Roland Van den Broek, Ingénieur civil
Henri Masson, Professeur (émérite) à l’Université Antwerpen
Suite à l’explosion de la circulation des informations sur le Web et à leur manipulation facilitée par les réseaux sociaux, certaines organisations se sont arbitrairement arrogé le droit de juger de la véracité des informations qui transitent dans leurs infrastructures, en confiant cette mission à des fact checkers qui sont ainsi autorisés à juger du bien fondé de n’importe quelle publication.
Google, Meta (Facebook) et Twitter se sont lancés tête baissée dans cette voie.
Des grands journaux et agences de presse ont emboîté le pas, étendant le cadenassage des opinions à tout le Web.
On pourrait croire de prime abord que c’est une bonne chose parce que beaucoup d’informations douteuses circulent effectivement sur le Web. Mais dans certains domaines, il s’agit là en fait d’un énorme danger pour la science et la démocratie parce que cela permet de considérer sans en débattre que les auteurs de toute publication contraire au courant de pensée principal sont des hérétiques.
Roy Spencer, un scientifique de l’Université de l’Alabama à Huntsville, vient d’en faire les frais. Il est connu pour sa publication mensuelle d’une série de températures basée sur des mesures faites par satellites. Ces données sont utilisées par des chercheurs du monde entier.
Google a en effet décidé de démonétiser tous les sites Web climato-sceptiques. D’après Roy Spencer, Google prétend que les pages de mise à jour mensuelle de la température (UAH) sont de loin les plus fréquentées sur https://www.drroyspencer.com/ et qu’elles contiennent des allégations non fiables et nuisibles.
On peut facilement imaginer que dériver des températures au départ de mesures par satellites n’est pas une mince affaire. Roy Spencer, et son collaborateur John Christy ont d’ailleurs reçu les prix de la NASA et de l’American Meteorological Society pour leur travail dans ce domaine. Ceci n’a pas empêché les fact checkers militants de Google de dénigrer leurs compétences de scientifiques de haut niveau, alors que la capacité de ces fact checkers à juger des nuances du débat climatique est fortement questionnable.
La tentative de rachat de Twitter par Elon Musk est motivée par sa volonté d’y restaurer la liberté d’expression essentielle à une démocratie qui marche.
« Twitter n’est plus une source d’information, un réseau social de discussion, mais bien une plateforme au service d’un agenda politique et communicationnel précis, autrement dit une source de propagande clairement manipulée par ses équipes (de modération, de direction) pour largement y favoriser certains messages et certains messagers. » Voir ici.
L’article Soleil, température et CO2 que nous avons publié le 25 mars 2022 a fait l’objet d’un fact checking par l’AFP Belqique. Nous n’étions pas au courant de cette attaque, mais elle n’avait pas échappé à Benoît Rittaud, président de l’association française des climato-réalistes, qui y a déjà répondu de manière magistrale. La lecture de sa réponse est chaudement recommandée. Nous la complétons par les réflexions suivantes.
L’auteur du fact checking, Marie Genries (AFP) a publié une longue série d’articles couvrant beaucoup de domaines. Elle vient de s’en prendre au climato-réalisme, cible de choix des fact checkers.
Son analyse constitue une faute grave de déontologie journalistique parce qu’elle escamote le débat en déclarant unilatéralement que selon les experts sélectivement consultés, les théories développées vont à l’encontre du consensus scientifique sur l’origine humaine du changement climatique. Il y a un nombre considérable de scientifiques qui sont en désaccord avec les positions du GIEC. Etait-il si difficile d’en consulter l’un ou l’autre afin d’instruire le dossier à charge et à décharge ? Par exemple Vincent Courtillot ou Christian Gérondeau dans la sphère francophone. En l’absence d’une telle démarche, ce fact checking militant et méprisant est complètement biaisé et n’a aucune valeur. Cet argument de consensus, contraire à la méthode scientifique, a déjà été contré à de multiples reprises, et encore récemment ici et ici.
A part cette prise de position dogmatique, les experts consultés n’ont avancé aucun argument de fond mettant en cause l’article incriminé.
Partant de la constatation que le soleil explique aussi bien les variations journalières que saisonnières, notre article ne fait que proposer qu’il en va de même pour les variations sur des durées plus longues. Cette hypothèse ne devrait heurter le bon sens de personne, mais le GIEC semble la considérer aussi hérétique que l’héliocentrisme proposé par Galilée.
Contrairement à ce qui est écrit dans l’article de fact checking, ce n’est pas une redite d’une théorie datant de plusieurs dizaines d’années, mais une approche qui complète celle de Stockwell qui semble être passée complètement en dessous des radars de la communauté scientifique à l’époque de sa parution il y a une dizaine d’années.
