1973-2023 : Cinquante ans du premier choc pétrolier 

Par Samuel Furfari, Université Libre de Bruxelles (Belgique)

Motivations, conséquences et leçons pour aujourd’hui

Aujourd’hui, 6 octobre 2023, il y a 50 ans, débutait la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes. Elle n’a duré que quelques jours, mais elle a servi de prétexte pour révolutionner le marché du pétrole, les pays arabes ayant décidé de pénaliser les pays occidentaux qui soutenaient Israël. Le premier choc pétrolier a été lourd de conséquences. Nous analyserons la situation qui a conduit les pays arabes à se révolter contre une situation injuste, puisque les bénéficiaires de leur production étaient les Occidentaux. Nous verrons comment la Commission européenne s’est organisée pour résister à ce choc.
Mais le plus intéressant est le parallèle avec la situation actuelle qui, si elle se prolongeait, conduirait à une nouvelle crise pétrolière.

La situation avant 1973

Lorsque la guerre des Six Jours a éclaté en 1967, le troisième conflit israélo-arabe a progressivement transformé le pétrole en une arme politique clé dans le conflit. Les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), organisation fondée en 1960, déclarent pour la première fois en 1968 leur intention de nationaliser leurs puits de pétrole avant l’expiration prévue des concessions (souvent valables jusqu’à la fin du siècle), les soustrayant ainsi au contrôle des compagnies pétrolières anglo-saxonnes. En 1970, le règne des grandes compagnies commence à vaciller.

Il n’y a cependant pas lieu de paniquer, car dans les années 1960, de nouveaux gisements d’hydrocarbures sont découverts au Nigeria, en Libye et en Malaisie, par exemple. Aux Pays-Bas, du gaz naturel a été découvert à Groningen, dont la production a été définitivement arrêtée ce 1er octobre 2023. Surtout, du pétrole et du gaz ont été découverts en mer du Nord, notamment l’important gisement norvégien d’Ekofisk. Peu d’États membres de la Communauté européenne (comme on l’appelait à l’époque) avaient une politique pétrolière, malgré les énormes sommes d’argent et les efforts que tous les pays européens avaient investis dans le charbon (objet du traité CECA) et l’énergie nucléaire (objet du traité Euratom).

Par le biais de leurs représentants à l’OPEP, par les prises de pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi en Libye et du shah en Iran, par les « accords » imposés aux grandes compagnies à Téhéran en janvier 1971 et à Tripoli en mars 1971, les pays producteurs ont réussi à faire basculer le rapport de force. Désormais, ce sont eux qui fixent les prix et les quantités produites. Ils sont en position de force pour négocier les modalités de prise de participation majoritaire dans les sociétés d’exploitation dans des délais de plus en plus courts, et ils menacent ou procèdent à des nationalisations (Irak, Algérie).

Club de Rome : responsable!

En 1972, le Club de Rome publie le « Rapport Meadows » (rédigé par un père et sa fille) « Halte à la croissance ? ». Tiré à 30 millions d’exemplaires et traduit dans une trentaine de langues, ce livre a marqué une génération. Basé sur des extrapolations de modèles (c’était le début de l’informatique), il prédisait l’épuisement des réserves de pétrole pour l’an 2000. Tout le monde y a cru, même moi, ce qui m’a permis de faire un doctorat dans ce domaine. Ce rapport « au » Club de Rome est toujours loué par les décroissants de tous bords, alors que toutes ses prévisions se sont révélées fausses. Même Ursula von der Leyen a déclaré au Parlement européen, le 15 mai dernier, que le Club de Rome nous avait avertis de stopper la croissance économique et démographique. En tant que fonctionnaire européen ayant travaillé pendant 36 ans dans ce qui était une institution prestigieuse, avec de nombreux collègues, je suis profondément attristé d’entendre de telles déclarations anti-croissance, qui sont contraires à l’article trois du traité de Lisbonne.

