Sylvie Brunel : un livre qui ne nous gâche pas la vie…

Alain Préat, Professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles

Nous sommes manifestement dans une période médiatico-politique rarement rencontrée dans notre histoire, excepté peut-être aux passages des millénaires et des siècles où les peurs tous azimuts ont engendré chaque fois des comportements irrationnels. Pourtant aujourd’hui nous sommes de plain pied dans un siècle, il n’y a aucune date revêtant une signification particulière et il est presque question de la fin du monde tous les jours puisque le slogan à la mode est ‘la fin du mois ou la fin du monde’. Slogan répété à l’envi par tant de jeunes, de ‘défavorisés’, de retraités et repris en cœur dans les médias et aussi par des scientifiques.

Alors tout ceci est-il fondé ? Faut-il avoir sans cesse peur, peur principalement alimentée par la peur climatique, mais pas uniquement…

1/ Toutes ces idées qui nous gâchent la vie …

Un récent livre vient plus qu’à point nommé mettre un peu de raison dans ces passions sans cesse amplifiées : il s’agit du livre du Professeur Sylvie Brunel (2019) de l’Université de la Sorbonne : « Toutes ces idées qui nous gâchent la vie », livre assez dense, très didactique et qui se lit facilement. Presque tous les aspects importants de notre société occidentale sont analysés, les principaux figurent d’ailleurs dans le sous-titre du livre : ‘Alimentation, climat, santé, progrès, écologie ….’. Impossible de tout résumer ici, mais d’entrée de jeu le constat est posé et est sans appel (à la page 34) La question n’est pas de savoir quelle planète nous allons laisser à nos enfants, mais de nous demander quels enfants nous allons laisser à la planète si une vision erronée de la nature et de l’humanité devient la norme, si nous nous engageons dans des choix difficles à assumer et porteurs d’exclusions pour une partie de la population, au nom de présupposés qui n’ont aucun fondement scientifique, de menaces brandies par de faux prophètes qui nous mènent tout droit vers de nouvelles guerres sociétales. A suivre de près les médias, et maintenant aussi l’enseignement dans les écoles, il est évident que ‘nos enfants’ sont tous influencés par l’écologie, et pour l’auteure l’écologie, telle qu’elle est déclinée, s’apparente à une idéologie religieuse aussi radicale que dangereuse. Finalement ‘nos enfants’ qui défilent tous les jeudis en Belgique pour le climat sont-ils bien au courant des enjeux écologiques, ne mélangent-ils par climat, pollution, vie en société, injustice sociale, chômage…,  et pour le climat ces lycéens peuvent-ils seulement donner par exemple la composition chimique de l’atmosphère, les variations du taux de COet les fluctutations de température à court et moyen termes. Eux et bien d’autres ont-ils seulement lu les rapports du GIEC et connaissent-ils son mode de fonctionnement ? Sont-ils conscients que le consensus n’existe pas en science. Savent-ils que l’écologie politique porte une contradiction dans les termes. Si l’écologie est une science, elle n’a rien à dire en politique. Quand elle est politique, elle cesse d’être une science (Godefridi, 2019).

Sylvie Brunel a travaillé 17 ans dans l’humanitaire, elle est géographe, écrivain
et
professeur à l’Université de la Sorbonne.

2/ Un monde linéaire?

Toutes ces questions fondamentales sont omni-présentes dans le livre de Sylvie Brunel qui part d’une mise au point historique de nos sociétés actuelles et d’une analyse prospective à partir des vérités et surtout des contre-vérités, ces dernières alimentant nos peurs. Elle montre également qu’il ne sert à rien de dresser des projections linéaires à partir de l’existant, comme l’ont montré les nombreuses extrapolations (catastrophistes) jamais vérifiées (Paul Erlich et son livre ‘La Bombe P’ traitant de la surpopulation, appel du Club de Rome en 1972, prévisions dramatiques d’Al Gore et du GIEC, le fameux ‘Oil Peak’, etc.). Historiquement l’auteure rappelle que les conditions de vie extrêmement dures des siècles passés (et pas si lointaines), souvent durcies par des régimes de terreur (idéologies proclamant détenir la vérité) étaient la règle dans nos pays. La sortie de ces périodes troubles n’a été possible que par le progrès dont le moteur principal fut l’accès à l’énergie, pratiquement sous toutes ses formes (essentiellement les énergies fossiles et l’hydroélectricité).