En réponse à quelques remarques des experts, nous précisons que :
- La première figure de notre article présente les résultats d’une analyse de régression multiple non linéaire entre l’anomalie de température (courbe bleue), la moyenne mobile de l’irradiance totale solaire (courbe orange) et une fonction sinusoïdale appelée « terme harmonique » dans la légende (courbe verte). Les marges d’erreur sur les estimations des paramètres sont faibles.
La période du terme harmonique calculée par l’analyse de régression vaut 66.28 ans. Elle correspond très bien au premier pic de l’analyse spectrale du signal de la température océanique hadsst3 (66.7 ans). On trouve un pic analogue dans la série de températures hadcrut4 (terres + océans). Un cycle d’environ 60 ans dans la température globale de la planète a été rapporté par différents auteurs, mentionnés dans cette publication de François Gervais (2016). Il est donc faux d’affirmer que « la courbe verte vient de nulle part ».
Ce terme périodique de faible amplitude n’a en moyenne aucune influence sur le climat, mais il permet notamment d’expliquer la diminution des températures observée entre 1940 et 1975, alors que le CO2 n’a cessé de croître pendant cette période.
Ceci est tout à fait contraire aux thèses du GIEC. Plutôt que de revoir sa théorie, le GIEC a préféré altérer les données, ce qui a débouché sur le scandale du climategate en 2009. Les procédés utilisés par le GIEC, contraires à toute éthique scientifique, auraient dû le discréditer définitivement.
- Le signal de la température contient effectivement la signature du rayonnement solaire, ce qui s’explique facilement par le « petit modèle » qui EST basé sur la physique, contrairement à ce qui est affirmé. Ce modèle est de type cumulatif, et l’intégrale d’un sinus est égale à un sinus décalé du quart de sa période. C’est exactement le décalage que l’on observe dans la corrélation croisée de la température de surface océanique et de l’irradiance totale solaire. Pour les impatients, les sources des données manquantes ont été ajoutées dans la publication.
- Le volet CO2 de l’ article s’appuie notamment sur un calculateur de la pCO2 mis au point par des spécialistes de la chimie carbonatée de l’eau de mer. Ceci semble avoir échappé à l’analyse superficielle des experts qui ne l’ont manifestement pas utilisé.
S’ils l’avaient fait, ils auraient constaté que les 3/4 de la variation du CO2 observée à Mauna Loa s’expliquent par un système de 6 équations non linéaires décrivant la chimie carbonatée de l’eau de mer. Le quart restant s’explique par un temps de résidence des émissions anthropiques. Cette approche satisfait aux contraintes d’abondances isotopiques sur le Δ14C et le δ13C.
S’ils considèrent que les résultats de ce calculateur sont faux, nous leur suggérons de s’en plaindre auprès de l’Université du Colorado qui publie ce calculateur..
- Si le GIEC a des problèmes avec un climat qui continue à fluctuer de façon naturelle comme il l’a toujours fait, il devrait l’étudier sous toutes ses facettes. Contrairement à ce que prétend un des experts, le GIEC a été créé dans le seul but d’étudier l’impact de l’activité humaine sur le climat. C’est très clairement écrit à l’article 2 du document qui décrit son mandat :
The role of the IPCC is to assess on a comprehensive, objective, open and transparent basis the scientific, technical and socio-economic information relevant to understanding the scientific basis of risk of human-induced climate change, its potential impacts and options for adaptation and mitigation. IPCC reports should be neutral with respect to policy, although they may need to deal objectively with scientific, technical and socio-economic factors relevant to the application of particular policies.
Contrairement à ce que son titre laisse supposer (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le GIEC est une structure non scientifique dont les délégués des pays qui y sont regroupés ne sont pas, dans une grande majorité, des experts du climat. GIEC aurait dû être traduit en français par GICC (Groupement intergouvernemental sur le changement climatique) pour être conforme au terme anglais IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) utilisé lors de sa création en 1988. Le GIEC est une organisation administrative et politique fondée sur le modèle de l’ONU qui n’a qu’un effectif permanent de 13 personnes qui n’ont qu’un rôle purement fonctionnel non scientifique. L’histoire de la création du GIEC et son mode de fonctionnement sont bien décrits dans ces 2 livres de Christian Gérondeau édités par « L’Artilleur » : Le CO2 est bon pour la planète, et La religion écologiste.
Il est dès lors tout à fait incohérent de considérer le GIEC comme une source fiable et reconnue sur le réchauffement climatique.
L’immixtion de la politique dans la science du climat est à bien des égards analogue au lyssenkisme. Comme ce dernier, les théories boiteuses du GIEC finiront par s’effondrer. Nous sommes convaincus que la science est plus forte et qu’elle finira par reprendre le dessus. Nous souhaitons beaucoup de courage à ceux qui les auront défendues lorsqu’ils devront affronter la vindicte populaire lorsque la vérité éclatera.
