Le cycle du carbone selon l’AR6 du GIEC : au diable les incertitudes!

par Prof. Dr. Jean N., Faculté des Sciences, Université Européenne.

Le but du présent article est de présenter la dernière version du cycle du carbone proposée par le GIEC dans son dernier rapport de 2021 (l’AR6). Les chiffres de l’AR6 seront ensuite comparés à ceux de l’AR5 publiés en 2013. Nous allons voir que le GIEC confirme que les émissions provenant des combustibles fossiles ne représentent que 4,1% des émissions totales de carbone. Nous verrons aussi que le GIEC ne s’embarrasse pas des nombreuses incertitudes concernant les flux naturels pour seulement se focaliser sur les émissions humaines de CO2. Dans ce contexte, il est difficile d’affirmer que l’augmentation du taux de CO2 observé à Mauna Loa depuis 1959 est uniquement causée par l’utilisation de combustibles fossiles. Les émissions naturelles sont très mal quantifiées, particulièrement celles provenant des sols, et tant que ce sera le cas rien ne pourra être conclu de manière définitive.

1. Les sources de CO2 vers l’atmosphère

Si l’on cherche à comprendre pourquoi le taux de CO2 augmente dans l’atmosphère il faut évaluer toutes les sources possibles de CO2. Pas uniquement les émissions humaines. C’est un peu comme une baignoire qui se remplit d’eau avec plusieurs robinets ouverts en même temps. Il faut considérer tous les robinets et ne pas en regarder qu’un seul. Voici la liste des 6 principaux robinets capables de faire couler du CO2 dans la baignoire que constitue l’atmosphère :

1. Le robinet « terres émergées » : les sols de la planète entière émettent du CO2 essentiellement par la dégradation de la matière organique morte, grâce aux micro-organismes (respiration microbienne), mais aussi suite à la respiration des animaux vivant au-dessus des sols. A cela s’ajoute les feux (feux de brousse, etc.). Clairement, l’homme peut provoquer l’augmentation de ces émissions par les terres émergées, par exemple en épandant de la matière organique sur les sols (lisier), en réalisant l’élevage de bovins, ou en allumant des feux de forêt intentionnels. Ceci apparaît clairement dans les Figures 1 et 2 ci-dessous (flèches rouges au-dessus des terres émergées).

2. Le robinet « océanique » : les océans peuvent émettre du CO2 vers l’atmosphère car l’eau de mer comporte beaucoup de carbone dissous sous forme de HCO3 (équilibre CO2 + H2O = H+ + HCO3). Ensuite, il y a tout le CO2 émis par les organismes vivants des océans (poissons, etc.) et tout le CO2 émis par les micro-organismes océaniques qui dégradent la matière organique morte. Ici également, l’homme peut provoquer une augmentation des émissions de CO2 par les océans, par exemple en rejetant de la matière organique dans les océans (égouts et décharges par exemple).

3. Le robinet « combustibles fossiles » (charbon, pétrole, gaz) : c’est la source de CO2 la mieux connue du public. Faire rouler une voiture, brûler du charbon, ou faire fonctionner une industrie émet du CO2 vers l’atmosphère. Il est clair que cette source est uniquement d’origine anthropique.

4. Le robinet « nature des terrains » (en anglais, « land use change ») : il s’agit par exemple de la conversion d’un écosystème naturel en champ cultivé ou en pâturage. Les forêts sont de grands réservoirs de carbone; si on les remplace par des champs cultivés beaucoup moins de carbone pourra y être stocké et tout se passe comme si l’on avait un flux supplémentaire de CO2 vers l’atmosphère. Encore une fois, cette source est uniquement d’origine anthropique.

5. Le robinet « volcanique » : les éruptions volcaniques émettent du CO2 vers l’atmosphère. Cette source est aléatoire et imprévisible. Notons qu’il y a beaucoup de volcans sous-marins imparfaitement connus et ajoutons que les volcans émettent aussi de la vapeur d’eau, principal gaz a effet de serre!

6. Le robinet « eaux douces » : les lacs et rivières émettent également du CO2 car comme les terres et les océans ils comportent de la matière organique morte qui est dégradée par les micro-organismes, mais également du HCO3 qui peut s’échapper sous forme de CO2.

