par Ludwik Budyn, Licencié en Sciences Chimiques, Université Libre de Bruxelles
Natural Disasters in 2024 – A Quarter Century Without Change
English version below
Sur ce sujet précis des désastres naturels, les gestionnaires de la base de données que nous utiliserons ici estiment qu’elle est fiable depuis l’an 2000.
Nous approchons donc de la période de 30 ans que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) considère comme la durée minimale requise pour établir des « normales climatiques »[1], utilisées pour définir et analyser l’évolution du climat. Ces périodes de référence permettent de comparer les données actuelles aux moyennes passées et d’observer les tendances et les changements climatiques à long terme.
Le diagnostic semble dans ce cas inéluctable : si la stabilité – voire la diminution – de la fréquence des désastres naturels se confirme alors, l’éventuel lien entre réchauffement climatique et catastrophes naturelles deviendra une hypothèse purement académique. Intéressante d’un point de vue théorique mais sans incidence factuelle observable.
Or cela entre en totale contradiction avec ce que diverses agences internationales, ainsi que leurs porte-voix dans les médias, annoncent régulièrement depuis les 25 dernières années. Elles n’hésitent pas à parler de « doublement »[2] ou de « quintuplement »[3] du nombre des désastres naturels au cours de cette période. Le tout étant, bien sûr, attribué au réchauffement climatique d’origine anthropique !
Comment feront-elles alors pour concilier la stabilité observée dans le monde réel et l’hystérie affichée dans les médias ?
On attend donc avec curiosité l’argument ad hoc qui justifiera, dans ce cas particulier, l’abandon de la période de référence de 30 ans. Les défenseurs de l’alarmisme climatique devront expliquer pourquoi ce critère, pourtant promu par l’OMM, ne témoignerait plus d’une évolution climatique à long terme, comme il est censé le faire.
Certains, pressés par cette échéance symbolique, font preuve d’une grande fébrilité. Autrefois, ils prédisaient la fin du monde dans dix ou douze ans – suffisamment loin pour que l’oubli protège leurs erreurs. Aujourd’hui, ils sont contraints d’être moins prudents.
On mesure cette précipitation dans les déclarations du secrétaire exécutif des Nations unies pour le changement climatique qui, en 2024, affirmait : « L’humanité n’a plus que deux ans pour “sauver le monde”»[4]. L’essentiel étant, comme toujours, non de décrire la réalité, mais de « faire la une » des médias.
Pourtant, même ce raccourci temporel ne suffit plus. Car si rien ne change d’ici cinq ans, il faudra bien reconnaître que le réchauffement climatique n’entraîne pas, actuellement, l’augmentation annoncée des désastres naturels – ce que confirment les données du CRED[5] – et que cette stabilité est bien un phénomène climatique.
Ainsi, depuis le début de ce siècle et, comme on l’a montré dans un article précédent[6], seules les données de cette période sont suffisamment représentatives de la réalité pour permettre d’effectuer des comparaisons, on constate que :
• la fréquence des désastres naturels s’inscrit dans une lente décroissance :

Et comme il est utile de corroborer un résultat en utilisant diverses sources, on consultera le rapport[7] de 2024 de l’assureur britannique AON, acteur multinational dans la gestion des risques et réassurance. Bien que ses critères de sélection des désastres diffèrent de ceux du CRED, il confirme l’absence de toute évolution significative dans la fréquence annuelle des désastres naturels depuis 24 ans :

Le commentaire suivant accompagne le graphique :
« Il y a eu au moins 398 catastrophes naturelles individuelles en 2023, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne (400) et à la médiane (402) depuis 2000 ».
• le nombre absolu des morts reste bas – hormis les tremblements de terre (Geophysical) qui ne semblent pas liés au climat. Ce qui signifie, en tenant compte de l’accroissement constant de la population mondiale, que leur nombre relatif diminue :

• le nombre absolu des personnes affectées – dont font partie les fameux réfugiés « climatiques » – ne présente aucun accroissement, bien au contraire. À nouveau, en tenant compte de l’accroissement constant de la population mondiale, cela signifie que leur nombre relatif diminue :

