’Le GIEC : une vision figée du climat’

par Alain Préat, Professeur émérite, Université Libre de Bruxelles

1. INTRODUCTION

Cet article est un compte -rendu (mai 2023) du rapport de Clintel (ici) intitulé ‘The Frozen Climate Views of The IPCC, An Analysis of AR6), qui est une analyse internationale du sixième rapport (AR 6) d’évaluation du GIEC. 

Le rapport Clintel est accompagné de nombreuses références non reprises ici, mais accessibles dans le rapport (premier lien ci-dessus). Rappelons qu’en mars 2023, avec la publication du rapport de synthèse, le GIEC a achevé son sixième cycle d’évaluation. Au cours de ce cycle, initié en 2015, le GIEC a publié trois rapports spéciaux : (i) Réchauffement planétaire de 1,5 °C en octobre 2018, (iiChangements climatiques et terres en août 2019 et (iii) Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère dans un climat en évolution en septembre 2019. Ces rapports ont été suivis des rapports de trois groupes de travail (Working Group ou ‘WG’). La contribution du groupe de travail I (WG1) au AR6, Climate Change 2021 : the Physical Science Basis, a été publiée le 9 août 2021. La contribution du groupe de travail II (WG2), Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability, a été publiée le 28 février 2022. La contribution du groupe de travail III (WG3), Climate Change 2022 : Mitigation of Climate Change, a été publiée le 4 avril 2022. Le cycle s’est ensuite achevé avec le rapport de synthèse AR6, Climate Change 2023.

Le cycle d’évaluation s’est donc étalé sur 8 ans et a donné lieu à 7 volumes. Dans leur livre Taken by Storm, un peu plus ancien mais toujours intéressant, les scientifiques canadiens Ross McKitrick et Chris Essex qualifient le GIEC de « Big Panel ». Cette description est pertinente, sauf que le GIEC n’est plus une entité unique, mais se compose désormais de nombreux « grands groupes » qui ont de moins en moins de choses en commun les uns avec les autres. Chacun produit des rapports volumineux, parfois des milliers de pages, avec des contributions de centaines de scientifiques et de spécialistes des sciences sociales du monde entier. Dans ce cycle, par exemple, le rapport du WG1 compte 2409 pages, le rapport du WG2 est encore plus long avec 3068 pages et le rapport du WG3 contient 2913 pages.

Outre la nature tentaculaire des rapports, le GIEC est également un « grand acteur » car il domine le discours sur le changement climatique, bien que la nature de son influence soit trompeuse. Les gens parlent comme s’il existait un seul « point de vue » attribuable au GIEC, qui serait le « consensus » des milliers d’experts auteurs et réviseurs qui y participent. Cette image du GIEC rend difficile la critique des affirmations de ceux qui prétendent invoquer la position consensuelle (voir SCE et SCE). Pourtant, il est douteux qu’aucun des contributeurs ou réviseurs du GIEC ait lu les sept volumes, ni qu’on leur ait demandé d’indiquer leur accord avec tout ce qu’ils contenaient. Étant donné que, sur de nombreux sujets importants, les chapitres décrivent des sources de données contradictoires et n’admettent que des niveaux d’accord ou de confiance limités, il n’est pas plausible de supposer que le GIEC a un point de vue unique sur chaque sujet donné.

Pourtant, les médias invoquent régulièrement le GIEC comme un organisme unifié qui transmet un message simple, clair (et désastreux), et les hommes politiques s’appuient sur ce message pour justifier leurs politiques climatiques. Le GIEC est devenu un « monopoliste du savoir », ce qui entraîne toutes sortes de dangers. Qui est en mesure de contrôler le grand acteur ou de contester la manière dont son autorité est invoquée dans les cercles politiques ? Le GIEC décrit son propre travail comme suit : « Un examen ouvert et transparent par des experts et des gouvernements du monde entier est un élément essentiel du processus du GIEC, afin de garantir une évaluation objective et complète ».

2. CLINTEL

La Fondation Clintel, fondée aux Pays-Bas en 2019, a décidé d’analyser plusieurs parties du rapport AR6, en particulier celles des rapports des groupes de travail I et II (WG1 et WG2). Ce travail a été mené par un groupe international de scientifiques et d’experts qui, en général, ont également signé le rapport AR6.  

Certains des scientifiques ont également été experts dans l’examen des rapports du GIEC et en ont commenté les versions préliminaires. Le projet a été coordonné par Marcel Crok (co-fondateur de Clintel) et Andy May (pétrophysicien à la retraite, auteur de plusieurs livres sur le climat et blogueur régulier sur le climat). Bien entendu, toutes les pages du rapport AR6 (près de 10 000) n’ont pu être analysées, cela dépassait les possibilités du groupe de travail qui s’est alors penché sur des sujets dont il sait bien – sur la base de leur longue expérience du débat sur le climat – qu’ils sont très pertinents. Ainsi les tendances des extrêmes, des pertes dues aux catastrophes, de l’élévation du niveau de la mer, de la sensibilité du climat, des scénarios résultant des modèles, etc. Bien que limité à 13 sujets ou thèmes, le projet s’est avéré très lourd. 

Les conclusions de Clintel sont assez sévèresClintel documente les biais et les erreurs dans presque tous les chapitres relus : ‘dans certains cas, bien sûr, on peut ergoter à l’infini sur nos critiques et sur leur pertinence par rapport au « récit climatique » global du GIEC. Dans d’autres cas, cependant, nous documentons une telle sélection de la part du GIEC que même les partisans les plus ardents du GIEC devraient se sentir embarrassés’ .

Le GIEC semble obsédé par quelques thèmes : le réchauffement actuel est unique ou, selon son expression favorite, sans précédent, le changement climatique est mauvais et causé par le CO2. Cette attitude conduit à une vision étroite et c’est pourquoi le titre du chapitre introductif de Clintel est « The Frozen Climate Views of the IPCC«  (les opinions figées du GIEC sur le climat). Cela ne signifie pas que le COn’a aucun effet. Bien sûr, c’est le cas. Mais les preuves que le COet d’autres gaz à effet de serre sont à l’origine d’un « changement climatique dangereux » sont plutôt minces, même après 30 ans et 6 rapports majeurs du GIEC. Roger Pielke Jr, un critique du GIEC, mentionné à plusieurs reprises dans ce rapport, dit souvent : ‘le GIEC est si important que s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer’. Mais compte tenu de son importance et de son influence, le GIEC devrait également prendre les critiques au sérieux et en tirer les leçons.

