SCE-info: Encore des incendies…

Reprenons ce que nous écrivions ici même il y a peu : « SCE tente chaque fois que cela est possible de ‘démasquer’ (par exemple iciici et ici …) la distorsion du rendu des événements climatiques dans la presse. Tâche quasi sans limite tant la fausse information privilégiant le sensationnel, le dramatique est devenue la règle pour publier (dans l’urgence qui plus est) de l’essentiel de la presse. Plus besoin de vérifier, plus besoin de réfléchir, plus besoin de nuance(s) et surtout plus besoin de rectifier, voire de s’excuser des erreurs…. Bref vous l’aurez compris la science climatologique est aux mains de médias pour qui les mots ‘science et démarche scientifique’ peuvent être rayés du vocabulaire ». 

Feu de brousse volontaire initié par les locaux en vue de défrichage et cultures
(ph. A. Préat, savanne du sud du Gabon, 2006)
Terrain prêt pour année ultérieure, les arbustes et termitières n’ont pas été sacrifiés
(ph.A. Préat, savanne du sud du Gabon, 2006)

Depuis lors que dire des catastrophes liées aux feux, aux inondations, à l’acidification des océans? … : manifestement que cela continue, les explications sont toujours les mêmes , les gaz à effet de serre, même si, dans le cas récent des inondations en Belgique, de plus en plus de voix s’élèvent contre le tout ‘c’est la faute au climat…’ car une mauvaise gestion des barrages (notamment celui d’Eupen) est mise en cause et va sans doute déboucher sur une commission d’enquête parlementaire (ici). Les différents pouvoirs politiques et les citoyens commencent aussi à pointer du doigt une mauvaise gestion de l’urbanisation et des zones inondables, cela semble de plus en plus évident … pour presque tous.

Tout cela fait ‘désordre’ et doit inciter le citoyen à faire preuve d’esprit critique, notamment dans l’arrangement ou la ‘manipulation’ des données concernant les catastrophes naturelles, comme vient de le démontrer un récent article paru dans SCE, ici. Qui parle de cela dans les médias ? Personne, et pour cause, l’information devient de plus en plus invérifiable…

SCE a déjà abordé plusieurs fois les feux de forêts et incendies violents lors de situations occupant la ‘Une’ des médias (par exemple ici )et la littérature contient de nombreuses analyses qui supportent ce point de vue.

Prenons du recul (spatio-temporel) par rapport à l’instantanéité. C’est ce que propose l’article de Brigitte Van-Vliet-Lanoë qui montre clairement comment  les processus naturels et la gestion des espaces forestiers sont à même d’expliquer la récurrence (avec même une cyclicité solaire) des incendies. Bien loin du tapage autour du ‘bouton CO2’, le magicien à même de tout expliquer pour qui ne souhaite pas (trop) réfléchir.

L’article en question est accessible ici et montre l’importance du stockage thermique dans l’océan. Il commence comme suit:

Au feu la planète ?

Publié le  par Benoît Rittaud

par Brigitte Van Vliet-Lanoë.

Depuis 4 ans les forêts et les broussailles de toutes latitudes brûlent régulièrement les étés et parfois plus tôt ou plus tard en saison. Ce n’est pas une nouveauté. Qui se souvient de la grande sécheresse de 1976 où les feux démarraient un peu partout sur le territoire français ? L’année précédente, les tourbières du Pays de Galles étaient en feu, tout comme dans les hautes Fagnes en Belgique, alors que le feu le plus ravageur observé sévissait en Australie. Et celle de 1949 avec la forêt des Landes, entièrement ravagée par le feu ? Celle de 1921 ?  Récemment, les feux incontrôlables et non-contrôlés ont fait la une de l’actualité (Préat, 2019 ; Usbek, 4 Janvier 2020)

L’homme est le grand accusé et bien souvent le coupable, en oubliant pour une fois la variabilité climatique et son instabilité météorologique. Il y a eu nettement moins de feux en France cette année qu’en 1976, alors que les nappes phréatiques sont très basses depuis 2 ans, comme par ex. dans le massif armoricain.

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5 réflexions sur « SCE-info: Encore des incendies… »

  1. OUI, tous nos médias en font ‘naturellement’ leurs choux-gras, avec images d’appui !
    Mais diverses ‘Opinions’ s’expriment ailleurs, autres que par des activistes patentés.

    D’où les questions récurrentes et celles de FOND, résultant de l’étude de Madame Van Vliet-Lanoë (et les 32 commentaires de lecteurs qui consultèrent son article)…

    Quels en sont les MOTIFS vraiment les plus fréquents, dans les cas actuels ?
    *** Ceux criminels : la pyromanie maladive, des intérêts économiques douteux, etc.
    ** Soit par des négligences ou par l’incompétence (des causes humaines…)
    * Sinon, par ces présumées fluctuations du ‘CO2’, scribouilleront bientôt nos pseudo- scientifiques GIEC, ceux WWF, etc., en une préparation ‘mentale’ COP26 à Glasgow !

    Questions de fond : Quels sont donc les avantages de cette « Agriculture sur brûlis », pratiquée de tous les temps passés et actuels, et en tous lieux du globe ?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_sur_br%C3%BBlis

    Ceux qui blâment ces pratiques en admettront-ils l’usage de la chimie alternative ?