• quant aux montants des dommages économiques occasionnés par les désastres naturels, uniquement ajustés à l’inflation et ne tenant compte ni de la hausse de la population mondiale ni du développement économique, ils ne peuvent, en l’état, servir à indiquer une tendance. Nous y reviendrons ci-dessous. Mais, même ces montants non actualisés ne montrent aucune flambée alarmante :

Pour permettre de faire des comparaisons sur de longues périodes ces montants doivent être normalisés – comme nous l’avons montré précédemment[8] – c’est-à-dire actualisés à l’aide du PIB.
Nous avons ci-dessous un exemple d’une telle normalisation[9], effectuée par la compagnie d’assurance Swiss Re :

On constate qu’il n’y a pas d’augmentation des montants normalisés des dommages économiques résultants des catastrophes naturelles au cours de la période considérée, 1990[10] – 2023. Et les douze dernières années semblent même indiquer une diminution par rapport aux décennies précédentes !
Ainsi, les données issues de différentes institutions – CRED, AON, Swiss Re – remettent en question le discours alarmiste sur l’évolution des désastres naturels.
Pourtant, en dépit de ces faits, une grande partie des élites politiques, médiatiques et scientifiques continue de promouvoir un récit anxiogène et culpabilisant, en total décalage avec les données disponibles.
Cette persistance dogmatique, malgré les échecs répétés de ses prédictions[11], soulève une question légitime : s’agit-il encore d’un débat scientifique ? Ou bien assiste-t-on à une convergence d’intérêts entre croyances idéologiques, imperméables au réel, et bénéfices politiques et économiques à court terme ?
La réponse à cette question est cruciale, car les choix politiques, économiques et sociétaux pris au nom du climat engagent dès aujourd’hui l’avenir de milliards d’êtres humains.
Encore faut-il que la perception de cet avenir repose sur des données solides et non sur des peurs millénaristes.
Natural Disasters in 2024 – A Quarter Century Without Change
by Ludwik Budyn, Licencié en Sciences Chimiques, Université Libre de Bruxelles
On this specific topic of natural disasters, the managers of the database we will be using here consider it reliable from the year 2000 onward.
We are therefore approaching the 30-year period that the World Meteorological Organization (WMO) defines as the minimum required to establish “climate normals”[1], used to define and analyze climate evolution. These reference periods allow current data to be compared with past averages and to identify long-term climate trends and changes.
In this case, the diagnosis seems inescapable : if the stability — or even the decline — in the frequency of natural disasters is confirmed, then the potential link between global warming and natural disasters would become a purely academic hypothesis. Interesting from a theoretical standpoint, but lacking any observable factual basis.
Yet this stands in stark contrast to what various international agencies — and their media spokespersons — have been claiming repeatedly over the past 25 years. They have not hesitated to speak of a “doubling”[2] or even a “fivefold increase”[3] in the number of natural disasters over this period, all of which, of course, is attributed to anthropogenic global warming.
How, then, will they reconcile the stability observed in the real world with the alarmism so often relayed in the media ?
We therefore await, with some curiosity, the ad hoc explanation that will justify, in this particular case, abandoning the 30-year reference period. Climate alarmists will need to explain why this criterion — endorsed by the WMO itself — would no longer reflect long-term climate trends, as it is intended to do.
Some, faced with the pressure of this symbolic threshold, are already showing signs of nervous urgency. In the past, they predicted the end of the world in ten or twelve years — far enough ahead that forgetfulness would shield them from accountability. Today, they are forced to be less cautious.
This haste is evident in statements like that of the Executive Secretary of the United Nations Framework Convention on Climate Change, who declared in 2024 : “Humanity has only two years left to ‘save the world’”[4]. As always, the aim is not to describe reality, but to make headlines.
Yet even this compressed timeline may no longer suffice. For if nothing changes within the next five years, it will have to be acknowledged that global warming is not currently causing the predicted increase in natural disasters — a conclusion supported by the CRED[5] data — and that this observed stability is, in fact, a climatic phenomenon.
Thus, since the beginning of this century and, as demonstrated in a previous article[6], only the data from this period are sufficiently representative of reality to allow meaningful comparisons, we observe that :
- the frequency of natural disasters has been slowly decreasing :

And since it is useful to corroborate findings using multiple sources, we refer to the 2024 report [7] by the British insurer AON, a multinational player in risk management and reinsurance. Although AON uses different criteria for classifying disasters than those of CRED, it confirms the absence of any significant change in the annual frequency of natural disasters over the past 24 years :