Pour chacune de ces 6 sources de CO2, les quantités émises sont données par le GIEC en gigatonnes de carbone (Gt de C). Pour trouver les chiffres, il suffit de consulter les rapports de 2013 (AR5) et de 2021 (AR6) (Table 1). Les chiffres donnés dans la Table 1 ci-dessous proviennent de la Figure 6.2. de l’AR5 (page 471) et de Figure 5.12 de l’AR6 (page 700). Presque rien n’est donné dans le texte du GIEC et tout se trouve dans ces figures. Les figures correspondantes du GIEC sont reproduites en-dessous de la Table 1 (Figures 1 et 2).

Table 1. Émissions annuelles de carbone vers l’atmosphère (en gigatonnes/an, GtC/an) selon le GIEC en 2013 (AR5) et en 2022 (AR6).
Figure 1. Le cycle du carbone selon l’AR5 du GIEC (2013) (Figure 6.2, page 471). Les nombres représentent la masse du réservoir, également appelée « stocks de carbone » en Gt ou PgC (1 PgC = 1015 gC) et les flux annuels d’échange de carbone (en PgC an–1). Les nombres noirs et les flèches indiquent la masse du réservoir et les flux d’échange estimés pour la période antérieure à l’ère industrielle, environ 1750. Les flèches rouges et les nombres indiquent les flux « anthropiques » annuels moyennés sur la période 2000-2009. Ces flux sont une perturbation du cycle du carbone pendant l’ère industrielle après 1750.
Figure 2. Le cycle du carbone selon l’AR6 du GIEC (2021) (Figure 5.12, page 700). Les flèches jaunes représentent les flux de carbone annuels (en Gt ou PgC an–1) associés au cycle naturel du carbone, estimés pour la période antérieure à l’ère industrielle, vers 1750. Les flèches roses représentent les flux anthropiques moyennés sur la période 2010–2019. Les cercles avec des chiffres jaunes représentent les stocks de carbone préindustriels en PgC. Les cercles avec des chiffres roses représentent les changements anthropiques de ces stocks (flux anthropiques cumulés) depuis 1750.

2. Analyse des sources de CO2 données par le GIEC

Analysons maintenant les chiffres du GIEC donnés dans la Table 1. Nous pouvons constater que:

Les chiffres donnés par le GIEC varient d’un rapport à l’autre. Par exemple, les émissions de la catégorie 1 (respiration des terres et feux) sont de 118,8 Gt dans l’AR5 et de 136,7 Gt dans l’AR6. Il s’agit ici d’une augmentation de 17,9 Gt (environ deux fois plus que les émissions causées par les combustibles fossiles). Comme le pourcentage des terres émergées n’a pas beaucoup varié entre l’AR5 et l’AR6, tout comme les autres paramètres (température globale, etc.), on peut se poser la question de l’origine de cette augmentation. Il n’y a pas énormément de possibilités :

(1) Il se pourrait que cette variation provienne d’une intensification massive de l’agriculture et des épandages de matière organique. Mais pour arriver à presque 18 Gt par an cela semble peu probable;

(2) Il se pourrait que les émission naturelles aient augmenté (plus grande activité microbienne dans les sols, par exemple à cause du réchauffement climatique);

(3) Il se pourrait que les chiffres publiés dans l’AR5 n’aient pas été jugés corrects, et que ceux de l’AR6 résultent d’une nouvelle estimation. En d’autres mots, il existe de grandes incertitudes concernant les émissions naturelles des sols et le GIEC ne sait pas exactement (et ne saura probablement jamais) combien de Gt de CO2 sont émis par les sols et les feux de la planète entière.

Il semble donc que les hypothèses (1) et (2) puissent être retenues. En conclusion, comme cette source de CO2 n°1 est encore mal connue, n’est-il pas hasardeux d’affirmer que ce sont uniquement les émissions des combustibles fossiles qui provoquent l’augmentation du taux de CO2 atmosphérique constatée depuis le début des mesures en 1959?

