par Jean-Claude Pont, 23 avril 2021
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La réponse est NON !
Augmentation des catastrophes naturelles. Généralités7
L’augmentation des catastrophes naturelles est le principal cheval de bataille des forces dont le GIEC est le centre de gravité. Lorsqu’on ajoute à cela la thèse, fantaisiste, d’un consensus des scientifiques sur la culpabilité du CO2, on a fait le tour des arguments qui ont permis de convaincre le citoyen de la crédibilité des prédictions officielles en matière de climat. De là l’importance que l’on attache en haut lieu à cette soi-disant augmentation des événements extrêmes. Une importance qui est bien mise en évidence dans les rapports les concernant publiés récemment par les grandes organisations internationales qui supportent les thèses de la climatologie officielle :
– Rapport de la Banque mondiale du 19 mars 20188, « Les migrants climatiques : visages
humains d’un dérèglement planétaire ».
– Rapport de l’ONU du 12 octobre 2020 , « Le changement climatique, moteur du dou-
blement des catastrophes naturelles au cours des 20 dernières années ».
– Rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) du 26 octobre 2020 . On y lit : « Selon un nouveau rapport consacré exclusivement à l’Afrique, l’augmentation des tem- pératures et l’élévation du niveau de la mer, la modification du régime des précipitations et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes menacent la santé et la sécurité humaines, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau et le développement socio-
économique du continent. »
Nous verrons au long de cette Lettre ce qu’il faut penser de ces affirmations. Pour l’instant, je me contente de signaler cette petite contradiction. L’auteur de ce rapport écrit : « L’une des raisons pour lesquelles les services d’information sur le climat sont peu utilisés pour planifier et mener des activités de développement en Afrique est que les données fiables et opportunes sur le climat sont rares. » La rareté et le peu de fiabilité des données n’empêche pas l’auteur du rapport d’être péremptoire sur ses affirmations et ses conclusions !
Il n’est pas nécessaire de monter si haut dans la hiérarchie pour rencontrer des décla- rations publiques allant dans le même sens d’un accroissement des événements extrêmes. Il est un cas sur lequel je m’arrêterai, parce qu’il est exemplaire. Il s’agit de l’émission de BBC One de Sir David Attenborough, diffusée le 18 avril 2019, sous le titre Climate Change – The Facts. Je la considère ici parce qu’elle a donné lieu à une plainte de la Global Warming Policity Foundation et parce que le débat qui s’en est suivi est digne d’intérêt.
On peut certes toujours dire que ces rapports témoignent d’un souci pour le bien-être des populations concernées, que ce sont là des marques de générosité. Bien sûr. Va pour les motivations. Mais qu’en est-il du bien-fondé ? C’est là que le bât blesse. Peut-être trop pressés de trouver ce qu’ils cherchaient, les uns et les autres n’ont pas respecté les règles de la méthode scientifique. Et les prédictions sorties de leurs cornues n’ont guère de valeur, étant en désaccord avec la réalité. C’est ce que j’entends montrer dans cette Lettre 16. Je rappelle, pour mes lecteurs habituels, que c’est à de nombreuses reprises tant dans mon livre que dans mes Lettres que j’ai eu à signaler – et à démontrer – des entorses à l’endroit de la déontologie de la méthode scientifique.
Le bien-fondé de nos convictions, on le lit déjà dans les propres déclarations des centres névralgiques du réchauffisme actuel, je veux parler des rapports produits par le GIEC. J’en cite deux pour l’instant, réservant les autres pour les rubriques topiques :
– « Les modèles climatiques ne sont pas en mesure de prédire les événements extrêmes à cause du manque de résolution spatiale et temporelle. De surcroît, il n’y a pas de preuve claire que des changements soutenus ou à l’échelle mondiale d’événements extrêmes aient eu lieu dans les quelques dernières décennies. »
– « Le système climatique est couplé à des systèmes chaotiques non linéaires et dès lors la prédiction à long terme du futur du climat n’est pas possible. »12
– « Les incertitudes observationnelles (…) continuent d’empêcher l’attribution des changements dans nombre d’aspects du système climatique. »13
Peut-être n’est-il pas inutile de dire un mot de l’origine et des premiers développements des solennelles mises en garde que l’on rencontre un peu partout dans les documents officiels, avec leur cortège de prophéties et à la clé l’incrimination du CO2. C’est sans doute à Albert Arnold Gore que remonte la vogue, sinon la popularisation, et l’accréditation des thèses catastrophistes dont il s’agit ici.
Après son livre de 1992 (« Sauver la Planète »), c’est surtout dans le film de 200614 que l’on trouve présentés les cataclysmes qui sont maintenant repris par tout ce que la planète compte de réchauffistes et auxquels sont consacrés les rapports mentionnés ci-dessus. Le prix Nobel de la paix, qui lui fut attribué à cette occasion, et qu’il partagea avec le président Pachauri du GIEC, son titre de vice-président des États-Unis, ses voyages politico-médiatico- touristiques en Antarctique15 jouèrent un rôle considérable dans la confiance que l’opinion publique accorda à Al Gore et à ses thèses (voir aussi p. 11, p. 15 et l’Annexe 2).
L’usage effréné que font les milieux officiels, la presse et l’opinion des présumées aug- mentations des événements climatiques extrêmes demande que cet usage soit questionné et, avec lui, les fondements sur lesquels reposent ces allégations. Tel est le propos de la présente Lettre.
De l’importance de l’histoire
Dans ma Lettre d’information sur le climat No 8 du 20 novembre 2018 (p. 4), j’écrivais en substance ce qui suit. La nécessité du recours à l’histoire est patente pour les problèmes de météorologie et a fortiori pour la question climatologique. Comment en effet parler de « record », de « jamais vu », « d’événement unique » lorsqu’on ignore tout du passé ? Ce point est d’autant plus important que les milieux de la climatologie font un usage massif de la singularité de tout phénomène météorologique tant soit peu inhabituel. Ce fut le cas pour les hivers faiblement neigeux comme pour ceux surchargés de neige (!), pour les ouragans, les étés caniculaires ou les étés froids (!), les sécheresses, les inondations, etc. Ce questionnement est d’autant plus important que la «durée de vie» d’un événement météorologique marquant dans la mémoire individuelle ou collective est très courte, comme l’ont montré des études de psychologie. (Voir Lettre 8 page 5).
Dans la suite de cette Lettre, je traiterai de la supposée augmentation de chacun des événements extrêmes que l’obédience giécienne attribue aux changements climatiques.
Je vous ai retrouvé!
Merci d’être de retour, votre rigueur nous a manquée!
S.V.P. Remettez mon nom sur votre liste d’envoi.
Un gros merci.
Denis Gaumond, Montréal.
Bonjour à tout esprit curieux,
Un petit complément d’information peut être visualisé à partir de ce site/article :
https://www.visualcapitalist.com/cp/interactive-natural-disasters-around-the-world-since-1900/
Mais il est fort probable que les affidés du GIEC n’y portent guère d’attention !
NB : Merci au professeur Préat pour l’identification de ce site fort didactique…