Le rapport Clintel fait 172 pages et traite de 13 sujets ou thèmes choisis pour leur relation directe avec le climat. Il n’est pas possible de considérer tous les chapitres ici, quelques-uns sont repris dans la suite, et le lecteur peut avoir accès à l’ensemble dans le document de Clintel. Notons que la plupart de ces chapitres ont souvent fait l’objet d’articles dans SCE, ces articles sont repris depuis mars 2023 dans les SCE.pdf.

Les 13 chapitres Clintel sont les suivants :

  1. No confidence that the present is warmer than the Middle Holocene
  2. The resurrection of the Hockey Stick
  3. Measuring Global Surface Temperature
  4. Controversial Snow Trends
  5. Accelerated Sea Level Rise : not so fast
  6. Why does the IPCC downplay the Sun?
  7. Misty Climate Sensivity
  8. AR6: More confidence that models are unreliable
  9. Extreme scenarios
  10. A miraculous sea level jump in 2020
  11. Hiding the good news on hurricane and floods
  12. Extreme views on disasters
  13. Say goodbye to climate hell, welcome climate heaven

Prenons pour commencer les conclusions générales du document de 172 pages de Clintel. Les références ne sont pas reprises ici, mais accessibles dans le rapport de Clintel.

Les rapports du GIEC pourraient se résumer en un seul paragraphe, comme ceci: ‘Le changement climatique se produit à un rythme de plus en plus rapide. Le réchauffement actuel est sans précédent depuis au moins 125 000 ans et la concentration actuelle de CO2 est sans précédent depuis au moins deux millions d’années. Le CO2 et d’autres gaz à effet de serre sont à l’origine de la totalité ou de la majeure partie du réchauffement depuis 1850. Par conséquent, certains changements, comme l’élévation du niveau de la mer, sont déjà irréversibles pour les siècles à venir. Le changement climatique rend déjà les conditions météorologiques plus extrêmes. Environ la moitié de la population mondiale est très vulnérable au changement climatique. Seule une action climatique urgente, c’est-à-dire la réduction des émissions de CO2, de méthane et d’autres gaz à effet de serre, permettra d’atteindre les objectifs fixés, peuvent garantir un avenir vivable pour tous. Heureusement, les énergies renouvelables sont devenues beaucoup moins chères au cours de la dernière décennie, et nous pouvons donc y arriver’.

Certaines phrases ci-dessus sont paraphrasées, mais d’autres sont littéralement tirées du texte du GIECUn résumé encore plus court serait le suivant : ‘le réchauffement actuel est sans précédent, il est, sans équivoque, causé par l’homme, il est très dangereux et nous devons l’arrêter en réduisant nos émissions de CO2, de préférence en augmentant la production d’énergie renouvelable’.

Tel est le message « scientifique » que le GIEC a délivré après six rapports d’évaluation. Chaque rapport se compose de trois rapports de groupes de travail et d’un rapport de synthèse pour les décideurs politiques. En mars 2023, avec la publication du rapport de synthèse AR6, le GIEC a terminé son sixième cycle d’évaluation. 

3. QU’EST CE QUE LE GIEC ET QUEL EST SON RÔLE ? EXTRAIT DU SITE WEB DU GIEC 

Créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le GIEC a pour objectif de fournir aux gouvernements à tous les niveaux des informations scientifiques qu’ils peuvent utiliser pour élaborer des politiques climatiques. Les rapports du GIEC constituent également une contribution essentielle aux négociations internationales sur le changement climatique. Le GIEC est une organisation de gouvernements membres des Nations Unies ou de l’OMM. 

Le GIEC compte actuellement 195 membres, soit la quasi-totalité des pays du monde. Des milliers de personnes du monde entier contribuent aux travaux du GIEC.

Le rôle du GIEC est défini dans ses procédures. Voici la plus pertinente :

Le rôle du GIEC est d’évaluer de manière exhaustive, objective, ouverte et transparente les informations scientifiques, techniques et socio-économiques permettant de comprendre les fondements scientifiques du risque de changement climatique d’origine humaine, ses incidences potentielles et les possibilités d’adaptation et d’atténuation. Les rapports du GIEC doivent être neutres en ce qui concerne la politique, bien qu’ils puissent devoir traiter objectivement des informations scientifiques, techniques et socio-économiques.

Le GIEC peut également être considéré comme un « monopole de la connaissance » et, en tant que tel, il souffre des mêmes dangers que tout autre monopole. Le célèbre économiste (climatique) néerlandais Richard Tol, qui a contribué à plusieurs rapports du GIEC, mais n’a pas été invité à travailler sur le rapport AR6, après avoir critiqué et quitté l’équipe d’auteurs du rapport AR5 du Groupe de travail 2 (WG2) ‘Résumé pour les décideurs en 2013’, s’est demandé comment on pouvait réglementer un tel monopole de la connaissance. Dans son résumé, Tol décrit le processus du GIEC de la manière suivante (la partie ci-dessous en gras est de lui):

‘Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat a le monopole de la fourniture de conseils en matière de politique climatique au niveau international et une forte position sur le marché des conseils en matière de politique nationale. Telle était peut-être l’intention des fondateurs du GIEC. Je soutiens que le GIEC dispose d’un monopole naturel, car un nouvel entrant devrait investir du temps et des efforts sur une période plus longue pour peut-être égaler la réputation, la confiance, la bonne volonté et le réseau du GIEC’ Le GIEC est une organisation à but non lucratif, dirigée par des bénévoles. Il ne peut donc pas pratiquer les prix abusifs typiques des monopoles. Cependant, le GIEC a certainement entrepris des tâches qui ne relèvent pas de son mandat. Le GIEC a été accusé d’être hautainLe GIEC serait plus performant s’il était réglementé par un organisme indépendant qui vérifie ses procédures et évalue ses performances, si des organisations extérieures étaient autorisées à soumissionner pour la production de rapports et la fourniture de services sous la marque du GIEC, et si les décideurs politiques encourageaient les concurrents potentiels du GIEC’.