Le colonel Mouammar Kadhafi s’est réjoui de la crainte de la fin du pétrole en l’an 2000. Trois ans plus tôt, le 1er septembre 1969, lui et le maréchal Haftar, actuellement au pouvoir sur une partie de la Libye, avaient chassé le roi Idriss de Libye. Une fois au pouvoir, le jeune colonel nationalise l’industrie pétrolière et crée la National Oil Corporation. Les régimes fiscaux particulièrement injustes qu’il a imposés aux entreprises étrangères n’ont pas incité les grandes entreprises américaines à rester dans le pays. La première condition pour produire du pétrole est la stabilité du pays, mais c’est tout le contraire dans la Libye de Kadhafi. La production libyenne est en baisse et n’a jamais retrouvé son niveau d’avant 1969, soit 3,5 millions de barils par jour. La révolution n’avait plus d’argent. Les prix du pétrole brut doivent augmenter pour consolider le pouvoir du nouveau régime.

Comme les idiots utiles croient aux modèles catastrophistes du Club de Rome, le colonel va exploiter la peur de la fin du pétrole et convaincre les autres de la suivre pour faire monter le prix du brut. Le Club de Rome a donné aux pays arabo-musulmans une arme puissante en faisant croire, sur la base de modèles qui se sont révélés faux, que la fin du pétrole était proche. C’était l’occasion rêvée pour les pays de l’OPEP, sous l’impulsion du colonel libyen, d’utiliser leurs réserves pour influencer la politique occidentale à l’égard d’Israël.

La guerre du Kippour déclenche le premier choc pétrolier

Le 6 octobre 1973, jour de la grande fête juive de Yom Kippour, tout Israël célèbre le « grand pardon ». Ce jour-là, l’Égypte et la Syrie attaquent Israël pour le contraindre à restituer les territoires conquis lors de la guerre des Six Jours en 1967. Le prix du pétrole brut s’envole. Afin de contraindre les pays occidentaux à faire pression sur Israël, dix jours après le début de la guerre, les pays arabes producteurs de pétrole, l’OPAEP (et non l’OPEP), réunis à Koweït City, augmentent le prix de 70 % et réduisent de 5 % le taux d’exportation du pétrole vers l’Europe et l’Amérique. Soutenus par les Soviétiques — les communistes ne manquent jamais une occasion de s’opposer aux libertés — les pays arabes de l’OPEP ont provoqué une forte hausse des prix du pétrole brut, entraînant une crise énergétique mondiale qui a encore des répercussions aujourd’hui. Ils fixent le prix du pétrole à 5,75 $/b, contre 3 $/b la veille.

Mais la production de pétrole de l’OPEP est essentielle pour équilibrer les comptes pétroliers du monde. Le pétrole est devenu une arme politique dans la lutte internationale contre Israël et ses alliés. La production est réduite de 5 % par mois et des embargos sont imposés aux pays jugés inamicaux, qui dépendent directement de l’extérieur pour près des deux tiers de leurs importations : États-Unis, Pays-Bas, Portugal et Afrique du Sud « jusqu’à ce qu’Israël se soit complètement retiré des territoires arabes occupés en 1967 et que le peuple palestinien soit rétabli dans ses droits ».

À la fin du conflit, le 23 octobre, l’OPEP a réduit sa production de vingt-cinq pour cent. Les conséquences sont immédiates. Le 25 décembre 1973 (!), lors d’une réunion à Téhéran, le shah d’Iran annonce que le compromis entre la position de l’Arabie saoudite de 7,5 $/b et celle des autres membres de l’OPEP, qui veulent 14,5 $/b, est de 11,7 $/b. On notera donc que l’Arabie saoudite défend une position minimaliste, conséquence du Pacte du Quincy scellé entre le roi saoudien Ibn Saoud et le président américain Franklin Roosevelt le 14 février 1945, au retour de ce dernier de Yalta en Crimée, où il avait participé au « partage du monde » de l’après-Seconde Guerre mondiale.

Figure 1 : Évolution des prix du pétrole et de la consommation avant et pendant les deux crises pétrolières de 1973 et 1979

L’OPAEP punit avec le pétrole

À l’issue de la réunion des ministres des pays membres de l’OPAEP au Koweït, le 25 décembre 1973, ceux-ci ont annoncé sans ambages que la flambée des prix du pétrole avait pour but de pénaliser Israël.

