SCE-info : La «température moyenne globale» est en train de chuter !

Depuis février 2020, la « température moyenne globale » de la basse troposphère chute de manière presque constante, et cela ne semble pas terminé. Si l’on consulte par exemple les données satellitaires (données UAH 6.0), on verra que l’anomalie de température de février 2020 était de +0,59°C alors qu’en avril 2021 elle était à –0,05°C, ce qui fait une chute de 0,64°C en seulement un an et deux mois (Figure 1). Pendant ce temps, le taux de CO2 atmosphérique global (mesuré à Mauna Loa, données ici) a augmenté significativement de 413,52 ppm à 415,93 ppm, soit une augmentation de plus de 2 ppm. Nous voyons donc que le taux de CO2 atmosphérique peut augmenter avec une température globale qui chute drastiquement de 0,64°C en environ un an.

Figure 1. « Température moyenne globale » de la basse troposphère (anomalies, données UAH 6.0) en fonction du temps entre 2015 et aujourd’hui (mai 2021). La flèche orange indique la chute brutale de température. La ligne en pointillés est la courbe de tendance tracée parmi les données (moindres carrés, pente : 0.006 / an).

Notons que SCE a plusieurs fois abordé la curieuse notion d’une « température moyenne globale annuelle ou mensuelle » pour la planète (voir notamment ici et ici). Rappelons également que les relevés de températures publiés ne représentent pas les valeurs absolues des températures mais les écarts par rapport à une moyenne relative à une époque antérieure. Ces écarts sont baptisés « anomalies ». La base choisie pour les données HadCRUT est de 30 ans, entre Janvier 1961 et Décembre 1990. Pour les données satellitaires UAH, la base est de 20 ans et va de janvier 1979 à Décembre 1998 (mais cela va changer, lire ici).

Consultons maintenant les données des stations terrestres, comme par exemple celles de HadCRUT4. Nous pouvons également y voir une chute de la ‘température moyenne globale’ entre mars 2020 et aujourd’hui (Figure 2). De +1,02°C en mars 2020 on est passé à +0,51°C en décembre 2020, soit une chute de 0,51°C pour les thermomètres terrestres (les données HadCRUT4 ne sont pas encore disponibles pour les trois derniers mois).

Figure 2. « Température moyenne globale » de la basse troposphère (anomalies, données HadCRUT4) en fonction du temps entre 2015 et aujourd’hui (mai 2021). La flèche orange indique la chute brutale de température. La ligne en pointillés est la courbe de tendance tracée parmi les données (moindres carrés, pente : -0.010 / an).

Prenons maintenant un peu de recul et examinons les données sur les 5 dernières années : on constatera que la ‘température moyenne globale’ de la basse troposphère mesurée par satellite est restée stable (Figure 1, courbe en pointillés) ou a même légèrement diminué pour les stations terrestres (Figure 2, courbe en pointillés). Et encore une fois, durant ces 5 dernières années, le taux de CO2 n’a fait que croître : de 402.46 ppm en janvier 2016 on est passé à 416,23 ppm en avril 2021, soit une augmentation de 14 ppm en 5 ans.

Regardons maintenant les données HadCRUT4 depuis 1958, année où les mesures du taux de CO2 à Mauna Loa ont débuté (Figure 3). La ‘température moyenne globale’ de la basse troposphère a augmenté de +0,7°C. Remarquons que nous sommes donc très proche des variations de ±0,5°C en un an de la Figure 2. Pendant ce temps, le taux de CO2 est passé de 314 à 416 ppm, soit une augmentation de 102 ppm en 63 ans.

Figure 3. « Température moyenne globale » de la basse troposphère (anomalies, données HadCRUT4) en fonction du temps entre 1958 et aujourd’hui (mai 2021). Les deux lignes en pointillés (parallèles passant par 0 et 0,7) donnent une idée de l’accroissement de température observé en 63 ans par les thermomètres terrestres, soit +0,7°C.

Conclusion

• Il n’y a pas de relation entre taux de CO2 atmosphérique et ‘température moyenne globale’ de la basse troposphère, que les mesures de température proviennent des satellites ou des thermomètres pour les stations terrestres. Le taux de CO2 est sans cesse croissant, mais la température globale peut augmenter ou diminuer de ± 0.7°C sur une période très courte de ± 1 an, rester stable pendant 5 ans, ou augmenter de la même valeur (± 0.7°C) sur une période beaucoup plus longue de plus de 60 ans. Où est la logique?