Comme pour les émissions de la catégorie n°1, la plupart des chiffres donnés par le GIEC dans les Figures 1 et 2 ci-dessus ne comportent aucun écart-type, si ce n’est pour les émissions humaines causées par les combustibles fossiles, évaluées dans l’AR6 à 9,4 ± 0,5 Gt. Par exemple, pour la source de CO2 n°1, le GIEC nous donne le chiffre de 136,7 Gt mais ne nous dit pas si c’est ± 0,5 Gt, ± 5 Gt ou ± 50 Gt. Encore une fois, si l’on ne mentionne pas les incertitudes, il n’est pas possible de conclure avec certitude !

• Ce qui est cependant certain, c’est que la première source de carbone vers l’atmosphère est le CO2 émis par les terres (respiration et feux = 136,7 Gt soit 60,2% du total des émissions). La deuxième source sont les océans (77,6 Gt soit 34,2% du total des émissions), et les émissions provenant des combustibles fossiles viennent en troisième position (9,4 Gt soit 4,1% du total des émissions).

• Oui, vous avez bien lu, les émissions humaines issues des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) ne représentent que 4,1% du total des émissions de carbone vers l’atmosphère (selon l’AR6). En considérant le fait que le taux de CO2 n’ait pas baissé à Mauna Loa durant le confinement général organisé pendant la crise du Covid-19 (voir ici), est-il judicieux de fustiger autant les énergies fossiles, sources de bien-être sur la planète? Rappelons aussi que le CO2 belge ne représente quasi rien au niveau mondial...

3. Les fixations de CO2

Les 226,9 Gt de carbone émis chaque année dans l’atmosphère (par les 6 sources décrites plus haut, voir Table 1) se mélangent sous l’effet des vents et des turbulences atmosphériques. Après mélange, il n’est plus possible de distinguer l’origine des molécules de CO2. Remarquons que dans la biosphère nous trouvons bien entendu les deux isotopes stables du carbone, le 12C et le 13C, ainsi qu’un isotope radioactif (le 14C) mais l’essentiel des atomes de carbone rejetés dans l’atmosphère sont du 12C, qu’ils soient émis par une voiture ou une bactérie réalisant la respiration dans un sol; le fractionnement isotopique du carbone est d’ailleurs très mal connu chez les bactéries vivant dans les communautés microbiennes des sols, on sait juste celles-ci peuvent provoquer de grands fractionnements isotopiques (e.g., Templeton et al. 2006, Miller et al. 2001, Botz et al. 1996, Fuchs et al. 1979, Blair et al. 1985). Tout dépend aussi du type de matière organique (voir addendum). Tout ceci ne fait malheureusement pas partie des préoccupations du GIEC.

Insistons aussi sur le fait que le comportement physico-chimique macroscopique des molécules de CO2 reste le même, en termes de mélange, temps de séjour, ou accumulation. C’est le principe même du traçage radioactif de flux, utilisé en hydrologie, génie des réacteurs, traçage biomédical, etc.

Une grande partie du CO2 va maintenant sortir de l’atmosphère par divers processus de fixation. Nous avons essentiellement trois processus de fixation : la photosynthèse (plantes, algues et organismes unicellulaires des rivières, lacs et océans), la dissolution du CO2 atmosphérique dans l’eau des lacs et des océans (selon l’équation donnée plus haut), et l’altération des roches (Table 2).

Table 2. Fixations annuelles de carbone (en gigatonnes/an, GtC/an) selon le GIEC en 2013 (AR5) et en 2022 (AR6).

Si l’on ne considère que les chiffres de l’AR6, nous voyons donc que sur les 226,9 Gt de carbone émis en un an, un total de 221,8 Gt sont ensuite fixés par les processus décrits en Table 2. Il y a donc plus d’émissions que de fixations, ce qui explique la lente augmentation du taux de CO2 atmosphérique observée depuis 1959. La différence entre émissions totales et fixations totales vaut 5,1 Gt de carbone pour l’AR6. Ceci veut dire que 5,1 Gt de carbone restent dans l’atmosphère chaque année (ce qui correspond à 18,9 Gt de CO2 ou 2,4 ppm de CO2). Tout cela « colle » bien avec ce qui est mesuré à Mauna Loa (ici).