Ce texte a été rédigé par Tol en 2011, un an après que l’Interacademy Council (IAC ou Conseil interacadémique, audit mis en place en 2010) a enquêté sur le processus du GIEC, après que des erreurs dans le rapport AR4 du GIEC ont fait fait l’objet d’une grande attention de la part des médias. L’erreur la plus frappante était l’affirmation dans le rapport AR4 (WG2) que les glaciers de l’Himalaya auraient complètement disparu en 2035, une affirmation que le GIEC a par la suite admise comme étant infondée. L’IAC a formulé plusieurs recommandations. 

Selon Clintel, l’un des principaux problèmes du GIEC est la pensée de groupe. Le GIEC a tendance à n’inviter que les scientifiques qui sont tout à fait d’accord avec les affirmations de leurs rapports précédents, à savoir que le réchauffement actuel est sans précédent, qu’il est causé par les gaz à effet de serre et qu’il est dangereux. Il rédige ensuite la même conclusion dans le rapport suivant. La surprise est de taille. L’étude de IAC était très claire sur la façon de traiter les différents points de vue (page 17-18, en gras in IAC) : une évaluation a pour but de parvenir à un jugement sur un sujet (exemple : la meilleure estimation de l’évolution de la température moyenne à la surface du globe au cours d’une période donnée et de ses incidences sur le cycle de l’eau). Bien que tous les points de vue raisonnables doivent être pris en considération, il n’est pas nécessaire de leur accorder la même importance, ni même de les décrire en détail dans un rapport d’évaluation. Le choix des points de vue alternatifs qui méritent d’être mentionnés est une question de jugement professionnel. Par conséquent, les auteurs principaux coordinateurs et les auteurs principaux ont une influence considérable sur les points de vue qui seront examinés au cours du processus. La constitution d’équipes d’auteurs aux points de vue diversifiés est la première étape pour garantir la prise en compte d’un éventail complet de points de vue réfléchis.

Il est tout aussi important de lutter contre le biais de confirmation, c’est-à-dire la tendance des auteurs à accorder trop d’importance à leur propre point de vue par rapport aux autres (Jonas et al., 2001). Comme l’ont fait remarquer à la commission un intervenant et certains répondants au questionnaire, les autres points de vue ne sont pas toujours cités dans un chapitre si les auteurs principaux ne sont pas d’accord avec eux. Trouver un juste équilibre est un combat permanent. Toutefois, des mesures concrètes pourraient également être prises. Par exemple, les chapitres pourraient inclure des références à tous les documents qui ont été examinés par l’équipe de rédaction et décrire les raisons pour lesquelles les auteurs sont parvenus à leurs conclusions.

Le rapport Clintel montre que non seulement le GIEC n’a pas suivi cette recommandation, mais qu’il a fait le contraire. Il s’est donné beaucoup de mal pour exclure les « points de vue divers » afin de tirer ses conclusions souvent alarmistes. Un scientifique bien connu, Roger Pielke Jr, dont les travaux sont pertinents pour de nombreux chapitres, est traité par le GIEC comme un « Voldemort », le méchant d’Harry Potter « dont le nom ne doit pas être cité » . Le GIEC évite de mentionner ses travaux, afin de pouvoir tirer des conclusions opposées.

D’autres scientifiques sceptiques bien connus, comme Richard Lindzen, John Christy et Roger Pielke Sr (le père de Jr) ont contribué ou essayé de contribuer aux rapports antérieurs du WG1, mais ont été déçus par le processus et ont décidé de ne plus y consacrer leur énergie. C’est dommage, car si les équipes d’auteurs du GIEC recrutaient des scientifiques aux points de vue diversifiés, un grand nombre des lacunes du GIEC pourraient être corrigées et les conclusions des rapports du GIEC seraient radicalement différentes et beaucoup moins apocalyptiques.

Le rapport Clintel est rédigé par des scientifiques et des experts qui n’ont pas participé directement à la rédaction des rapports du GIEC (bien que certains aient été « réviseurs experts » d’un ou de plusieurs rapports du GIEC) et qui ont l’expérience de la littérature scientifique sur le climat. Ces scientifiques ont cherché à savoir si le GIEC respectait ses propres principes. Les rapports et les affirmations (en particulier dans le résumé à l’intention des décideurs) sont-ils réellement fondés sur un examen approfondi de la littérature ? Les conclusions sont-elles impartiales et objectives et les méthodes utilisées pour y parvenir sont-elles transparentes ? La réponse courte à ces questions est malheureusement un « non » très clair. Ce point a également été mis en avant dans SCE.

Le rapport Clintel est divisé en quatre parties. La première partie traite des observations, depuis la fin de la dernière période glaciaire (début de l’Holocène) jusqu’à la période de réchauffement moderne actuelle. La deuxième partie examine les causes du changement climatique, notamment le rôle du soleil et l’effet des gaz à effet de serre supplémentaire. La troisième partie examine les scénarios utilisés par le GIEC, en particulier le plus extrême, le scénario RCP8.5 ou SSP5-8.5. La quatrième partie, porte sur les conséquences du changement climatique, principalement sur l’homme. Les parties 1 à 3 du rapport traitent du rapport du groupe de travail 1 (WG1) du AR6, tandis que la partie 4 traite du rapport du groupe de travail 2 (WG2).

4. RÉSUMÉ DU RAPPORT CLINTEL 

Clintel fournit d’emblée un résumé, il s’agit ainsi d’un résumé du résumé en prenant quelques-uns des treize chapitres mentionnés ci-dessus. Les références ne sont pas reprises ici (dans cet article SCE) mais disponibles dans le document de Clintel (voir le .pdf au début de cet article). Voici quelques points de ce résumé du résumé :

4.1. EFFACER L’HISTOIRE DU CLIMAT

Dans le rapport AR6, le GIEC affirme de manière remarquable que « les températures à la surface du globe sont plus probablement que jamais sans précédent au cours des 125 000 dernières années« . Cette affirmation efface ce que l’on appelle le maximum thermique de l’Holocène, parfois appelé l’Optimum climatique de l’Holocène, termes que le GIEC évite d’employer. Le GIEC aplatit l’histoire de notre climat, faisant ainsi apparaître le réchauffement actuel comme « sans précédent » et donc « unique ». Mais est-ce réaliste ?