« Les ministres réunis ont pris en considération l’objectif réel visé par les mesures pétrolières qu’ils avaient arrêté et qui consistait à faire prendre conscience à l’opinion internationale, sans pour autant permettre l’effondrement économique qui pourrait affecter un ou plusieurs peuples dans le monde, de la situation injuste faite à la Nation arabe par suite de l’occupation de ses territoires et de l’expulsion de tout un peuple arabe, le peuple palestinien. Ils ont tenu à réaffirmer une fois de plus ce qu’ils n’ont cessé de déclarer depuis le 17 octobre à propos des mesures prises, lesquelles ne devaient en aucun cas affecter les pays amis, établissant ainsi une distinction très nette entre ceux qui soutiennent les Arabes, ceux qui accordent leur appui à l’ennemi et ceux qui observent une position neutre. … »

Cependant, la Belgique reçoit une mention favorable dans ce communiqué de presse : 

« Les ministres arabes ont également pris en considération la prise de position politique de la Belgique. Ils ont décidé de ne pas lui appliquer la réduction prévue à ses approvisionnements pétroliers et ont autorisé le transit du pétrole qui lui est destiné à travers la Hollande, sous réserve de recevoir toutes les garanties que ce pétrole parviendra dans sa totalité en Belgique. Par ailleurs, ils ont décidé d’assurer l’approvisionnement de certains pays amis à concurrence de leurs besoins effectifs en pétrole, même si ces approvisionnements devaient entraîner le dépassement du niveau de leurs importations du mois de septembre 1973, à la condition que le pétrole arabe qui leur parviendra ne soit pas détourné et ne se substitue pas au pétrole d’origine non arabe. »

Les suites de la crise de 1973

L’OPEP a trouvé le secret pour faire monter le prix du pétrole : il suffit de fermer le robinet du Golfe pour faire grimper les prix et tenter d’influencer les décisions politiques.

Les signes les plus tangibles des conséquences de ce premier choc pétrolier, déclencheur de la crise économique, ont été une poussée inquiétante de l’inflation et une récession économique mondiale. Le recyclage des pétrodollars a partiellement compensé ces inconvénients. Les dépenses énergétiques ont accéléré la crise économique qui a frappé l’UE, d’abord sous la forme d’une récession qui a mis un terme brutal à la croissance économique des Trente Glorieuses. La production industrielle recule, les secteurs économiques traditionnels comme le textile, la construction navale et la sidérurgie sont directement touchés, les faillites se multiplient. Les pays en développement ont dû s’endetter pour éviter la stagnation du développement amorcé après la décolonisation. Ils en paient encore aujourd’hui le prix fort.

Bien plus que Mattei ne lavait prévu, les États de lOPEP ont pris le contrôle des prix et des quantités de pétrole extraites. Avant la crise, 80% du pétrole était produit par des entreprises privées et seulement 20% par des entreprises nationales. La voie est ouverte à de nouvelles augmentations, qui ne sont pas loin. 

Quelle ressemblance avec 2023!

Figure 2 : Magazines de 1973 et 1975 exposés à la Maison de l’histoire européenne – Parlement européen, Bruxelles (Photo © Laura Furfari)

L’UE s’organise pour résister au choc

Mais la réaction ne se fait pas attendre. Les pays consommateurs s’organisent, créant rapidement l’Agence internationale de l’énergie, un succès d’Henri Kissinger et d’Etienne Davignon lorsqu’il était à l’OCDE. Les États réagissent également pour réduire — rationner — la consommation de produits pétroliers en décrétant les fameux dimanches sans voiture, dont le premier a eu lieu le 18 novembre 1973. Au début, c’était pour tout le monde, puis on a alterné les plaques d’immatriculation paires et impaires. On commence à parler d’utilisation rationnelle de l’énergie, de « chasse au gaspillage » et le slogan « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées » est lancé. La maîtrise de l’énergie devient un enjeu public de première importance, bien avant que l’on ne parle de changement climatique anthropique.

