Vitesse d’évolution de la température

On entend dire parfois, essentiellement dans les médias, que les changements actuels de température globale sont trop rapides. Ceci est faux. Depuis le début des mesures thermométriques directes, les 4 séries de température que nous possédons (thermomètres terrestres et satellites) nous montrent que la température globale de la basse troposphère a augmenté de 0.8°C en 138 ans (entre 1880 et 2018). Cela correspond à 0.0058°C par an, c’est-à-dire environ 1.1°C en 200 ans, ou 0.57°C en 100 ans. Au cours des 2000 ans passés : une étude récente de la région asiatique (Ge et al. 2017) [1] basée sur 28 indicateurs ou ‘proxies’ de température différents, montre qu’à au moins 3 reprises, les vitesses de réchauffement ont été du même ordre de grandeur et ont même dépassé la vitesse de réchauffement actuelle. En effet, pour la période récente entre 1870 et 2000, les auteurs mesurent une vitesse de 0.56°C ± 0.42°C en 100 ans. Concernant des temps plus reculés, les auteurs obtiennent les valeurs suivantes :

– Entre AD 600 et AD 710 : 0.51°C ± 0.45°C en 100 ans

– Entre AD 880 et AD 990 : 0.65°C ± 0.43°C en 100 ans

– Entre AD 1150 et AD 1250 : 0.63°C ± 0.42°C en 100 ans

Nous voyons donc que la vitesse de réchauffement actuelle n’a rien d’exceptionnel et que les grandes vitesses de réchauffement observées entre 600 et 1250 (AD) n’ont pas éliminé l’homme ni les populations animales, sinon nous en aurions entendu parler!

Notons également qu’au cours du dernier âge glaciaire, alors que l’espèce humaine existait déjà, de nombreuses périodes de réchauffement extrême avec des hausses de plus de 8°C en 40-50 ans se sont produites! Ces évènements particuliers sont appelés évènements de Dansgaard-Oeschger ou ‘DO’ (des noms des deux scientifiques -danois et suisse- qui furent les premiers à les mettre en évidence) et sont reconnus par le GIEC. Au moins une dizaine de ces évènements de réchauffement extrême se sont produits au cours de cette période du Paléolithique, avec un taux de CO2 atmosphérique peu élevé (190 à 220 ppm). Le taux de CO2 n’a d’ailleurs aucun rôle dans ces augmentations de température. Pour plus d’infos consultez l’article « Des réchauffements répétitifs sans CO2« .

Références

[1] Ge Q. et al. (2017). Characteristics of Temperature Change in China over the Last 2000 years and Spatial Patterns of Dryness/Wetness during Cold and Warm Periods. Advances in Atmospheric Sciences 34:941–951. 

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