C’est notamment le progrès, le plus souvent inattendu, qui ne permet pas les extrapolations linéaires du présent.  Ainsi malgré l’accroissement de la population mondiale l’espérance de vie qui ne dépassait 45 ans dans les années soixante, avec 3 milliards de terriens, est passée aujourd’hui à 72 ans en moyenne avec 7,5 milliards de terriens. Bien entendu tout le monde ne loge pas à la même enseigne, mais le développement est bien là et chaque année la classe moyenne s’accroît de près de 200 millions de personnes… avec de moins en moins de pauvres comme le reconnait l’ONU, ce qui représente un bouleversement majeur dans l’histoire de l’humanité.

Quel rapport avec l’écologie ? Justement les anciens pauvres sortant de la pauvreté exigent de prendre leur part dans l’accroissement de la richesse qui a accompagné le développement, et l’Occident qui avait été jusque là le seul à en profiter s’est affolé et dégainé une arme suprême pour mettre tout le monde au pas : l’écologie. Les questions environnementales prennent ainsi le devant des préoccupations, et bien relayées ou orchestrées par les médias et de nombreuses ONG, souvent financées par les pouvoirs publics, se propage la notion de péril imminent, parfaitement symbolisé par le porte drapeau planétaire, Greta Thunberg, dont il n’est pas fait mention dans le livre de Sylvie Brunel, paru avant ce nouvel épisode d’hystérie. Bref vous l’aurez compris, selon l’auteur l’écologie est une aubaine pour orienter les jeunes et moins jeunes. Que de prédictions apocalyptiques jamais rencontrées, qui n’empêchent pas que chaque année se tiennent des COP ou grandes messes dont le bilan ou l’empreinte carbone des participants sont en contradiction totale avec les messages propagés. C’est donc bien à qui sera le plus alarmant, les prédictions sont très nombreuses et une des plus célèbres est celle d’Al Gore qui en 2007 a anoncé un Arctique libre de toute glace en 2013, puis 2015 …. Ensuite les îles qui n’ont pas encore été submergées (Kibariti, Tuvalu…) etc. Comme le mentionne l’auteure on peut faire dire à peu près ce qu’on veut aux prétendus effets du changement climatique. Jusqu’à un ancien Président français affirmant en 2015 que les tremblements de terre sont liés au réchauffement climatique.  Oui, depuis le premier sommet  de la Terre organisé par l’ONU en 1972 une menace terrifiante s’était abattue sur le monde : le changement climatique. La planète était en train de se détraquer.

Dans ce grand jeu médiatisé depuis lors tous les ans par une COP, un cas particulier est celui de la Chine qui profite du dérèglement climatique pour vendre ses technologies et impose un nouveau capitalisme vert … et sait déceler les maillons faibles de cette Europe désunie pour s’immmiscer et proposer des prêts généreux, des accords de partenariatL’Europe est en effet désunie sur la question du climat, sur celle de l’énergie et bientôt sans doute sur celle de la biodiversité. En attendant la plupart des pays européens réduisent ou tentent de réduire chacun à leur manière les émissions de COalors que la Chine ne s’y est pas engagé avant ‘environ’ 2030 comme stipulé dans les accords de Paris (COP21), pourtant annoncés comme un triomphe (pour sauver un nième fois la planète). Ainsi la Chine qui domine les technologies des énergies renouvelables (et même nucléaires) ne peut qu’encourager l’Europe à limiter ses émissions de CO2. La Chine est-elle seule à observer les gesticulations européennes ? Bien sûr que non, n’oublions par l’Inde (et son charbon), la Russie (et son nouvel accès aux ressources du pôle Nord), les Etats-Unis (et leur pétrole et gaz de schiste) sans parler de ce qui se passe en Europe de l’Est. Et de conclure… et dans ce jeu de quilles l’Europe joue les idiotes utiles. CQFD ?