Le maximum thermique de l’Holocène est bien documenté dans la littérature et peut être considéré comme une période qui s’est étendue de 9800 à 5700 avant le présent (BP ou Before Present = 1950), lorsque les températures ont considérablement varié dans de nombreuses parties du globe et que les températures maximales de l’Holocène ont été atteintes dans de nombreuses régions, mais souvent à des moments différents. 

Comme le souligne le scientifique espagnol Javier Vinós, auteur du récent ouvrage Climate of the Past, dans le chapitre 1 : ‘les reconstructions multi-proxy sont utiles, mais les biais et les limites inévitables de la technique les empêchent de répondre à la question du GIEC, à savoir la dernière décennie a-t-elle été la plus chaude que la planète ait connue au cours de l’Holocène ?’ Selon Vinós, une reconstruction multi-proxy dépend fortement des choix du chercheur, à commencer par les proxys choisis et rejetés, la question de savoir si les proxys terrestres et marins sont représentatifs des températures de la région, et quels devraient être leurs poids respectifs dans le mélange. Tenter de mesurer la température moyenne de la planète à l’aide de quelques centaines de thermomètres de substitution non calibrés et de faible précision qui fournissent une lecture une fois par décennie ou une fois par siècle ou deux au mieux est une tâche risible. Comparer la moyenne mondiale obtenue avec nos mesures modernes quotidiennes, y compris les satellites et les milliers de thermomètres calibrés de haute précision répartis dans le monde entier, y compris dans tous les océans, et déclarer ensuite que nous pouvons croire qu’il est plus probable qu’improbable que la dernière décennie soit plus chaude que n’importe quel siècle au cours des 125 000 dernières années, est une affirmation insoutenable.

4.2. NOUVELLE COURBE EN CROSSE DE HOCKEY

La grande surprise du rapport du groupe de travail 1 du AR6 a été la publication, dans le résumé à l’intention des décideurs (SPM), d’un nouveau graphique en forme de crosse de hockey (figure 1 et SCE). Le premier graphique en forme de crosse de hockey a été publié par Michael Mann en 1998 et 1999 et a fait l’objet d’une forte promotion dans le troisième rapport du GIEC (TAR) en 2001. Ce point a été abordé plusieurs fois dans SCE et SCE

Les graphiques en crosse de hockey ont été utilisés par le GIEC pour affirmer que le réchauffement actuel est sans précédent depuis 1000 ou 2000 ans. La crosse de hockey actuelle (AR6) et la première version de Mann et al. en 1998 tentent d’effacer la période chaude médiévale et le petit âge glaciaire, historiquement bien documentés (également voir figure 8, in SCE). Ils tentent de faire passer le message qu’il ne s’agissait que de phénomènes régionaux, sans grande conséquence à l’échelle mondiale. La première crosse de hockey a été fortement critiquée pour les lacunes majeures de ses proxys paléoclimatiques et des méthodes statistiques utilisées pour la construire (Soon et al. 2003, McIntyre et McKitrick, 2003, 200514 ; McShane et Wyner, 2011a,b ; Montford, 2010). Selon Stephen McIntyre, le problème de toutes ces reconstitutions est plus ou moins le même. Les auteurs sélectionnent des proxys parmi des milliers de séries de proxys disponibles dans les bases de données internationales. La plupart d’entre eux ne présentent guère plus que du bruit, ce qui fait douter de leur validité en tant qu’indicateur de température. Les auteurs sélectionnent ensuite leurs données de référence, leur appliquent une ou plusieurs méthodes statistiques et obtiennent ainsi leur « crosse de hockey ». Voir également l’intéressante discussion sur la ‘crosse de hockey’ publiée dans SCE.

En résumé, Clintel estime que les affirmations du GIEC, selon lesquelles le réchauffement actuel est sans précédent depuis 2000 ans, voire depuis 125 000 ans, sont pour le moins peu convaincantes. Il y a de bonnes raisons de penser qu’au cours des 2000 dernières années et pendant le maximum thermique de l’Holocène, les températures étaient globalement similaires, voire supérieures, à celles de la période de réchauffement actuelle. Dans ce cas, le GIEC semble agir comme le ministère de la vérité de George Orwell, en réécrivant l’histoire du climat de la Terre. En outre, le GIEC n’a pas abordé ces questions de manière exhaustive et transparente. Son parti pris se révèle dans le choix des études qu’il inclut dans le rapport et surtout de celles qu’il ignore.

4.3. TEMPÉRATURE GLOBALE

La température moyenne à la surface du globe (GMST) est devenue le paramètre emblématique du débat sur le changement climatique. C’est la mesure de choix pour décider de la politique climatique internationale, comme dans le cas de l’objectif de 1,5°C ou de 2°C. Même si ces objectifs sont arbitraires et politiques plutôt que scientifiques. Aussi peu scientifiques soient-ils, ces objectifs dominent le discours scientifique sur le changement climatique. Mais est-ce justifié ? Dans quelle mesure ces mesures de température sont-elles fiables et existe-t-il de « meilleures » alternatives ?

Avant qu’Andy May ne se lance dans une discussion détaillée sur les nombreux ensembles de données de température et leurs incertitudes, il commence par mettre en perspective l’augmentation de la température moyenne mondiale d’un degré Celsius depuis 1850.

Chaque année, le globe subit des variations de température bien plus importantes que l’augmentation d’un degré de la température moyenne annuelle observée au cours des 170 dernières années. La température moyenne de la Terre varie de plus de trois degrés chaque année : elle est d’un peu plus de 12 degrés en janvier et d’un peu moins de 16 degrés en juillet, comme le montre la figure 2 réalisée par Phil Jones et ses collègues du Met Office britannique. La température moyenne de l’hémisphère nord varie davantage, passant de huit degrés en janvier à plus de 21 degrés en juillet, soit un changement remarquable de 13°C en seulement six mois. 

Le GIEC semble admettre que le GMST est une mauvaise mesure du changement climatique et fournit un graphique de l’évolution du contenu thermique des océans dans le rapport AR6, à la page 350, comme le montre la figure 3 ci-dessous. La forte pente ascendante semble alarmante lorsqu’on passe de 0 à 500 zettajoules. Même l’unité « zettajoules » semble effrayante. Mais combien de zettajoules d’énergie les océans contiennent-ils ? Un nombre stupéfiant de 1 514 000 ! Ainsi, une augmentation de 500 zettajoules correspond à une variation de 0,03 % du contenu énergétique mondial, ce qui est loin d’être un changement alarmant. Le GIEC évite de donner cette importante information de base.