The following commentary accompanies the graph :
“There were at least 398 individual natural disaster events in 2023, which is slightly below both the average (400) and the median (402) recorded since 2000.”
- The absolute number of deaths remains low — apart from earthquakes (Geophysical events), which do not appear to be climate-related. This means that, given the continuous growth of the global population, the relative number of disaster-related deaths is actually declining :

- The absolute number of people affected — including the so-called “climate refugees”—shows no increase, on the contrary. Once again, taking into account the continuous growth of the global population, this means that the relative number of affected individuals is also decreasing :

- As for the economic damage caused by natural disasters, the figures — adjusted only for inflation and not accounting for global population growth or economic development — cannot, as they stand, be used to indicate a meaningful trend. We will return to this point below. However, even these unadjusted figures do not show any alarming surge :

To enable meaningful comparisons over long time periods, these figures must be normalized — as we have shown previously[8] — that is, adjusted using GDP as a reference.
Below is an example of such normalization[9], carried out by the insurance company Swiss Re :

There is no observable increase in normalized economic losses from natural disasters over the period in question, 1990[10] to 2023. In fact, the past twelve years even appear to show a decline compared to previous decades.
Thus, data from various institutions — CRED, AON, and Swiss Re — challenge the alarmist narrative often associated with the evolution of natural disasters.
And yet, despite these facts, a large segment of the political, media, and scientific elite continues to promote a narrative of fear and guilt, one that is fundamentally at odds with the available data.
This dogmatic persistence, despite the repeated failures of its predictions[11], raises a legitimate question : Is this still a scientific debate ? Or are we witnessing a convergence of interests between ideological beliefs — impervious to reality — and short-term political and economic gains ?
The answer to this question is crucial, because the political, economic, and societal decisions made in the name of climate action will shape the future of billions of human beings.
But for that future to be shaped wisely, our perception of it must be grounded in robust data — not in millenarian fears.
[1]« Climate is the average weather conditions for a particular location over a long period of time, ranging from months to thousands or millions of years. WMO uses a 30-year period to determine the average climate » : Climate
« L’Organisation météorologique mondiale (OMM) définit des périodes de référence de 30 ans pour décrire les états du climat. Elles permettent de surveiller le changement climatique et de classifier les différentes conditions climatiques des différentes régions du monde » : Qu’est-ce que le climat ?
[2]https://www.science-climat-energie.be/2021/11/05/fake-news-a-lonu/
[3]https://www.science-climat-energie.be/2021/12/17/fake-news-a-lonu-2-la-saga-continue/
[4]https://unfccc.int/news/two-years-to-save-the-world-simon-stiell-at-chatham-house
[5]Le CRED (Center for Research on the Epidemiology of Disasters : https://www.cred.be/) est un centre de recherche de l’Université Catholique de Louvain. Il fait partie de l’École de Santé Publique située à Bruxelles, en Belgique. Il collabore à des études internationales portant sur les conséquences humanitaires et sanitaires des catastrophes naturelles. A cet effet, il gère une base de données, EM-DAT (https://public.emdat.be/), qui recense les désastres naturels survenant sur toute la planète. Les données du CRED sont reprises par Our world in data (https://ourworldindata.org/natural-disasters), une publication en ligne de l’Université d’Oxford, ainsi que par la plupart des institutions internationales lorsqu’elles s’intéressent aux désastres naturels et à leurs différentes conséquences.
[6]https://www.science-climat-energie.be/2024/04/26/desastres-naturels-2023-a-louest-rien-de-nouveau/
[7]https://assets.aon.com/-/media/files/aon/reports/2024/climate-and-catastrophe-insights-report.pdf
[8]https://www.science-climat-energie.be/2022/09/16/2021-les-desastres-dans-les-chiffres/
[9]https://www.swissre.com/dam/jcr:c9385357-6b86-486a-9ad8-78679037c10e/2024-03-sigma1-natural-catastrophes.pdf
[10]Les données antérieures à 1990 étant de qualité médiocre.
[11]« Truly apocalyptic forecasts can only ever be observed in their failure – that is the world did not end as predicted » : https://www.eurekalert.org/news-releases/558316