3/ Des données objectives…

De très nombreux points sont analysés dans le livre sans perdre la cohérence du fil conducteur qui suit une logique fort convaincante montrant à quel point l’information délivrée (par  les médias et le monde politique) est partiale avec des exagérations qui n’ont plus aucune limite, avec pour but final d’entretenir la peur qui est le dénominateur commun de cette saga. Citons quelques-uns de ces points :

– les migrations annoncées en provenance de l’Afrique n’ont aucune réalité, l’auteure montre qu’une telle peur repose sur une erreur d’analyse et que l’essentiel des mouvements de population se fait à l’intérieur du continent africain (plus de neuf dixièmes des migrations) et qu’aujourd’hui sur 7,5 milliards d’habitants 300 millions de personnes environ vivent dans un autre pays que leur patrie d’origine.  L’invasion de l’Europe par des hordes venues du sud ne résiste pas à l’analyse….. De plus en tant que géographe, l’auteure souligne qu’il n’existe dans le monde aucune corrélation entre densités de populations et climats… C’est l’histoire qui explique les noyaux de populations… la géographie exerce toujours une contrainte, mais justement la force aménageuse des hommes sait la surmonter, voire la valoriser… sinon personne n’habiterait les Pays-Bas dont les deux tiers du territoire sont situés sous le niveau de la mer. D’autres exemples (Abu Dhabi, Soudan, Europe) appuient cette démonstration qui peut se résumer ainsi : la nature propose, l’homme dispose. Mais plus il est pauvre, plus la nature impose.

Rappelons aussi que l’accident de voiture est aujourd’hui la première cause de mortalité en Afrique. Malgré ces rappels, le concept de migrants environnementaux ou climatiques est à l’ordre du jour, et il y a quelques semaines une militante ne s’est pas privée au cours d’un débat à  BFM d’attribuer la guerre de Syrie au changement ou ‘dérèglement’ du climat. On croit rêver !

–  l’informatique utilise les immenses serveurs du web… qui rejettent une fois et demie plus de gaz à effet de serre que la totalité du transport aérien …la consommation d’énergie de chacun d’entre eux dépasse très largement celle d’une ville moyenne … et il a fallu les installer dans des forêts boréales. Cela n’empêche pas l’écologie radicale de multiplier les publications, les sommets, les colloques, les pétitions… ni les faux prophètes qui prônent la sobriété et la repentance écologique d’utiliser les moyens qu’ils considèrent comme les plus inacceptables (avions, hélicoptères, croisières etc);

la transition énergétique, non seulement est mal préparée, mais surtout la prétendue ‘fiscalité écologique’ devient une arme et surtout un prétexte aux mains d’un gouvernement en mal de financement. La colère populaire exprimée depuis six mois par les ‘gilets jaunes’ en France (mais aussi en partie en Belgique) confirme cette impréparation et ameuteurisme du pouvoir politique et de ses conseillers, qui semblent jouer en permanence dans l’improvision, faute d’une vision claire du problème. Du jour au lendemain les voitures au diesel sont devenues criminelles … les chaudières au fuel -pas toutes remboursées- doivent être remplacées au pied levé, la taxe carbone va pénaliser le carburant, etc…. Tout cela au nom de l’urgence climatique et la fin du monde ! La vraie question est de savoir qui au fond croit vraiment sincèrement à une telle baliverne ;

 l’empreinte écologique : personne ne se demande comment elle est calculée… En réalité elle reprend les mêmes erreurs méthodologiques que celle du pasteur Malthus… càd quelle ne tient pas compte des progrès futurs. De plus elle comprend de nombreuses erreurs de calcul et de méthodologie notamment par l’application du facteur d’équivalence. Un exemple très didactique basé sur la capacité d’absorption en carbone de champs de maïs qui est le double, voire le triple de celle de champs de blé révèle les incohérences de cette empreinte écologique. Ainsi l’agriculteur qui remplace le blé par le maïs double la biocapacité de son champ… L’empreinte écologique présente le grand défaut de s’évaluer à niveau technique constant. Elle ne tient pas compte de l’amélioration de l’intensité énergétique…Cet exemple s’applique également aux forêts et la distinction entre une forêt jeune et en croissance qui piège beaucoup de gaz à effet de serre et une forêt vieillisante et pourissante qui en relâche beaucoup dans l’atmosphère n’est pas faite, et comment même le quantifier au jour le jour ? Bref les concepteurs de l’empreinte écologique additionnent ainsi les différentes surfaces de la terre en leur attribuant à chacune, de façon plutôt arbitraire, un coefficient de biocapacité. Ensuite le jour du dépassement la peur et la culpabilité sont au rendez-vous car nous sommes supposés vivre à crédit sur les ressources de la Terre (comme si celles-ci étaient un stock fixe indépendant de toutes les innovations futures) ;