    Témoignage 1 : (( Le Devoir, quotidien indépendant par excellence au Québec))
    Par Emilie Nicolas / 22 juillet 2021 : [[ Contrairement à la croyance qui prévaut généralement même dans les cercles environnementalistes les plus militants, les changements climatiques ne sont pas seuls responsables de la hausse des feux de forêt partout en Amérique du Nord. En plus des périodes de grande chaleur et de sécheresse plus intenses, il faudrait aussi pointer du doigt la marginalisation des savoirs autochtones. Je m’explique.]]
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/619680/chronique-combattre-le-feu-par-le-feu

    Témoignage 2 : sur SLATE (un magazine ‘liberal’ anglo-saxon, assez ou très à gauche, selon les thèmes de son choix de prosélytisme) !
    Ici avec des allusions aux pratiques et aux croyances des aborigènes d’Australie…
    [[ «Le feu est bénéfique pour le terrain quand il est appréhendé de façon holistique.»
    Oliver Costello, à la tête de l’organisation Firesticks (Australie …)
    [[ Armés de leurs fire-sticks et aidés par une solide connaissance des conditions climatiques, du régime des vents et de la biologie des plantes, les Aborigènes pratiquaient des brûlis raisonnés, selon un calendrier coordonné entre les tribus et organisés en vastes damiers. La clé de cette pratique repose sur une connaissance et une compréhension approfondies du paysage: sa végétation, les espèces animales qui le peuplent, la topographie et le climat.]]
    Les brûlis permettent de contrôler la croissance des buissons, d’alimenter en cendres les végétaux dont ils se nourrissaient, d’organiser le paysage à leur guise et de réveiller les graines de leur dormance. C’est le cas des fleurs sauvages Banksia, qui doivent être stimulées par un incendie pour s’ouvrir.
    «Le brûlage culturel consiste à appliquer un certain feu à un certain territoire. Le feu est bénéfique pour le terrain quand il est appréhendé de façon holistique», explique Oliver Costello. Par exemple, les feuilles, les herbes sèches et les branches qui jonchent le sol dans les zones où les feux de brousse peuvent se déclarer peuvent être brûlées de manière contrôlée afin de réduire leur potentiel combustibilité.]]
    http://www.slate.fr/story/186341/connaissances-ancestrales-aborigenes-australie-survivre-mega-incendies

    Témoignage 3 : Écoeurantes pratiques qui se répètent… Ainsi ces multiples cas d’inondations et de «  »refroidissements régionaux » » bien perceptibles partout sur le globe terrestre… Mais ici, nos activistes profiteront une fois encore d’un profond émoi des victimes et des foules (contemplatives) pour nous asséner leurs explications d’un « dérèglement climatique d’origine humaine » !

  2. Bonjour,

    Je vous avais perdu ! Quel bonheur de vous retrouver. Je me sens bien plus proche de la vérité objective quand je vous lis.

    Surtout en cette période de feux de forêt au Canada de l’Ouest. Maintenant qu’on y a construit de nombreux villages en plein bois, et sans dégagement, au milieu des beaux arbres donc, quelques uns d’entre eux sont touchés par des incendies de …forêt! Allez y comprendre quelque chose…

    Petite confidence sur mon passé de villageois en campagne éloignée au Québec. Parfois certains étés, il y a bien au moins 50 ans et plus, lors de longues périodes sans travail, certains mettaient le feu en forêt! De façon bien « calculée » bien sûr. Alors, on partait travailler aux feux. « Ça faisait d’la gagne », comme disaient nos vieux. Mais nos petits villages étaient entourés de grands champs et de pacages pour nos bêtes. Et on savait combattre le feu par …le feu! N’en dites rien à personne…

  3. Bonjour,
    J’ai posé une question sur https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2020/02/03/au-feu-la-planete/ à l’auteure, mais je crains une absence de réponse, surtout que ma question a déjà été posée sur le même site par un autre intervenant sans réponse de la part de l’auteure. Je me permets alors de la poser ici pour plus de visibilité :
    Quelle est la (les) source(s) du graphique sur les vents solaires (en bleu et en rouge pour les mesures pré- et post-satellitaires) ? La source https://www.swpc.noaa.gov/products/real-time-solar-wind que vous mentionnez n’évoque que les vents solaires depuis 1998, pas depuis 1910… Idem pour le lien https://vortexfdc.com/solar-time-series/ qui concerne uniquement l’irradiance solaire et dont les données ne sont collectées que depuis deux décennies…
    Merci beaucoup.

    1. C’est une courbe composite qui a été reconstruite avec différentes sources. On retrouve la figure de base assez facilement sur le Web. Voici quelques références :

      Mursula, K., L. Holappa, and R. Lukianova (2017), Seasonal solar wind speeds for the last 100 years: Unique coronal hole structures during the peak and demise of the Grand Modern Maximum, Geophys. Res. Lett., 44, 30–36, doi:10.1002/2016GL071573

      Figure 6

      Lukianova,R.,L.Holappa,and K. Mursula (2017), Centennial evolution of monthly solar wind speeds: Fastest monthly solar wind speeds from long-duration coronal holes, J. Geophys. Res.Space Physics, 122, 2740–2747, doi:10.1002/2016JA023683

      Et aussi :

      https://www.researchgate.net/publication/262951777_Reconstruction_of_geomagnetic_activity_and_near-Earth_interplanetary_conditions_over_the_past_167_yr_-_Part_4_Near-Earth_solar_wind_speed_IMF_and_open_solar_flux

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