Ces circonstances ont entraîné une intensification de l’exploration pétrolière, avec une concurrence féroce pour l’obtention de nouvelles concessions pétrolières dans le monde entier. Parallèlement, le coût de l’exploration pétrolière a fortement augmenté avec l’apparition de sociétés de services (secteur parapétrolier) qui effectuent une multitude de tâches (sismique, forage, navires ravitailleurs, etc.). Malgré cette augmentation du prix de l’exploration, une vaste campagne d’exploration a été lancée dans de nombreux pays, qu’il s’agisse de producteurs traditionnels ou non traditionnels. Partout en Europe, y compris en mer du Nord, mais aussi en Argentine, au Chili, en Bolivie, au Brésil, en Colombie et en Malaisie, les forages se multiplient et les découvertes s’enchaînent. Rien qu’aux États-Unis, quelque 4 000 appareils de forage sont en activité. Tout cela s’accompagne évidemment d’une forte augmentation du nombre de personnes impliquées dans cette activité.

Parallèlement, on assiste à la recherche d’alternatives au pétrole : l’éthanol dérivé de la canne à sucre au Brésil, la fabrication d’essence à partir du grand gisement de méthane de Maui en Nouvelle-Zélande, mais aussi la transformation du charbon en hydrocarbures liquides ou gazeux ; c’est dans ce dernier domaine que j’ai fait ma thèse de doctorat, financée par la Commission européenne, qui a été à l’avant-garde de toutes ces activités pour ne pas succomber à la mainmise de l’OPEP sur le pétrole. Mais le domaine qui a le mieux répondu aux menaces de certains pays producteurs est celui de la production en mer du Nord. Le programme de démonstration « pétrole et gaz » de la Commission pour le développement technologique a permis la production en mer du Nord (je consacre plusieurs pages à cette success-story dans mon livre Energy insecurity : The organised destruction of the EU’s competitiveness). Cette initiative a permis de réussir le contre-choc pétrolier du milieu des années 80, en ramenant les prix du pétrole à des niveaux raisonnables, tant pour les pays producteurs que pour les consommateurs occidentaux. Les écologistes du Parlement européen se sont empressés de tuer ce programme dès leur arrivée au pouvoir à Bruxelles-Strasbourg.

Figure 3 : Proud of its success, the European Commission presented the results of the oil program in 1982.

Le contre-choc pétrolier a eu de graves conséquences pour les pays producteurs de pétrole. Personne ne peut contrôler le marché mondial. Nous sommes tous interdépendants, bien plus aujourd’hui qu’il y a cinquante ans. Vladimir Poutine devrait s’en souvenir. Joe Biden aussi. Mais ce qui est le plus décevant, c’est que l’équipe Ursula von der Leyen — Frans Timmermans, avec l’aide de son chef de cabinet Diederik Samson (membre de Greenpeace), a forgé un Green Deal qui contredit tout ce que nous avons appris en cinquante ans. Si ce Pacte vert n’est pas radicalement réformé par le prochain Parlement européen, qui sortira des urnes le 9 juin, l’OPEP reviendra plus puissante qu’elle ne l’était il y a cinquante ans.

En 1979, le deuxième choc pétrolier a été plus sévère, cette fois à cause de l’erreur stratégique de Jimmy Carter et de Valéry Giscard d’Estaing, qui ont voulu renverser le shah d’Iran, Reza Pahlevi, et le remplacer par l’ayatollah Khomeiny, qui s’est empressé de créer un État islamique et de chasser les Occidentaux. Mais nous en reparlerons dans six ans, à l’occasion du cinquantième anniversaire du second choc pétrolier.

2023 comme 1973?

Quelles leçons tirer de ce choc pétrolier ? D’abord, ne pas croire les modèles : puisqu’un ordinateur ne peut pas prédire l’avenir, pourquoi définir des politiques sur la base de ces projections, même si des scientifiques veulent vous le faire croire ? On pense aux modèles sur la perte de biodiversité, mais surtout à ceux qui prévoient la température en 2100. Ils se sont révélés faux jusqu’à présent, mais beaucoup — de moins en moins nombreux — continuent à y croire et poussent l’UE à adopter une politique de décroissance volontaire ou involontaire (le sujet de mon dernier livre, cité plus haut). 