Le réchauffement n’est pas exceptionnel, et de rappeler par exemple l’optimum climatique de l’Holocène qui a permis la naissance de l’agriculture. Le faible réchauffement actuel n’est donc ni nouveau, ni alarmant et sa prétendue rapidité fait dire à l’auteure De qui se moque-t-on… un degré en un siècle, un changement rapide ? De nombreux articles sur les changements climatiques qui sont la règle depuis que la Terre existe ont déjà été traités dans SCE  (par exemple ici) et rejoignent l’analyse de l’auteure ;

La biodiversité, l’anthropocène, la sixième extinction, les virus (et maladies) … sont ensuite ‘recadrés’ et confrontés à la réalité dans un excellent chapitre dont le titre est Se réconcilier avec la Nature ? La bonne blague. Retenons que les écosystèmes ne cessent d’évoluer, tout comme pour le changement climatique, il n’ y a pas d’optimum et la Nature n’a rien de bienveillant. De nombreux exemples sont fournis et discutés. Ce chapitre montre à quel point les incertitudes dans la connaissance de ces domaines sont grandes (quid du recensement -et de la définition- des espèces ?, quid de la liste rouge des espèces menacées (1964) ? quid du protocole de Nagoya (2010) …. ) et à quel point ce qui est observé aujourd’hui est uniquement considéré comme catastrophique à tous les niveaux (la liste est infinie) et ne résulte que du seul fait de l’activité humaine. Pourtant la plupart de nos paysages sont des créations humaines développées face à une Nature hostile (exemple de l’assèchement des marais ou zones insalubres responsables du paludisme, cf. La Camargue) et essayer de toucher à un paysage, créer un plan d’eau, suscite les plus grandes levées de boucliers ;

– le livre se poursuit sur une notion fort intéressante généralement peu exploitée, le TMI ou le Taux de Mortalité Infantile par pays que publie tous les deux ans l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques) donnant ainsi l’état de l’humanité. Le taux mondial a été divisé par un peu plus de trois en 60 ans (depuis 1960 avec un taux de 100 pour mille) alors que la population mondiale s’est accrue d’une facteur deux et demi, seule l’Afrique a un taux nettement plus élevé (50 pour mille) que la moyenne actuelle (30 pour mille). Il est intéressant ensuite d’analyser au cours du temps l’évolution de ce taux par pays, et même entre différentes régions d’un pays (par exemple le Brésil). Ces analyses montrent les progrès de l’humanité (hygiène, conditions hospitalières, suivis médicaux, confort de vie) et rappellent d’où nous venons. Aujourd’hui ce TMI est le plus élévé dans les régions rurales, surtout excentrées. Face au catastrophisme ambiant, la peur de l’avenir conduit certains à renoncer à leur prétendu désir d’enfant plutôt que de le voir grandir dans un monde saccagé. Chercher l’erreur ? En attendant les GINKs (= Green Inclination, No Kids) et VHEMT (= Voluntary Human Extinction Movement) sont déjà opérants.

– le livre se termine sur l’élévage et l’agriculture avec une analyse fort détaillée entre les relations ‘bio’ et ‘capitalisme vert’… qui en dérouteront plus d’un. Ne soyons pas naïfs.

4/  La messe est-elle dite?

L’ensemble de ces démontrations est interpellant et montre combien sont faibles les supports menant aux annonces catastrophistes. Souvent même le raisonnement et la conclusion vont totalement à l’encontre de ce qui est annoncé dans les médias:  Au contraire produire plus à l’hectare limite la déforestation et augmente le captage du carbone (p.95), plus loin (p.108)  si la planète vivait réellement au-dessus de ses moyens depuis … 1987, comme le prétend l’empreinte écologique, le développement n’aurait pas pu se produire.

Quel est le point commun entre ces exemples et d’autres non repris ici ?
C’est le fait que ceux qui mettent en doute les postulats sont disqualifiés ispo facto, traités de tous les noms par ceux qui servent cette écologie radicale. Rien d’étonnant puisque cette dernière hait l’humanité, la modernité, déteste le mot même de progrès, cultive l’obscurantisme et la nostalagie d’un passé idéalisé.