• Encore une fois, tout ceci démontre que le taux de CO2 atmosphérique ne joue qu’un rôle mineur dans la « température moyenne globale » de la basse troposphère, voire aucun rôle du tout comme le suggèrent l’analyse théorique du problème (voir ici), certaines publications récentes (e.g., Schildknecht 2020) ou encore le récent livre de Steven Koonin, physicien et spécialiste des modèles informatiques du climat (ici).

• Arrêtons donc de regarder le taux de CO2 pour essayer d’expliquer la température du globe et focalisons-nous sur tous les autres paramètres. Parmi eux nous trouvons l’eau ! L’eau sous toutes ses phases (gaz, liquide, solide) est sans aucun doute l’élément le plus important pour comprendre le climat de la Terre. N’oublions pas que la masse des océans est 260 fois supérieure à la masse de l’atmosphère et que l’océan englobe 94% de l’énergie thermique accumulée sur Terre contre 1% seulement pour l’atmosphère. C’est l’eau qui est le « régulateur thermodynamique du climat » et non le CO2. Pour plus de détails concernant l’importance des océans il suffit de consulter la publication suivante, parue en mars 2021 dans le journal Water et en accès libre : Koutsoyiannis 2021, Water 13(6).

Finalement, tous les scénarios actuels sont basés sur une « température moyenne globale » dont l’évolution est à l’origine des nombreuses catastrophes sans cesse annoncées. Nous venons de voir avec cet article que rien de concluant peut être déduit de cette évolution, qu’aucun lien avec le CO2 n’est établi. Tout ceci démontre le non-sens physique d’une « température moyenne globale », comme déjà expliqué ici dans SCE. Il est grand temps d’en revenir aux fondamentaux de la physique!

10 réflexions sur « SCE-info : La «température moyenne globale» est en train de chuter ! »

  1. Cette chute de température d’ordre approximatif de 0,7°C n’a absolument rien d’exceptionnel si on consulte les données du satellite UAH et du Centre Hadley.

    Ensuite, l’affirmation « Le taux de CO2 est sans cesse croissant, mais la température globale peut augmenter ou diminuer de ± 0.7°C sur une période très courte de ± 1 an, rester stable pendant 5 ans, ou augmenter de la même valeur (± 0.7°C) sur une période beaucoup plus longue de plus de 60 ans. Où est la logique? » n’apporte aucune preuve ou argument qui démontre la faiblesse (ou l’inexistence) du rôle du CO2 dans le climat. Il faut prendre des périodes beaucoup plus longues que 1 ou 5 ans pour se faire une opinion !! Par exemple, prendre la stagnation climatique entre mi-1995 à mi-2015 (20 ans!) durant laquelle la concentration en CO augmente de… 40 ppm !! Ou mieux : la stagnation climatique entre 1935 et 1985 (50 ans!!!!) où le CO2 a aussi monté de 40 ppm ! Une distance temporelle de 5 ans est n’est pas du tout exceptionnelle si on regarde la courbe du Centre Hadley et est en conclusion une période trop courte pour tenter de « démontrer » (pour reprendre votre terme) quelque chose.

    Il aurait été en revanche intéressant de tenter d’expliquer la cause de cette chute actuelle des températures, au lieu de tenter d’innocenter le CO2. Par exemple en expliquant que cette même chute est peut-être dû au phénomène El Nina actuel, au minimum solaire actuel, le volcanisme,…

    Pour conclure, le sujet est bien choisi, mais les conclusions que vous en tirez à propos du CO2 sont bien trop exagérées. Autre point positif de l’article : merci pour les références comme Schildknecht ou Koutsoyiannis qui nous sont très utiles.