Vous êtes victime, Madame Genries, de l’endoctrinement de nos étudiants qui n’a cessé de s’amplifier au cours des 3 dernières décennies. Et pourtant, tout un chacun peut facilement comprendre que la teneur atmosphérique du CO2 ne peut être la cause du réchauffement climatique.
Il suffit d’un peu de bon sens et d’esprit critique pour constater que le climat de la planète est fait d’une succession ininterrompue de phases chaudes et froides qui se sont produites en l’absence d’émissions anthropiques de CO2. Ceci ne requiert aucune expertise scientifique.
Bien sûr, le GIEC prétend que le climat se serait stabilisé en 1750, mais il n’en apporte aucune explication. En refusant arbitrairement tout rôle moteur du soleil dans le mécanisme climatique, le GIEC est le plus bel exemple d’hélio-scepticisme et donc de climato-scepticisme qui soit.
Vous ne vous enfuyez pas de la plage lorsque la marée monte, de peur d’être submergée. Il n’y a pas plus de raisons de craindre la dernière phase chaude climatique que nous avons connue. Elle n’a eu que des effets bénéfiques sur la planète. Il est statistiquement injustifié de lui attribuer tous les événements météorologiques extrêmes dont l’ampleur et la fréquence restent dans l’intervalle d’une variabilité naturelle. Son ampleur est fort modeste, et il est à craindre que le climat ne rentre dans une nouvelle phase froide. L’histoire montre en effet que les civilisations se portent mieux pendant les phases chaudes que pendant les phases froides.
Comme vous semblez basée en Belgique, nous vous convions à une entrevue qui vous permettra de mieux nous connaître et de constater par vous-même que nous ne sommes pas ces imbéciles que vous méprisez, mais des scientifiques lucides et consternés par la situation actuelle.
Nous ne vous assommerons pas avec des théories scientifiques, et n’utiliserons que des arguments que tout le monde peut assimiler. Votre conversion au climato-réalisme est garantie et vous serez débarrassée d’un lourd fardeau. Il ne vous restera plus qu’à convaincre votre employeur de choisir le GIEC comme prochaine cible pour exercer vos talents dans le fact checking, et nous pourrions même vous aider dans cette périlleuse entreprise. Il est en effet grand temps que les mainstream media fassent enfin leur travail d’investigation journalistique et dévoilent au grand public ce qu’est réellement le GIEC. Pour ne pas l’avoir fait jusqu’ici, ils endossent une lourde part de responsabilité dans le saccage de notre tissu économique, la précarité énergétique et l’appauvrissement généralisé que le GIEC nous impose et qui sont en train de se mettre en place.
Remarque :
Pour d’autres références concernant les cycles de ± 60 ans, mais également d’autres cycles, consulter Usoskin et al. 2015 (Astronomy & Astrophysics 581, A95) ainsi que Soon et al. 2014 (Earth-Science Reviews 134:1-15) et Velasco et al. 2021 (Adv Space Res 68:1485-1501).
La création du mythe de l’infaillibilité du GIEC est une somptueuse réussite. L’idée que le GIEC a toujours raison est considérée comme une évidence dans le public, est confortée par les médias, le monde politique et les milieux enseignants
En effet le GIEC est considéré comme délivrant la bible de la religion climatique. Alors que nous savons que le GIEC nous trompe :
– non le CO2 n’est pour rien dans le réchauffement, encore moins le petit % de CO2 émis par les activités humaines car l’augmentation du CO2 suit (et non engendre) la température de la planète et de ses océans,
– non le CO2 dans l’atmosphère n’est pas un gaz à effet de serre où il est en mélange avec l’eau vapeur dont les spectres d’absorption des infrarouges saturent ceux du CO2,
– non les modèles du GIEC ne valent rien car ils ne sont pas recalés sur les mesures réelles de température, alors que tout physicien sait qu’un modèle doit être recalé pour espérer avoir une quelconque valeur.
À propos des données UAH. En science on valide des résultats avec d’autres qui ont été obtenus avec des méthodes indépendantes. Or, parmi les 4 séries de température les plus populaires, ce sont les UAH qui sont les mieux corrélées au taux net d’accumulation du CO2. Ce fait n’est pas une coincidence ce qui démontre que ce sont bien les UAH les plus réalistes.
Ne perdons pas de vue que corrélation n’implique pas causalité.
La série UAH est certainement une valeur de référence pour de nombreux chercheurs. Elle n’a fait l’objet que d’une révision mineure, au contraire d’autres séries dont la crédibilité devient de plus en plus questionnable au fur et à mesure de leurs incessantes et importantes corrections.