Etude de l’éclairement de la surface de la Terre. Equilibre thermique

par Thierry Piou président de l’association d’astronomie ‘’Pêcheurs d’étoiles‘’ La Baule.

Résumé

L’étude de l’ombre portée par un bâton sur le sol horizontal est riche d’enseignements. 
L’observation montre que la longueur de l’ombre et sa direction varie selon l’heure de la journée et même, pour une heure donnée, selon le jour ; peut-être aussi selon le lieu ?
Que nous apprennent ces différentes longueurs, de quoi dépendent-elles ?

De même, qu’observerions-nous si, disposant dans notre jardin d’un thermomètre à l’abri du Soleil et du vent, nous notions la température chaque jour lors du passage du Soleil au méridien ? Qu’observerions-nous si nous notions la température pendant un jour solaire vrai toutes les heures puis dans des intervalles de temps de plus en plus réduits ?

Ce document essaie d’apporter quelques éléments de réponses à ces questions. Il s’appuie sur les données de l’observatoire météorologique de Saillé en Guérande, celui-ci est en effet doté d’un pyranomètre, dispositif permettant de mesurer l’ensoleillement global du lieu. Pour illustrer notre propos, les données du 6 avril 2017 a été choisie, pourquoi ? simplement parce ce que ce jour-là, la nébulosité était très faible et en conséquence l’éclairement mesuré par le pyranomètre était proche de la valeur correspondant à l’éclairement direct.

Coucher de Soleil sur les marais salants de Batz sur Mer. Soleil et vent sont les principaux acteurs du phénomène d’évaporation.

Le document est composé de deux parties, la première s’attarde longuement sur l’aspect astronomique du problème, il s’appuie sur un modèle élémentaire géocentrique, c’est-à-dire que l’on considère la Terre immobile au centre du monde. Comment expliquer les mouvements apparents du Soleil avec un tel système ? Pour son déplacement au cours d’une journée, il suffit de faire tourner une sphère centrée sur la Terre et sur laquelle on a fixé le Soleil. Et pour faire varier sa hauteur en fonction des saisons, on le fait se déplacer en un an sur l’écliptique, grand cercle de la sphère, incliné par rapport à l’équateur. Ce modèle est géométriquement équivalent à celui de Copernic et permet de justifier les directions de Lever et de Coucher, la hauteur du Soleil, la durée de la journée, c’est-à-dire les principales grandeurs déterminant l’énergie interceptée par une surface élémentaire pendant une journée.

On déduit par extension des données de l’observatoire de Saillé en Guérande, que le système Terre comporte un élément intégrateur. Une approche élémentaire consiste à modéliser ce comportement par un système passe-bas du 1er ordre. C’est l’objet de la seconde partie du document. Seules nous intéressent ici, les grandeurs les grandeurs d’entrées et de sorties et peu nous importent les échanges internes du système. On parvient ainsi à exprimer la température en fonction de l’éclairement au sol.Parallèlement, l’observation des données nous amène à nous interroger sur l’équilibre thermique du système Terre. Une étude nous montre que celui-ci n’atteint jamais un quelconque régime permanent synonyme d’équilibre thermique.

Conclusion

Dans la littérature consacrée au climat il est de bon ton de considérer, pour solde de tout compte, un flux solaire uniformément réparti à la surface de la Terre. La réalité est plus complexe. Dans le modèle simplifié que nous avons utilisé, le flux solaire incident dépend de paramètres astronomiques tels que la déclinaison et l’angle horaire du Soleil ainsi que de la latitude du lieu. En effet, le mot climat vient du latin clima qui désigne étymologiquement l’angle entre les rayons solaires et la surface terrestre.
Nous avons introduit la notion d’énergie, capitale en physique, et nous avons constaté que celle-ci était inégalement répartie à la surface du globe.
Le modèle utilisé dans ce document peut bien entendu être amélioré en tenant compte du caractère elliptique de l’orbite terrestre, il apparaîtra alors que la ‘’constante ‘’ solaire ne l’est plus et que les durées des saisons sont inégales, conséquences directes de la deuxième loi de Kepler.
Un modèle physique rudimentaire montre qua la Terre n’atteint jamais un quelconque équilibre thermique.
Le climat terrestre est gouverné par la répartition du flux solaire à la surface du globe, les variations de ce flux étant liées à l’activité solaire et aux différents paramètres orbitaux de la Terre.

L’article complet (32 pages) est disponible en .pdf ici

5 réflexions sur « Etude de l’éclairement de la surface de la Terre. Equilibre thermique »

  1. vous avez raison d’écrire que « Le climat terrestre est gouverné par la répartition du flux solaire à la surface du globe »; mais cela me parait hors sujet. EN effet, c’est un regar sur le passé qui date de plusieurs dizaines de milliers d’année, et cela la tramsposition sur les dizaines de milliers d’année futures n’intéressent personne.
    Il faudrait plus insister sur les phénomènes solaires de seulement quelques centaines d’années qui sont transposables à nos questionnements plus immédiats.
    Cordialement
    Stanislas de Larminat

  2. La variable « éclairement par le soleil » est nécessaire, mais pas suffisante pour modéliser les températures au sol. Il faut aussi faire intervenir la nébulosité de l’atmosphère, et c’est beaucoup plus difficile, d’autant que le soleil a aussi son mot à dire.
    Selon scientifique danois Svensmark la nébulosité de la haute atmosphère serait générée par les rayons cosmiques intersidéraux en produisant des germes de condensation de la vapeur d’eau et finalement des nuages. Mais cette nébulosité serait étroitement assujettie à l’activité magnétique de notre soleil, une théorie reprise avec succès par Vincent Courtillot. Plus l’activité magnétique est faible, plus les rayons cosmiques sont libres de frapper la haute atmosphère et de produire des nuages et inversement lorsque cette activité magnétique est forte, elle les repousse dans les espaces intersidéraux et la nébulosité diminue.
    Pas facile de modéliser tout ça !

  3. Il semble en effet que le paramètre RCG (Rayons Cosmiques Galactiques) ait une grande importance dans le processus de formation des noyaux de condensation. Les expériences SKY (Svensmark) et CLOUD (CERN) en ont montré le fonctionnement. Et c’est le Soleil qui, par les variations de son activité, en module les quantités introduites dans l’atmosphère, et par là les variations de la couverture nuageuse. Donc, par quelque bout qu’on prenne le problème, il est évident pour les gens normalement constitués que l’éléphant dans le couloir, c’est le Soleil… mais pas pour le GIEC semble-t-il…

    1. Le climat dépend directement de la quantité d’énergie solaire interceptée par la Terre. Et vous avez raison, tout ce qui peut moduler cette quantité aura bien entendu un effet sur celui-ci à plus ou moins long terme (Il faut tenir compte de l’inertie thermique du système Terre). On peut répertorier trois sources principales de variations de l’énergie captée : celles intrinsèques au Soleil, celles correspondant aux paramètres orbitaux de la Terre et, comme vous l’avez indiqué, celles impliquant une variation de la nébulosité.

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