    1. Nous n’avons pas dit dans l’article que la chute de température était exceptionnelle. C’est vous qui lisez trop vite… Le seul but du SCE-info est d’apprendre aux lecteurs que la « température moyenne globale » est actuellement en train de chuter, et que cela se voit avec les thermomètres terrestres ET les satellites. Ensuite, en passant, on donne un nouvel exemple de la non relation entre CO2 et température. Nous sommes bien au courant qu’il y a eu des périodes beaucoup plus longues ou la « température moyenne globale » est restée relativement stable. Nous en avons parlé à maintes reprises, y compris dans les FAQ. Finalement, il s’agit d’un SCE-info. Il n’est donc pas question de traiter les choses en profondeur (comme par exemple discuter des causes possibles comme d’El Nino et La Nina…).

      1. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je sais bien que vous n’avez PAS dit que cette chute thermique était exceptionnelle. Mon commentaire sur la banalité de ce phénomène n’avait pour unique but d’assurer l’impossibilité de « démontrer » (je reprends votre terme) au moyen de cette même chute un « rôle mineur du taux de CO2 atmosphérique dans la « température moyenne globale » de la basse troposphère », à cause de la très faible durée de cette variabilité météorologique.

        1. D’accord avec votre remarque, finalement il suffit de s’en tenir aux conclusions de ‘l’article’ à savoir qu’il n’y a pas de relation entre taux de CO2 atmosphérique et ’température moyenne globale’ de l’atmosphère (première conclusion) ou que le CO2 ne joue qu’un rôle mineur (deuxième conclusion). Ceci se vérifie également de nombreuses fois à l’échelle géologique, voir par exemple tous les Optimas Climatiques depuis au moins l’Eocène (articles SCE) ou les réchauffements répétitifs sans CO2 à l’échelle de quelques dizaines d’années, voir ici
          https://www.science-climat-energie.be/2020/01/24/des-rechauffements-repetitifs-sans-co2/#more-7311

          Voir également cet article très récent qui va dans le même sens
          https://hgss.copernicus.org/articles/12/97/2021/

  2. Avez-vous communiqué votre analyse aux scientifiques concernés du GIEC ?

    L’intérêt des démarches scientifiques est de les confronter.

    Diffuser ce genre d’information au grand public qui, comme moi, n’est pas apte à en juger la pertinence est un procédé manipulateur.
    Vrai, faux ? Correct ou biaisé ? Je ne suis ni physicien, ni surtout climatologue et je ne possède pas les données pour en juger !

    Cordialement

    1. Les scientifiques concernés du GIEC seront d’accord avec les courbes présentées dans les graphiques, car il s’agit des données officielles!
      – L’article SCE que vous critiquez date du 28 mai 2021. Et tout ce qui y est écrit reste valable!
      – Les données satellitaires UAH 6.0 (voyez https://www.woodfortrees.org/plot/uah6) montrent que, depuis le pic de février 2016 (bien visible sur la figure 1 de l’article que vous mentionnez), la température moyenne globale de la basse troposphère a continué de chuter! Aucune augmentation! Aucune accélération!
      Il en va de même des données des stations terrestres HadCrut 4.0 (voir https://www.woodfortrees.org/plot/hadcrut4gl/from:2000). La température chute, aucune augmentation depuis le pic de février 2016.
      – Cela fait maintenant 7 ans que la température moyenne globale chute, et tout cela est indiqué par les mesures satellitaires et les stations terrestres.
      – Toutes ces chutes de température se sont faites alors que la concentration en CO2 de l’atmosphère augmente, voyez les données du CO2 à Mauna Loa : https://gml.noaa.gov/ccgg/trends/
      – Il est évident que si l’on consulte l’ensemble des données (depuis 1850 pour HadCrut 4, et depuis 1979 pour les satellites UAH) on verra une augmentation des température, d’environ 1°C pour les mesures terrestres. Notre article ne fait référence qu’aux dernières années (depuis le pic de février 2016).
      – Vous n’êtes pas spécialistes du climat mais vous êtes certainement assez grand pour comprendre un graphique par vous-même! Consultez les données en cliquant sur les liens indiqués! Et cessez donc de lire les médias comme la RTBF et n’écoutez plus la propagande du GIEC. C’est aussi simple que cela! Raisonnez par vous-même!!!

      1. Bonjour,

        Vous donnez les courbes de températures, mais pas celle de CO2. Pourquoi? Les voici en accès libres: https://climate.nasa.gov/vital-signs/carbon-dioxide/ .