Les fortes pentes sont un artefact des échelles choisies et du point de départ. La figure 4 est plus significative et représente à peu près la même masse d’eau que le graphique de droite de la figure 3. La seule différence est que la figure 3 part de la surface et que la figure 4 part d’une profondeur de 100 mètres, dans les deux cas jusqu’à 2000 mètres.

La figure 4 montre un taux d’augmentation d’environ 0,4°C/siècle. C’est moins de la moitié de ce qui a été rapporté pour la surface au cours du siècle dernier. Comme l’a écrit Roger Pielke Sr. en 2003, la communication de l’évolution de la température des océans est un moyen plus pertinent et plus compréhensible de montrer les changements récents du système climatique. Si l’on s’intéresse au réchauffement ou au refroidissement de la planète, il convient d’examiner le contenu thermique des océans.

May conclut en répondant aux questions qu’il a posées au début de son chapitre. Les estimations de l’évolution de la température mondiale depuis 1850 sont-elles suffisamment précises et complètes pour nous indiquer à quelle vitesse la surface de la Terre, y compris les océans, se réchauffe ? La température moyenne à la surface du globe est-elle un indicateur clé du changement climatique ? Non, les mesures utilisées reflètent en partie les conditions météorologiques et environnementales locales et sont affectées par les conditions chaotiques à la surface. En outre, le changement total enregistré au cours du siècle dernier est assez faible par rapport à la précision de base des mesures de température et à la variabilité naturelle du climat. Remarquons que la variation de température est inférieure à 0,1°C et qu’aucune marge d’erreur n’est fournie. Les mesures proviennent de quelques milliers de bouées distantes de 300 km en moyenne.

Ce point a également fait l’objet de plusieurs articles dans SCE.

Vient ensuite une série d’autres points synthétisés par Clintel. Nous ne ferons que les citer ci-dessous:

4.4. COUVERTURE NEIGEUSE

4.5. AUGMENTATION DU NIVEAU MARIN

4.6. RÔLE DU SOLEIL DANS LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

4.7. SENSIBILITE CLIMATIQUE AU CO2

4.8. FIABILITE DES MODELES CLIMATIQUES ?

4.9. LES SCENARIOS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

4.10. SILENCE SUR LES BONNES NOUVELLES AU SUJET DES EVENEMENTS EXTRÊMES

4.11. MORTALITE LIEE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Et finalement cette conclusion de Clintel : 

Sur la base des mêmes preuves disponibles, l’équipe Clintel formulerait un résumé de la manière suivante : Le réchauffement de l’Holocène a probablement atteint son apogée lors du maximum thermique de l’Holocène, lorsque les températures mondiales à l’échelle du siècle étaient probablement similaires (avec une marge d’incertitude) à celles observées au cours de la dernière décennie. Les températures moyennes décennales ne sont pas disponibles pendant le maximum thermique de l’Holocène et les températures de substitution, lorsqu’elles sont moyennées, réduisent les extrêmes. Un refroidissement lent s’est ensuite amorcé, suivant les cycles de Milankovitch. Le refroidissement a atteint son point culminant lors du petit âge glaciaire, qui a probablement été la période la plus froide de l’Holocène. Les gaz à effet de serre ont probablement contribué au réchauffement moderne modéré depuis 1850. Il est impossible d’affirmer avec une précision raisonnable quel pourcentage du réchauffement est dû aux gaz à effet de serre. Le niveau de la mer a commencé à s’élever au 19e siècle et aucune accélération n’est visible après 1950, période au cours de laquelle le climat est censé être dominé par les gaz à effet de serre. En outre, la plupart des phénomènes météorologiques extrêmes ne sont pas devenus plus fréquents ou plus intenses (voir aussi SCE et SCE.pdf). C’est particulièrement vrai pour les cyclones tropicaux, les tempêtes de neige et les inondations, événements qui causent le plus de dégâts à l’échelle mondiale. Les pertes dues aux catastrophes, normalisées en fonction du développement économique, montrent une légère diminution depuis les années 1990. Les décès liés à des accidents de la route ont chuté de plus de 95 % depuis les années 1920. Cela reflète l’augmentation de la richesse et la disponibilité de technologies qui préparent mieux l’humanité aux catastrophes. En bref, une humanité prospère est largement préparée au changement climatique et peut facilement y faire face.

Nous arrivons ainsi à la page 20, qui démarre la discussion en profondeur des 13 chapitres mentionnés ci-dessus, pour rappel :

  1. No confidence that the present is warmer than the Middle Holocene
  2. The resurrection of the Hockey Stick
  3. Measuring Global Surface Temperature
  4. Controversial Snow Trends
  5. Accelerated Sea Level Rise : not so fast
  6. Why does the IPCC downplay the Sun?
  7. Misty Climate Sensivity
  8. AR6: More confidence that models are unreliable
  9. Extreme scenarios
  10. A miraculous sea level jump in 2020
  11. Hiding the good news on hurricane and floods
  12. Extreme views on disasters
  13. Say goodbye to climate hell, welcome climate heaven

Nous invitons le lecteur à parcourir cette analyse détaillée et bien référencée.

5. EPILOGUE DU RAPPORT CLINTEL 

L’ analyse des 13 chapitres est suivie d’un épilogue également argumenté de nombreuses références, non reprises ici, mais le lecteur peut facilement les consulter dans le rapport Clintel (p.170-172, voir le .pdf joint à l’article). Voici ci-dessous l’épilogue :

Le sixième rapport majeur du GIEC sur le changement climatique en cours vient 32 années après la publication du premier rapport du GIEC en mars 1990. Au total, le GIEC a produit 47 rapports et a dépensé ou fait dépenser plusieurs milliards de dollars depuis mars 1990.

Tous ces rapports ont tenté de convaincre le public, les médias et les politiciens que leur hypothèse du « bouton de contrôle du CO2«  est correcte. Cette hypothèse conclut que le changement climatique observé est causé par l’homme et ses émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2, qui, selon eux, régulent la « température planétaire, avec les concentrations de vapeur d’eau comme rétroaction « .