Alors la messe est-elle dite ? Pour beaucoup, la réponse est oui, par exemple Jean-Marc Jancovici qui non seulement l’affirme haut et fort mais de plus demande aux journalistes à ne plus inviter quiconque pense différemment. Son argumentation est plus que douteuse et il oublie bien sûr en cours de route de mentionner les fameuses erreurs commises pendant de longues années par le GIEC (par exemple la célébrissime courbe en hockey de Mann et al., 1998, le ‘hot spot’ de la troposphère qui est contredit par les mesures satellitaires …. et bien d’autres dont les modèles jamais en accord avec les observations).

Pour l’auteure ces écologistes ou apparentés « sont prompts à décréter que l’urgence climatique justifie les mesures les plus autoritaires. Et qui disqualifient toute opinion contraire au nom ‘une légitimité écologique dont ils se sont investis ». Pourtant ce tableau noir est sans cesse noirci, il suffit de consulter la littérature ou les médias (un bel exemple très récent et représentatif de cet état d’esprit et destiné au grand public peut-être consulté ici).

Alors, au risque de me répéter (en tant que géologue), la climatologie et l’écologie sont plus complexes que la théorie de la tectonique des plaques, et pour cette dernière il a fallu plus de 50 ans pour valider l’hypothèse par des scientifiques (surtout géologues et géophysiciens) de haut vol. Aujourd’hui bien que la ‘science est dite’ (cf. notamment Al Gore) il faudra sans doute plus de temps  pour comprendre pleinement la climatologie, science somme toute assez jeune. La différence avec la tectonique des plaques est que cette dernière n’occupait pas constamment la Une des journaux, que les politiques ne s’y intéressaient pas et que les crédits ne coulaient pas autant qu’aujourd’hui, souvent même pas du tout.  De plus, pas de notion de faute ou responsabilité culpabilisatrice dans le cadre de la tectonique des plaques, les continents ont beau bouger de quelques centimètres par an, cela n’a entraîné aucun réfugié ou migrant tectonique particulier.

Un peu d’humilité est nécessaire et halte au catastrophisme injustifié scientifiquement.
Le livre de Sylvie Brunel est une véritable bouffée rationnelle d’oxygène dans un contexte irrationnel de ‘collapsologie’ généralisée. Il est à lire sans modération car il ne peut qu’inciter à une réflexion rétablissant le bon sens (historique). Il s’agit d’un livre optimiste qui demande simplement que l’humanité invente des solutions qui permettent à tous de vivre mieux en améliorant le cadre de vie de chacun. Faut-il pour cela en passer par la terreur, les mensonges, les injures … certainement pas, et  l’auteure de citer Pascal : l’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. Force est de constater qu’aujourd’hui réfléchir est devenu suspect face à la prétendue ‘urgence climatique’.

 Bouclons la boucle : ‘quels enfants nous allons laisser à la planète’.

Nb : pour aller plus loin, consultez la récente interview de Sylvie Brunel à BFM.

  

9 réflexions sur « Sylvie Brunel : un livre qui ne nous gâche pas la vie… »

  1. Oui bravo, excellent article. Des jeunes et moins jeunes qui marchaient jeudi aussi à Genève…pour le climat…Alors que selon les relevés de météo Suisse et a l exception des 3 dernières années il n y a plus d’evolution des températures depuis 30 ans. L’Hystérie collective est à son comble.

  2. Il y a du vrai et du moins vrai. P ex le CO2 a toujours existé dans l’atmosphère de notre planète mais la croissance exponentielle de la concentration depuis le début de l’ère industrielle, 1850, est liée a la combustion de ressources fossiles. L’analyse des isotopes du carbone ne laisse aucun doute sur les cause de l’augmentation de la concentration. Il n’est un secret pour aucun physicien que le CO2 qui s’accumule et met 1.000 ans pour disparaître revoie vers la terre le rayonnement infra rouge. C’est l’effet de serre. Ceci un géologue le sait. Autre exemple : notre planète est ce qu’elle est, c’est un stock de ressources qu’il a fallut des milliers d’années pour le constituer, nous recyclons mais toujours avec un certain rendement. Un jour nous arriverons a l’épuisement du stock.Ne pas le reconnaître fait preuve de naïveté ou de refus d’évidences scientifiques .
    Certains indicateurs sont a l’orange, le feu passera-t-il au vert ou au rouge? Le principe de précaution ne doit-il pas s’appliquer ? La vrai question est bien celle de savoir quels enfants nous préparons pour l’avenir. Cela conditonne leur « vivre ensemble » quelques soient les circonstances
    Bref ce livre a l’encontre de beaucoup d’avis convergents ne poursuit-il pas seulement le buzz médiatique.