Deuxièmement, il faut poursuivre la recherche technologique, y compris dans le domaine des hydrocarbures, qui restera incontournable, car — après 44 ans de subventions et de soutiens multiples — l’énergie primaire produite par les éoliennes et les panneaux solaires photovoltaïques ne représente que 3 % du total, et ils ne pourront approcher les 100 % ni en 2050 ni plus tard ; prétendre le contraire est aussi peu crédible que de dire que les compagnies pétrolières ont dans leur tiroir les plans d’un moteur à eau. Ce sont les nouvelles technologies de l’époque — production d’hydrocarbures et d’électricité nucléaire — qui ont permis de museler la géopolitique de la peur. Il n’y a pas lieu de désespérer de la capacité des ingénieurs à trouver des solutions aux problèmes que nous continuerons à rencontrer.

Figure 4 : Le bouquet énergétique de l’UE en 2020 (données Eurostat)

Plus inquiétant encore, les banques de l’Union européenne se montrent de plus en plus réticentes à l’égard des projets d’énergie conventionnelle, craignant de subir les foudres des ONG écologistes. Contrairement aux banques qui ont permis la révolution pétrolière il y a un siècle, elles réduisent, voire cessent, de financer des projets essentiels pour l’avenir. Ce sont des banques hors UE qui investissent massivement dans tous les secteurs pétroliers et gaziers. Si Bruxelles-Strasbourg ne change pas de position après les élections du 9 juin 2024, nous allons retomber dans un piège similaire à celui de 1973. À l’époque, nous ne savions pas que le Club de Rome se trompait. Aujourd’hui, nous le savons. Il y a suffisamment d’experts en énergie pour dire que la décarbonisation est un leurre. Il est temps d’agir si nous voulons éviter un choc, mais cette fois-ci, il ne sera pas mondial comme en 1973, mais confiné à l’UE verte. Et ce choc sera bien plus terrible que celui d’il y a 50 ans, car le reste du monde, encouragé par les BRICS+, se précipite avec enthousiasme vers les énergies conventionnelles.

« Le pétrole, c’est de la politique à quatre-vingt-dix pour cent », avait déclaré Henri Simonet, commissaire européen à l’énergie, en 1973. C’était vrai à l’époque. C’est toujours vrai, mais la révolution technologique qui a eu lieu entre-temps, et pas seulement avec le pétrole et le gaz de schiste, signifie que d’abondantes réserves sont désormais disponibles dans de nombreux pays et que nous pouvons envisager l’avenir avec plus de sérénité que par le passé, du moins en dehors de l’UE. Mais la politique reste importante, comme le montre l’ostracisme de l’actuelle Commission européenne à l’égard de l’or noir et de l’énergie nucléaire (malgré la tendance à l’amélioration de cette dernière), ce qui contraste totalement avec les commissaires européens de 1973.

En ce qui me concerne, cinquante ans plus tard, « le pétrole, c’est 50 % de politique, le reste étant de la technologie ».

10 réflexions sur « 1973-2023 : Cinquante ans du premier choc pétrolier  »

  1. Samuel ,
    merci pour cet article ; est-ce que vous allez à la COP 28 aux émirats ; si oui on attend vos commentaires
    amicalement
    frederic sommer

  2. Merci Samuel pour ce rappel historique bienvenu dans les temps actuels. Malheureusement entre le déni des uns et l’aveuglement des autres, il est peu probable que l’on assiste à un retournement de la politique européenne.
    Philippe

  3. Cher Samuel,
    Tu as raison de prédire un avenir sombre à l’UE d’Ursula.
    Ce sont effectivement les banques hors UE qui investissent dans le pétrole et le gaz, l’Europe ne s’intéressant qu’à ses lubies en supportant l’éolien, l’hydrogène vert, la voiture électrique, pendant que le nucléaire américain s’empare du terrain en Europe de l’Est.
    Une grosse différence par rapport à 1973 est que la dette des états de l’UE a explosé au point que, suite à l’inflation, plusieurs pays sont en faillite non déclarée. Ces états n’ont donc plus le pouvoir de financer des politiques et deviennent dès lors des états marionnettes.
    Où va-t-on trouver l’argent pour se sortir d’affaire ?

    1. Le gaspillage a toujours des conséquences. Les Etats membres ont gaspillé sans compter. Ils vont à présent souffrir. Le comble est que le green deal est un gouffre sans fin. Le réveil vert sera terrible !