L’hypothèse actuelle du bouton de contrôle du COtrouve son origine dans les années 1960 et 1970. On peut affirmer que l’incertitude concernant l’effet du COsupplémentaire et d’autres gaz à effet de serre non condensables est tout aussi grande qu’en 1979. Cette absence de progrès mesurables après 43 ans est le signe qu’il manque à l’hypothèse un élément et/ou un processus majeur. Les membres du GIEC ont-ils développé une « vision en tunnel » ? Sont-ils tellement attachés à leur hypothèse qu’ils ne voient pas ce qui est évident ? Les scientifiques souffrent parfois d’un biais de confirmation et ne peuvent pas voir les faiblesses de leurs hypothèses.

Le rapport AR6 révèle qu’ils ont ignoré les très importantes oscillations océaniques multidécennales découvertes dans les années 1990 et 2000, bien après que le GIEC se soit concentré exclusivement sur les causes anthropiques. Ces oscillations océaniques ont, collectivement, un effet important sur notre climat, mais ne sont pas liées aux « gaz à effet de serre non condensables ». Le rapport AR6 affirme que « l’activité solaire et les volcans ont exercé une influence négligeable à long terme et ne reconnaît aucune autre influence naturelle sur le changement climatique multidécennal malgré les découvertes récentes, ce qui constitue un véritable cas de vision étroite.

On nous avait promis que les rapports du GIEC rendraient compte objectivement de la littérature scientifique évaluée par les pairs, mais nous trouvons de nombreux exemples où des recherches importantes ont été ignorées. Dans le chapitre de Ross McKitrick sur le « point chaud », il énumère de nombreux articles importants qui ne sont même pas mentionnés dans le rapport AR6. « Marcel donne des exemples où des scénarios d’émissions déraisonnables sont utilisés pour effrayer le public dans son chapitre sur les scénarios, et des exemples de partialité et de dissimulation de bonnes nouvelles dans ses chapitres sur les conditions météorologiques extrêmes et les chutes de neigeNicola Scafetta et Fritz Vahrenholt documentent le fait que plus de 100 articles montrant une corrélation entre l’activité solaire et le changement climatique ont été ignorés par le GIEC ». De nombreux autres exemples sont présentés dans d’autres chapitres. Ces omissions délibérées et ces déformations de la vérité ne plaident pas en faveur du GIEC, et une réforme de l’institution est absolument nécessaire.

C’est peut-être la raison pour laquelle, après 47 rapports et 32 ans, ils n’ont pas encore réussi à convaincre une majorité de personnes sur Terre que le changement climatique d’origine humaine est notre problème de société le plus important et le plus grave. D’autres problèmes sont toujours considérés comme plus importants et plus urgents. Dans un sondage de 2018 de Pew Research, le changement climatique est classé 18e sur 19 questions en termes d’importance ; dans un sondage similaire de 2014, le changement climatique est classé 14e sur une liste de priorités. Un sondage réalisé en 2022 par le Pew Research Center a également révélé que le changement climatique occupait la 14e place. Dans le rapport My World 2015 des Nations Unies, un sondage réalisé auprès de 10 millions de personnes dans le monde, le changement climatique arrive en dernière position sur 16 questions importantes. Les esprits ne changent pas.

Sommes-nous à la croisée des chemins ? Les Nations Unies, le GIEC et les hommes politiques vont-ils enfin se rendre compte que leur hypothèse vieille de 50 ans est dépassée et intégrer dans leurs travaux et leurs projections les nouvelles forces de réchauffement naturel découvertes au cours des trente dernières années ? 

Dans le passé, le GIEC a repoussé les tentatives d’examen indépendant de son travail. C’est regrettable, mais le GIEC a un processus opaque pour choisir ses auteurs principaux et ses auteurs collaborateurs, ceux-là mêmes qui choisissent ce qui est inclus et ce qui est ignoré dans chaque rapport. Comme l’a écrit l’un des auteurs, Ross McKitrick :

« Le Bureau [du GIEC] a effectivement toute latitude pour choisir les auteurs principaux coordonnateurs, les auteurs principaux et les auteurs collaborateurs du rapport.

Dans le passé, les auteurs principaux ont été critiqués par d’autres auteurs principaux pour avoir été trop dominés par des considérations politiques.

«  Si l’on ajoute à cela les lacunes du processus d’examen par les pairs, il est possible que le Bureau du GIEC puisse prédéterminer les conclusions du rapport en choisissant les auteurs principaux « .

Tout groupe partageant les mêmes idées court le risque d’être fossilisé dans sa pensée. Un examen par les pairs indépendants, ouverts et honnêtes est essentiel à une bonne science. Certains éléments indiquent que ce n’est pas le cas au sein du GIEC. Ray Bates, expert de longue date chargé d’examiner les principaux rapports du GIEC, est particulièrement critique à l’égard du processus d’examen du GIEC. Bates souligne « que des scientifiques très éminents, tels que le professeur Aksel Wiin-Nielsen, ont été exclus de la direction du GIEC parce qu’ils ne voulaient pas « suivre la ligne du parti ».

Après chaque rapport important du GIEC, les mêmes plaintes reviennent sans cesse. Le choix des auteurs principaux et des auteurs est « arbitraire « , les procédures du GIEC ne sont pas souvent respectées. L’ingérence politique inappropriée au cours du deuxième rapport du GIEC a été largement critiquée lorsqu’un ancien président de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, Frederick Seitz, a qualifié le rapport de « tromperie majeure sur le réchauffement climatique » Le troisième rapport incluait le « la crosse de hockey » trompeuse et incorrecte, un défaut répété dans le rapport AR6. Le quatrième rapport a donné lieu au rapport critique de l’InterAcademy Council, et ainsi de suite. Le rapport AR6 reprend les défauts du passé et est, à bien des égards, pire que les rapports précédents.