    1. Les isotopes du carbone n’appuient pas votre assertion, un article a traité de ce sujet dans SCE et rejoint d’ailleurs tout simplement les données du GIEC (rapport AR5, 2013, Working Group 1) concernant le carbone anthropique.
      Notre site SCE a en effet publié 4 articles de M. Maurin (Professeur agrégé de physique à Montpellier) sur les ‘Evolutions récentes du CO2 atmosphérique (1/4, 2/4, 3/4 et 4/4)’.
      Le plus simple est de commencer par 1/4 = http://www.science-climat-energie.be/2018/09/16/evolutions-recentes-du-co2-atmospherique/ qui conclut à ‘Les échanges de CO2 avec l’atmosphère sont mal connus sauf l’apport anthropique (4/130 à 4/40 soit 3 % à 10% des échanges)’. Dans le rapport du GIEC mentionné ci-dessus l’homme émet annuellement 8,9 GtC, soit 4,3% alors que les océans émettent 57,3% et les terres 37,8 %. Il y a de très larges incertitudes concernant les émissions naturelles, mais ces incertitudes ne sont pas données dans le rapport. Beaucoup reste donc inconnu… Citons par exemple que la quantité de CO2 dégagée par les sols peut varier du simple au double selon la vitesse du vent. Ceci n’est jamais repris. SCE a discuté ce point dans http://www.science-climat-energie.be/2018/12/14/la-biomasse-globale-de-larges-incertitudes-egalement-sur-le-cycle-du-carbone/#more-4102

      Enfin en ce qui concerne l’effet de serre, celui -ci est très discutable et discuté et je vous invite à lire cet article également publié sur SCE: http://www.science-climat-energie.be/2019/02/14/le-rechauffement-climatique-dorigine-anthropique/
      Enfin d’où tirez-vous le temps de résidence de 1000 ans pour le CO2? Pourriez-vous fournir la référence. Ce temps de résidence est estimé à moins de 10 ans (par exemple https://wattsupwiththat.com/2019/05/01/a-story-of-co2-data-manipulation/.
      Noter également que l’évolution récente du taux de CO2 n’est pas exponentielle d’un point de vue mathématique. Elle est beaucoup plus complexe.

      Pour la deuxième partie de votre question, les ressources ont mis plusieurs millions d’années (et non pas ‘milliers’) pour se constituer (par exemple celles liées aux énergies fossiles) et les réserves sont encore très importantes, à tel point que la notion du ‘peak oil’ (qui a déjà fait couler beaucoup d’encre) n’est plus à l’ordre jour, cette notion est dépassée. Vous trouverez à nouveau sur SCE des articles traitant des ressources et notamment des pics du pétrole et du gaz. Ce qui vous semblez oublier c’est la capacité d’invention de l’homme, qui se marque par les futures évolutions technologiques qui ont toujours été la règle. Les exemples ne manquent pas. On quittera l’ère du pétrole (ou des énergies fossiles) alors qu’il en restera encore beaucoup, à la manière du Néolithique, qui fut abandonné non faute de pierres.

      Pour le buzz médiatique, il suffit de pointer le doigt vers les sphères du ‘type Al Gore’ qui sont des professionnels dans ce domaine. Le livre analysé dans l’article est purement factuel et ne nie pas que nos comportements doivent être améliorés, mais surtout il ne faut pas tout mélanger. Climat et pollution concernent deux registres différents. Comme vous pouvez le constater le site SCE ne cherche pas ‘le buzz’ médiatique, et se cantonne dans l’argumentation sur base d’une analyse critique des données.

    2. Le Permien et l’actuel sont les périodes où la concentration de CO2 dans l’atmosphère sont les plus basses de l’histoire géologique.

  3. Merci Mr Préat pour cette énumération de faits probants.
    Il est intéressant de lire une partie du C.V. de cette professeure, femme lucide, bien plus courageuse que nombre de ses pairs (dites élites E&R). Je pointe juste un instant vers WIKIP….
     
    « Sylvie Brunel est une géographe, économiste et écrivain française, née le 13 juillet 1960 à Douai. Spécialiste des questions de développement, elle a travaillé pendant plus de quinze années dans l’humanitaire et a publié une trentaine d’ouvrages consacrés au développement, en particulier aux questions de famine ».
    Nous ne sommes visiblement pas confrontés ici à une personnalité ultra-libérale, sensée être insensible au devenir de nos sociétés occidentales ou à celui du « grand village mondial » !
     