  4. Vous écrivez à juste titre: « un choc, cette fois-ci, il ne sera pas mondial comme en 1973, mais confiné à l’UE verte. Et ce choc sera bien plus terrible que celui d’il y a 50 ans, car le reste du monde, encouragé par les BRICS+, se précipite avec enthousiasme vers les énergies conventionnelles ». Deux jours après cet phrase Israël a été attaqué. Pouvez-vous faire un commentaire géopolitique sur cette affaire: Hamas=Iran=Russie ?… et Israël= USA=Ukraine? Le choc énergétique ne vient-il pas de commencer qui rendra l’Europe complètement perdante?
    Merci et bravo

    1. Merci pour votre commentaire. Pas 2 jours plus tard ! Le lendemain !
      Cette date n’est pas un hasard. Elle est le symbole de la revanche de la défaite de Yom Kippour.
      Il n’y a pas de coïncidences en géopolitique. L’UE est impliquée dans la guerre en Ukraine et les États-Unis ne peuvent pas être présents sur tous les fronts. La République islamique d’Iran, qui aide la Russie, en profite pour embêter tout le monde, en rajoute une couche en choisissant ce moment pour faire ce qu’elle promet depuis 1979 : détruire Israël.
      Le problème est que l’UE n’a pas pris cette menace au sérieux.
      Lorsque Donald Trump a imposé l’embargo sur l’Iran, l’UE s’est empressée de créer le mécanisme INSTEX pour contrer Donald Trump et continuer à commercer avec l’Iran. L’UE et Mme Mogherini ont été totalement ridicules. Il n’est pas étonnant qu’elle se soit réfugiée au Collège de Bruges, où elle ne fera de mal qu’aux étudiants qui l’écoutent.

    2. à Stanislas et à bien d’autres (bien que la question soit posée au Pr. Furfari) :

      Nombre d’analystes et commentateurs ont promptement réagi quant à des CONSÉQUENCES prévisibles de la situation « indéfiniment explosive » du M-O.

      Ceci ne relevant pas de la science mais de la logique géopolitique, un dialogue youtube assez pertinent eut lieu à chaud (à partir de Montréal), suivi de bien d’autres d’ailleurs :

      « Premières analyses sur la guerre à Gaza » diffusé en direct, ce 7 /10/2023
      par Idriss Aberkane avec André Bercoff (Bercoff, qui est né au Liban, parle couramment Arabe, et – à 81 ans – possède un recul certain sur le conflit) !

      https://www.youtube.com/watch?v=GH3sUeb_NPo
      ( 680.000 vues ; 3.600+ commentaires et 25.000 ‘pouces levés’) …

      Suffit de mener un examen des réactions OFFICIELLES qui s’exprimèrent quasi immédiatement … dont celles de l’Iran (ah le Détroit d’Ormuz…) plus de l’Arabie saoudite (!), et parmi les BRICS la position indienne du PM Modi, plus la retenue diplomatique de Chine et Russie (qui appellent au calme…).
      Ceci n’est PAS favorable aux alliances en cours au sein des BRICS !!!

      Tout ceci présage de chaos, hausse des prix Oil&Gas, choc boursier, et – espérons-le – des conflits et pauvres victimes assez contenus pour ne pas répéter les cas du Yémen et bien d’autres guerres dites « régionales » !

      Dans la mêlée, avec leur auto-suffisance énergétique et leur commerce militaire, les USA doivent encore s’en frotter les mains. La situation UKR pataugeant…
      A tous les coups, QUI va directement en payer les ‘pots cassés’ ? Pardi, l’UE 27 !

      Mais répétons-le ceci n’est pas une science, aurait dit Magritte…

  5. ah la crise de 73,et l’inénarrable ministre Claes, et Mr Demeure de l’Espaule qui venait à la tv nous expliquer que le pétrole serait aussi précieux que du caviar,et le soir, en petit comité il nous révélait le potentiel des gisements en mer du Nord

    Cela fait 2 siècles que les pétroliers nous baladent

  6. Joletaxi
    n’attaque pas les pétroliers , sinon tu seras démoli
    les pétroliers encaissent 10 % de ce que puise l’état sur cette marchandise

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