Tous les chapitres du volume de Clintel ont fait l’objet d’un examen indépendant par les pairs. Les commentaires des évaluateurs ont été soigneusement examinés et traités de manière appropriée. Cela ne veut pas dire que tous les auteurs et les évaluateurs sont d’accord sur tous les points, des désaccords subsistent dans certains cas, ‘mais nous avons tous eu l’occasion de débattre librement et ouvertement de nos points de vue’Il faut donc considérer le rapport Clintel comme une évaluation indépendante des parties les plus importantes du AR6, une évaluation qui, malheureusement, n’a pas été réalisée au sein du GIEC.

6. CONCLUSION 

Que conclure face à une analyse du réchauffement climatique diamétralement opposée à celle du GIEC, considérée par les médias et les politiques comme la science officielle. Que tous les scientifiques contre-argumentant la thèse officielle, qui sont presque tous des scientifiques de haut vol, y compris des lauréats Nobel et autres prix, seraient de notoires incompétents, voire des idéologues ou encore des personnes malhonnêtes en recherche de gloire, ou encore des corrompus vendus à différentes industries (surtout pétrolières…). Bref ils sont/seraient incapables de raisonner correctement. C’est évident que c’est tout cela qui est contenu ou sous-entendu dans le vocable climato-sceptique/ climato-réaliste/ climato-optimiste/négationniste/’criminel’… (etc.), ces scientifiques seraient ainsi avant tout des anti- ou des non-giecistes. Rien de plus facile que de les ostraciser, surtout quand les arguments des uns et des autres n’ont pas le même poids, faute de débat raisonnable, même de débat tout court. D’un côté les scientifiques qui détiennent la vérité, de l’autre ceux qui se fourvoient (complètement). D’un côté les ‘savants’, de l’autre ‘les idiots’, pourtant presque tous dans les deux ‘camps’ sont des académiques confirmés. Les derniers, les ‘sceptiques’’, sont en effet rompus au système du ‘peer review’ et la ‘démarche scientifique’ sensu stricto n’a rien d’inconnu pour eux, la plupart d’entre eux étant des reviewers de nombreuses revues et/ou auteurs d’articles reconnus. Pour un scientifique digne de ce nom, il est évident que ceux qui se revendiquent de Clintel sont de vrais scientifiques exerçant en premier lieu leur exercice critique, fondement de la science, le nier ne fait pas avancer les choses ! 

Comme si cela ne suffisait pas on leur reprochera de ne pas être climatologues. Ici encore une belle farce, la climatologie est le lieu de rencontre de disciplines variées, toutes nécessaires , et la climatologie ne doit pas être confondue avec les ‘climatologues-météorologues-modélisateurs’. Qu’il s’agisse des ‘clinteliens’ ou des ‘giecistes, tout le monde est logé à la même enseigne, mais le doigt ne sera porté que sur les premiers en ce qui concerne ce point de la spécialité. Heureusement les ‘clinteliens’ ne jouent pas la victimisation, ils s’organisent et en toute honnêteté scientifique, ils portent le débat où cela est possible, et ne sont intéressés que par la recherche des mécanismes des changements climatiques, qui sont la règle en ce qui concerne notre planète, quelle que soit la période considérée, depuis quelques milliards d’années jusqu’à aujourd’hui. 

L’esprit critique, le bon sens montrent que la climatologie n’en est qu’à ses débuts, il s’agit d’une science jeune et fort complexe. A vouloir aller trop vite on ne peut que prendre de fausses routes et le reconnaître ensuite semble impossible vu les enjeux financiers et les problèmes de réputation (scientifique) à défendre contre vent et marée. L’alarmisme a encore de beaux jours devant lui, porté par les médias et les politiques, presque toujours peu scientifiques, presque toujours friands de’ scoops’. Déjà aujourd’hui cette urgence climatique a rendu une jeunesse (bien embrigadée dès l’école primaire) écoanxieuse. Nous sommes aux antipodes de ce qui s’est passé avec la théorie de la tectonique des plaques, depuis Wegener dans les années 1910-1920, critiqué lui aussi à tout va; il a un fallu un peu plus de 50 ans pour valider cette théorie grâce au paléomagnétisme révélant l’expansion des fonds océaniques le long des rides passives. Wegener était un astronome-météorologue, les paléomagnéticiens des géologues et des physiciens, ce qui montre, si nécessaire, la pluralité des disciplines pour résoudre un problème scientifique complexe. Encore aujourd’hui la tectonique des plaques est portée par de nombreuses disciplines sans pour autant que chacun soit géologue. De plus, cette querelle liée à la dérive (ou non) des continents n’occupait pas la Une des médias, le monde politique ne s’y intéressait pas particulièrement, ni même les populations, et les subsides ne coulaient pas à flots… Quelle différence avec aujourd’hui dans une discipline encore bien plus complexe que celle de la théorie des plaques, mettant finalement la charrue avant les bœufs ! Oui le GIEC a décrété que les phénomènes naturels n’avaient pas place dans la discussion, seul l’homme est responsable du changement climatique (dont le vocable même a souvent changé, lui aussi, cf. le dérèglement climatique, le réchauffement climatique) par son action sur le ‘bouton CO2’. Revenons aux fondamentaux et écoutons aussi ceux qui ont de bonnes questions et qui ne reçoivent hélas le plus souvent que des réponses par des fins de non-recevoir.

Ainsi va la science politisée et médiatisée ? Jusqu’à quand ?

On lira avec profit les analyses suivantes complémentaires :

Une analyse approfondie montre de graves erreurs dans le dernier rapport du GIEC

Is AR6 the worst and most biased IPCC Report?

New Analysis Highlights Serious Errors And Biais In Latest IPCC Report

What Causes Climate Change?

A critique of AR6

L’Etat du Climat 2022 (.pdf, 86 pages)

At a glance -Global cooling- is global warming still happening?

A Twitter Debate on Clintel’s IPCC AR6 Critique

À PROPOS DE CLINTEL (ici)

Climate Intelligence (CLINTEL) is an independent foundation that operates in the fields of climate change and climate policy. CLINTEL was founded in 2019 by emeritus professor of geophysics Guus Berkhout and science journalist Marcel Crok. CLINTEL’s main objective is to generate knowledge and understanding of the causes and effects of climate change as well as the effects of climate policy. To this end:

1. The Foundation tries to communicate objectively and transparently to the general public what facts are available about climate change and climate policy and also where facts turn into assumptions and predictions.

2. The Foundation conducts and stimulates a public debate about this and carries out investigative reporting in this field.

