par Samuel Furfari
Le scandale du « Greengate » révèle un système de lobbying financé par la Commission européenne pour influencer les votes des eurodéputés en faveur du Pacte vert. Il a éclaté après des révélations des journaux De Telegraaf et Le Point, accusant l’ancien commissaire Frans Timmermans d’avoir orchestré des financements d’ONG écologistes pour faire pression sur les parlementaires. Ces accusations ont été confirmées par le Polonais Piotr Serafin, commissaire au Budget, qui a admis l’existence d’accords inappropriés entre la Commission et des ONG. Parmi les organisations impliquées, le Bureau européen de l’environnement (EEB) aurait reçu des subventions importantes pour mener des actions de lobbying.
Ayant travaillé 36 ans à la Commission européenne, j’ai eu l’occasion d’observer, depuis l’adoption du traité de Maastricht, une dérive préoccupante dans le fonctionnement des institutions européennes. Cette dérive, bien qu’insidieuse, explique en grande partie pourquoi le récent scandale du « Greengate » ne me surprend nullement. Au contraire, je considère qu’il aurait dû être dénoncé bien plus tôt.

Depuis plusieurs décennies, les ONG écologistes jouent un rôle central dans l’élaboration des politiques environnementales européennes. Leur influence, à première vue légitime, repose sur un mécanisme complexe, mais qu’il faut critiquer pour son caractère endogamique. Pour comprendre ce système, il est nécessaire de remonter à l’affaire Cresson, qui a marqué un tournant dans la gestion européenne des subventions.
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