        Vous choisissez de présenter 2 points sur deux périodes respectives (5 ans et 63 ans). Ce qui revient à tracer une tendance linéaire avec 2 points… Plus d’un prof de science sont décédés en voyant un étudiant faire ça

        Je précise que c’est la même source que la votre (NOAA). Ce qui font l’effort de regarder les sources (en accès libre) des températures que vous utilisez pour les comparer au CO2 verront l’excellente corrélation. Et ils pourront constater d’eux même votre conclusion: « il n’y a pas de relation entre taux de CO2 atmosphérique et ‘température moyenne globale’ de la basse troposphère » est totalement fausse.
        Si le lecteur a la flemme de tracer le graphique que vous n’avez pas voulu tracer, coup de chance, il est disponible en ligne: https://andymaypetrophysicist.files.wordpress.com/2021/11/figure-1-1.png

        Et je précise à nouveau que les sources des données pour ce graph sont très exactement les sources de données que vous citez.

        1. – Nous n’avons pas montré de graphique pour le CO2 depuis 1958 mais nous ne nions pas l’augmentation du taux de CO2 depuis cette date, puisqu’il est écrit: « le taux de CO2 est passé de 314 à 416 ppm, soit une augmentation de 102 ppm en 63 ans. » La croissance du taux de CO2 a été également été montrée à plusieurs reprise sur SCE, dans d’autres articles.

          – A la base notre article a été publié le 28 mai 2021 et nous voulions simplement faire remarquer que depuis 5 ans la température globale était en train de chuter. Tout ce qui y est écrit reste valable en 2023, et la période est désormais longue de 7 ans. Voyez le commentaire à Didier ci-dessus.

          – Vous avez aussi raison de dire que sur une très longue période la corrélation CO2 et température HadCrut 5 semble en effet très bonne. Nous ne nions pas ce point. Mais attention, un bon scientifique ne conclut pas trop rapidement et commence par se demander comment ont été réalisées les mesures!
          • Les données de CO2 avant 1958 ne sont pas des mesures directes mais des mesures indirectes. Tout scientifique sait que l’on ne peut pas changer d’instruments pendant les mesures. Mais admettons.
          • Au début des mesures (± 1800) et jusqu’en 1950, les relevés de température ont été réalisés avec très peu de stations terrestres qui, de plus, étaient très mal réparties sur la planète. Tout statisticien sait que l’on ne peut pas faire de comparaisons valables avec ce genre de données… Mais admettons.
          • De nombreuses erreurs de mesure ont probablement été réalisées. Prenez le temps de lire ceci : https://www.mdpi.com/1424-8220/23/13/5976. Mais encore une fois, passons tous ces problèmes.

          – Maintenant, en admettant que les données soient parfaites, on en arrive à un problème oeuf-poule: qui a fait augmenter quoi? La température fait augmenter le taux de CO2 ou c’est l’inverse? Il est quand même curieux de constater que lorsque l’on considère les accroissements annuels (pour le CO2 atmosphérique et pour la température globale) une très bonne relation devient visible entre température et CO2, et on peut voir que les pics de CO2 atmosphérique suivent les pics de température. Un décalage de 9 à 10 mois est observé. L’un des premiers à l’avoir constaté est Humlum (Humlum et al. 2013; Global and Planetary Change 100:51–69). Il a bien entendu été fort critiqué, mais des décalages sont également observés dans les carottes de glace. Ces déphasages semblent systématiques et connus depuis longtemps. Voici quelques « vieilles » publications à ce sujet :

          – Neftel et al. 1988 (Nature 331:609–611) : déphasage de 700 ± 500 ans.
          – Fischer et al. 1999 (Science 283:1712) : déphasage de 400 à 1000 ans.
          – Petit et al. 1999 (Nature 399:429–436)
          – Monnin et al. (2001) : déphasage de 800 ± 600 ans
          – Callion et al. (2003) : déphasage de 800 ± 200 ans

          Comment expliquer cela?

          – Et pour couronner le tout : au niveau théorique, l’hypothèse de l’effet de serre radiatif du GIEC ne tient pas bien la route comme vous pourrez le comprendre en lisant les articles de G.Geuskens, chimiste spécialiste de spectroscopie.

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