    Bon questionnement par Mme Brunel, probablement jamais lue par ces jeunes protestataires dont 50% fréquentent aujourd’hui l’enseignement SUP en fuyant nos rébarbétives « sciences exactes » pour leur préférer la voie plus souple de celles qualifiées « sciences humaines » ? Observons que le clonage de la brebis Dolly se rencontre autant dans celui – mental – de foules souvent ignorantes, braves gens lobotomisés par des acteurs peu intègres et des médias (commerciaux) douteux. Paradoxalement, aurions-nous entendu combien de jeunes indiens ou chinois auraient défilé (en quel % relatif) sur ce leitmotiv qui anime nos défilés belgo-européens ?
    Bon, je sens que certains milieux ne vont pas apprécier la réalité de tels constats. Question à ceux-là : QUI seront les « David contre Goliath » de demain en matière de populations, d’avancées scientifiques et technologiques, de bien-être social actualisé et d’une vraie maîtrise des sciences climatologiques ? Paris ouverts…
     
    Bien des idé(ologi)es gâchent la vie des peuples terrestres. Aurions-nous cru que notre XXIe redonnerait voix à la voyance d’un Nostradamus du 16e siècle ? L’horoscope à horizon 2050 ou celui prédit pour 2100 nous change à peine ici de celui du quotidien de nos scrupuleux médias.  
    Dès que nos « gouvernants, réels ou potentiels» s’inspirent à suivre les prédictions de cartomanciennes, nous devrions nous inquiéter. Tout autant de questionner l’étiquette « experts »  auprès desquels ils s’abonnent ! Car les affirmations péremptoires de ceux-ci sont – par définition – l’opposé de la SCIENCE.  Hélas, nous devinerons que cet ouvrage « Toutes ces idées qui nous gâchent la vie » ne va pas figurer sur la table de chevet de ceux-là… voire, par ces temps actuels, faire l’objet d’un examen de conscience de tous.
     
    Début des années 2000 , une belge avait recensé (approx.) 13.000  ONG opérant dans le sillage (subsidié) des instances ONUsiennes. Comment sont-elles auditées ? Faut-il alors s’étonner du pouvoir amplificateur d’activistes masqués en leur sein et de l’influence dont ils jouissent auprès des bureaucrates à NYC ou chez les « 193 représentants permanents » ? Pouvoirs accrédités, dont beaucoup sont confrontés à des défis démographiques qu’ils ne peuvent (ou veulent) réguler en propre? Défi culturel. En un corollaire angoissant, ces mêmes Etats-Membres n’aspirent qu’à encourager les thèses encore incomprises d’un « changement climatique » qui se mue à nouveau dans les bouches en « réchauffement médiatisé ». Leitmotiv derrière lequel point une fallacieuse promesse (de DOHA) fit miroiter le déversement annuel de $ 100.000.000.000 afin d’imaginer de « vaincre »  ce que la nature se prédirait à long terme… bien entendu sous le qualificatif culpabilisant d’anthropogénique!

    La litanie climatique se boucle ici. Des augures l’ont dit : pays développés exécutez-vous! Tandis que des financiers identifiables restent à l’affut pour procurer la manne de ce qui demain se traduirait en DETTES d’Etats.

    1. Bien d’accord avec les points que vous soulevez et les précisions apportées, M. Simon. Sylvie Brunel est factuelle et remettre les données objectives au centre du débat est le moins qu’elle puisse faire. J’espère que cela suscitera la réflexion. La dichotomie actuelle entre médias/politiques et scientifiques d’une part, et même entre scientifiques (entre eux donc) d’autre part, résulte d’une incompréhension de la science pour les premiers et de la complexité de la climatologie pour le second groupe. Le Professeur Lindzen (MIT) a bien résumé la question.
      https://wattsupwiththat.com/2018/10/09/richard-lindzen-lecture-at-gwpf-global-warming-for-the-two-cultures/
      A cela s’ajoutent de nombreuses autres considérations que vous rapportez de manière fort juste.

  4. Excellent article qui laisse préjuger d’un livre bien intéressant. L’intérêt majeur de celui-ci est de replacer l’hystérie collective climatique dans un contexte plus large d’expansion de l’irrationnel.

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