3. The Foundation wants to function as an international meeting place for scientists with different views on climate change and climate policy.

4. The Foundation will also carry out or finance its own scientific research into climate change and climate policy.

CLINTEL wants to take the role of independent ‘climate watchdog’, both in the field of climate science and climate policy.

World Climate Declaration
The climate view of CLINTEL can be easily summarized as: There is no climate emergency. Guus Berkhout therefore initiated the World Climate Declaration, a one-page summary of the view of many climate realists in the world. The Declaration is a living document that is frequently changed based on input from all its ambassadors and other experts. The most up-to-date version of both the Declaration and the list of signatories can be found on www.clintel.org.

ADDENDUM

Brian Fagan, professeur émérite d’anthropologie à l’Université de Californie, vient de publier un livre ‘Holocène, Comment le climat a changé le destin de l’humanité (Ed. Les Perséides, mai 2023). Il y décrit notamment la succession de périodes d’intenses pluies et de sécheresses sur plusieurs siècles il y a quelques milliers d’années, et l’importance des changements climatiques, déjà répertoriés, par exemple dans l’ouvrage d’Olivier Postel-Vinay (SCE). A nouveau pas un mot sur le rôle du CO2, rien que des processus naturels à l’œuvre et souvent une mauvaise gestion des écosystèmes par les populations. Citons une conclusion de l’auteur en fin d’ouvrage : A l’instar de nombreuses civilisations avant nous, nous avons simplement changé d’échelle, en acceptant d’être plus vulnérables face aux grandes catastrophes, qui demeurent rares, en échange d’une meilleure capacité à gérer les facteurs de stress climatique plus petits et plus courants, tels que les sécheresses de courte durée et les années particulièrement pluvieuses.

Une réflexion sur « ’Le GIEC : une vision figée du climat’ »

  1. En une période de vacances où les médias ne savent comment remplir leurs colonnes et/ou heures d’audience, sinon d’infos « écrasantes chaleurs d’été en Europe », il est rassérénant de lire d’autres sources (celles-ci vraiment compétentes) que celles de nos « organes de manipulation des masses ignorantes ».
    On se demandera s’il faut inclure dans ces masses (..eh oui..) nos gouvernants clonés et les institutions qui les environnent, tous agissant de manière servile ou intéressée !

    Un témoignage de plus doit nous apporter ici cette fraction de sérénité :

    « « Nobel Laureate Physicist Calls Climate Emergency a “Dangerous Corruption of Science” » »
    by James Murphy July 14, 2023

    [[Dr. John F. Clauser, one of three recipients of 2022’s Nobel Prize in physics for his work on quantum information science, has blasted the narrative of a climate emergency. Clauser, who along with Alain Aspect and Anton Zeilinger did pioneering work on the “entanglement” phenomenon which has exciting implications in the world of quantum information and encryption, claims that there is no climate crisis.

    In May, Clauser was named to the board of directors of the CO2 Coalition (*), a group of scientists dedicated to extolling the benefits of carbon dioxide and its necessary role in our environment. Other members of the group include physicist Dr. William Happer, geologist Dr. Gregory Wrightstone, and physicist Dr. Richard Lindzen.

    Climate hysterics claim that greenhouse gas emissions — most notably CO2 — are creating out-of-control global warming. At least one current Nobel laureate disagrees.

    “The popular narrative about climate change reflects a dangerous corruption of science that threatens the world’s economy and the well-being of billions of people,” Clauser said. “Misguided climate science has metastasized into massive shock-journalistic pseudoscience.”

    And that “pseudoscience” has implications far beyond the world of climate science.

    “In turn, the pseudoscience has become a scapegoat for a wide variety of other unrelated ills. It has been promoted and extended by similarly misguided business marketing agents, politicians, journalists, government agencies, and environmentalists,” Clauser declared.

    Clauser claims that the “climate emergency” being touted by Al Gore, Joe Biden, John Kerry, Alexandria Ocasio-Cortez, and others doesn’t exist.

    “In my opinion, there is no real climate crisis,” he said. “There is, however, a very real problem with providing a decent standard of living to the world’s large population and an associated energy crisis. The latter is being unnecessarily exacerbated by what, in my opinion, is incorrect climate science.”

    Clauser made the remarks at the “Quantum Korea 2023” event in June.

    The physicist criticized the Nobel committee in 2021 for awarding a prize for the development of computer MODELS meant to predict global warming. According to Clauser, most computer models do not account for the dramatic temperature stabilization provided by clouds.

    Clauser has reportedly developed his own climate model, which takes the stabilizing effect of clouds into account. According to him, this regulating effect of reflective cloud cover is fifty times as strong as any warming effect produced by CO2.

    He further states that the “Intergovernmental Panel on Climate Change [IPCC] and National Academy of Sciences repeatedly concede that the effects of clouds do indeed represent the greatest uncertainty in their climate predictions.”

    In fact, the IPCC barely takes clouds into account: “The IPCC’s detailed analysis of clouds (AR5) and their effect on climate totally misunderstands the effects of clouds, and totally ignores this dominating energy transport process,” Clauser has said.

    Despite his Nobel Prize credentials, climate hysterics have either ignored Clauser’s opinions on climate change or claimed that he’s not the right kind of scientist to have an opinion. Twitter user BONUS, who bills himself as a “Scientist (Presented at a UN Climate conference),” used this tactic.

    “Dr. John F. Clauser has no expertise in climate science at all. He doesnt [sic] even understand that cloud feedbacks are a response to temp changes caused by CO2. His links to the fossil fuel lobby group the “CO2 “coal”-ition” only suggest he is wrong on climate,” BONUS tweeted weakly.

    The dominant tactic of the climate cult is to ignore Clauser and his criticism of their political (not scientific) movement. Eventually, they’ll likely attempt to tie him to “big oil” or “fossil fuel interests” instead of listening to his words. He and others like him frighten climate hysterics because they won’t simply bow down in obeisance. Clauser is clearly a man who says what he thinks.

    And he says it with a Nobel Prize-winning pedigree behind him. ]]
    This source = https://thenewamerican.com/nobel-laureate-physicist-calls-climate-emergency-a-dangerous-corruption-of-science/

    (*) https://co2coalition.org/about/ ( read their long list of scientific members ?)

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