation sur les δ13C respectifs des émissions naturelles et des émissions anthropiques ;
    (iv) M. Maurin obtient son résultat de calcul de l’hypothèse GIEC en prenant AN/EN = 50% (approx) et AA et EN ~0, me semble-t-il, c’est-à-dire en considérant que 50% des émissions brutes anthropiques sont absorbées et 50% restent dans l’atmosphère (avec un δ13C faible – ce qui diminue le δ13C moyen de l’atmosphère).
    (v) Si je comprends bien, M. Engelbeen lui rétorque que, sur la période de 30 ans, bien plus que 50% des émissions anthropiques brutes émises sur la période ont été absorbées par les puis naturels (car elle le sont à un taux -non contesté- de 20% annuel) et partiellement remplacées par des (ré-)émissions naturelles (à δ13C plus élevé), pour aboutir à un bilan net moyen de 50%. En d’autres termes, l’argument de M. Engelbeen est: +100 GT CO2 anthropique émis – 70 GT CO2 absorbé par les puits naturels ( le chiffre n’est pas exact, c’est juste pour illustrer le raisonnement) + 20 GT CO2 réémis par les puits naturels = +50 GT ajouté à l’atmosphère;
    (vi) Ceci peut en effet expliquer l’écart entre bilan de masse global et bilan isotopique;
    (vii) Ensuite le débat revient à « qualifier » les +50 GT du bilan net comme étant à 100% d’origine anthropique ( considérant que les 20 GT de réémission naturelle sont du « recyclage »), ou non.
    Il semble raisonnable – je crois – d’accepter que ces 50 GT ajoutés sont la conséquence directe ET indirecte ( par réémission après recyclage via les puits naturels) des émissions anthropiques.
    Qu’en pensez-vous ?

  7. Merci pour votre intérêt pour cet article.
    La série d’articles conteste justement la notion de « airborne fraction » = 50%

    1) Tout d’abord, il faut être prudent avec l’utilisation de la notion de « puits » (une différence entrée – sortie)
    En désignant par E ou S les entrées ou sorties totales (totales = naturelles + anthropiques) , le comportement de l’atmosphère NE sera PAS le même si
    – E = 10 et S = 8 (différence = 2)
    – E = 100 et S = 98 (différence = 2)
    Pour des entrées anthropiques = 1 , celles-ci ont plus d’influence dans le premier cas que dans le second cas !
    En résumé, il faut discuter sur les VALEURS des entrées et les VALEURS des sorties plutôt que sur leur différence (entrée – sortie)

    2) Vous indiquez :

    (i) Il est, me semble t il, non contesté qu’environ 50% des émissions anthropiques sont absorbées par les puits naturels;

    Ce point (i) est au contraire contestable. Le raisonnement serait éventuellement correct si les entrées et sorties naturelles restaient CONSTANTES , ce qui N’est PAS le cas dans le modèle MPO.

    Lorsque les entrées totales sont supérieures aux sorties totales de 2 ppm alors que la SEULE entrée anthropique = 4 ppm , ceci NE permet PAS d’en déduire que 2 ppm d’entrée ANTHROPIQUE (50%) sont absorbées par des « puits »
    Les entrées anthropiques se sont MÉLANGÉES aux entrées naturelles.
    Il faut connaitre la proportion du mélange pour en déduire la part des 4 ppm anthropique qui va être absorbée par des « puits ».

    3) Prenons l’exemple de l’atmosphère en 2010 de la figure 8a. (entrées et sorties naturelles NE sont PAS constantes dans le temps)

    Les entrées TOTALES sont de 79 ppm alors que les sorties TOTALES sont de -77 ppm. Cette année-là , le taux va augmenter de 2 ppm alors que le « puits = 2 ppm = 79-77.
    Cette année-là , 77 ppm sont retirés des entrées TOTALES = 79 ppm (4 ppm anthropique soit 5% + 75 ppm naturel soit 95%)
    Dans le mélange des entrées(77ppm), l’entrée anthropique (4 ppm soit 5%) perd 4 * 77/79 = 3.9 ppm alors que l’entrée naturelle (75 ppm soit 95%) perd (75 * 77/79) = 73.1 ppm.

    Les sorties TOTALES sont bien de 3.9 + 73.1 = 77 ppm
    Les entrés TOTALES sont bien de 4 +75 = 79 ppm
    La différence ou « puits » est bien de 79-77 = 2 ppm

    Mais ne subsiste de l’entrée anthropique que 4 – 3.9 = 0.1 ppm (pas 50%)

    Dans l’article qui va paraitre en fin de semaine, la figure 3b donne mon interprétation de la croissance du CO2 atmosphérique.

  8. Corrections sur l’exemple donné au 3) de ma réponse précédente.

    a) Il s’agit bien de la Fig. 8b et non pas de la Fig. 8a comme indiquée par erreur.

    b) Il ne faut pas traiter différemment le CO2 anthropique et le CO2 naturel, mais aussi le CO2 nouvellement présent et anciennement présent.

    Dans l’exemple de la Fig 8b, les sorties (77 ppm) proviennent d’une atmosphère contenant initialement 388 ppm qui deviendrons 390 ppm en fin d’année
    Le CO2 déjà présent comme le CO2 nouvellement présent (79 ppm = 4 ppm anthropique + 75 ppm naturel) vont avoir la MÊME probabilité (77/388) de sortir de l’atmosphère.
    Les 77 ppm sortant de l’atmosphère cette année-là se décomposent en:
    0.8 ppm (4*77/388) provenant de 4 ppm anthropique nouvellement présent
    14.9 ppm (75*77/388) provenant de 75 ppm naturel nouvellement présent
    enfin 61.4 ppm proviennent du CO2 anciennement présent.

  9. Bonjour Mr Maurin,
    il y a un point que je ne saisis pas bien sur la fig 4b : lorsque la température de l’océan augmente (et donc qu’il dégaze) on voit le delta 13C qui subit une variation négative si je lis bien l’échelle à gauche.
    Or dans vos notes précédentes vous donnez un delta 13C entre -7.5 et -8.5 pour l’atmosphère et entre -4 et 2 pour l’océan.
    si l’océan dégaze delta 13C devrait donc remonter et la variation devrait donc être positive.
    Pouvez-moi m’éclairer ?

    1. Merci pour votre commentaire.

      1) La figure 4b ne représente pas d13C, elle montre seulement l’existence d’une corrélation, avec SST. C’est la figure 3b qui représente d13C (moyenne pour 11 observatoires).

      2) Il y a en effet une incertitude sur delta 13C correspondant au dégazage de l’océan.
      Les valeurs indiquées dans mon texte proviennent de diverses sources qui donnent de l’ordre de -4 à 2:
      http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/CCCIC/ressources/images/c13.gif
      https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmars.2020.540165/full
      https://culturesciences.chimie.ens.fr/sites/default/files/2020-08/isotopes_remaud_fig-2.png
      En revanche cette source donne une valeur plus faible ( ≈ -9,5) mais qui reste au-dessus du d13C des combustibles fossiles:
      https://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/isotopes/images/disequilibrium.jpg

      3) Les mesures d13C à Mauna Loa (intertropical) sont directement consultables ici : https://cdiac.ess-dive.lbl.gov/ftp/trends/co2/iso-sio/SIO_Mauna_Loa_13CO2.txt
      Vous avez pour mai 1997 d13C = -8.13 et pour décembre 1997 d 13C = -7.95, d13C remonte.
      Simultanément, les températures SST du Pacifique intertropical (gif animé) pour El Nino sont ici:
      https://celebrating200years.noaa.gov/magazine/enso/el_nino.html

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