Une grande partie de ce qui est émit par la nature est donc réabsorbé, y compris le CO2 d’origine anthropique. La nature ne fait pas de différence lorsqu’elle réabsorbe du CO2. Et donc, le GIEC est dans l’erreur lorsqu’il dit que seules les émission de CO₂ des énergies fossiles perturbent, ou lorsqu’il dit que le CO2 anthropique reste des centaines ou des milliers d’années dans l’atmosphère. Ceci n’est pas possible. Chaque molécule de CO2 ne reste que peu de temps dans l’atmosphère, environ 4 ans, et ce peu importe son origine (voir les articles de J.C. Maurin ci-dessous).

4. Conclusions

Le GIEC ne parle quasi pas des émissions naturelles dans ses rapports et ne donne aucun détails concernant la complexité des sols, premier émetteur de CO2 de la planète. Le GIEC se focalise juste sur les émissions humaines, comme si le reste n’avait pas d’importance. Les chiffres des Tables 1 et 2 du présent article n’ont pas été trouvés dans le texte des rapports du GIEC, mais dans seulement deux figures de ces rapports AR5 et AR6.

• Actuellement, les émissions humaines issues des combustibles fossiles ne représentent que 4,1% du total des émissions de carbone vers l’atmosphère. Le reste, soit 95,9%, ne provient pas des combustibles fossiles mais d’autres sources comme la matière organique en décomposition dans les sols et les océans, mais aussi du changement de l’affectation des sols par l’être humain. En d’autres mots, pour émettre moins de CO2 on pourrait aussi réduire les rejets de matière organique dans les océans et les incinérations, tout en préservant le plus possible les zones forestières, grands puits de carbone. Jouer uniquement sur les émissions provoquées par les combustibles fossiles est contre-productif.

Le GIEC ne mentionne pas les incertitudes concernant les flux naturels. La plupart des chiffres sont présentés concernant le cycle du carbone n’ont pas d’écart-type. Nous avons donc l’impression qu’il n’y a aucune incertitude, alors que les incertitudes sont probablement énormes, comme le montrent les grandes variations entre les chiffres publiés dans l’AR5 puis l’AR6.

• Tant que les émissions naturelles ne sont pas quantifiées plus précisément, et tant que les communautés microbiennes des sols ne seront pas mieux connues (taux de respiration, fractionnement isotopique, etc.) il ne peut pas être conclu avec certitude que l’augmentation du taux atmosphérique de CO2 est uniquement causée par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, qui ne représentent que 4,1% du total des émissions. Tout ceci semble confirmé par les observations réalisées lors de la crise du COVID-19 (voir ici). L’étude des isotopes du carbone nous suggère également cela, comme l’a montré J.C. Maurin dans une suite d’articles publiés sur SCE en 2018 et 2019 (voir ci-dessous). Ce même auteur souligne également les grandes incertitudes concernant le cycle du carbone dans son récent article de 2022 (voir références).

• A lire également : le GIEC et l’art de gommer les incertitudes.

Références

Maurin J.C. Evolutions récentes du CO2 atmosphérique. 09/2018 (1/4), 10/2018 (2/4),  11/2018 (3/4) et 12/2018 (4/4).

Maurin J.C. La croissance du CO2 dans l’atmosphère est-elle exclusivement anthropique ? 06/2019 (Carbone 14 et Effet Suess, 1/3), 07/2019 (Carbone 14 et effet bombe, 2/3) et 07/2019 (Effet bombe et modèles du GIEC, 3/3).

Maurin J.C. Les incertitudes du cycle du carbone rendent sa modélisation hasardeuse. 02/2022

Addendum

Tableau des rapports isotopiques δ 13C dans différents
composés organiques terrestres et marins.
Source : Van Vliet-Lanoë B. CRYOSPHERE: soixante millions d’années d’évolution de notre planète. VUIBERT , 416p février 2013.

28 réflexions sur « Le cycle du carbone selon l’AR6 du GIEC : au diable les incertitudes! »

  1. Merci pour votre article.
    Un complément pour les lecteurs à propos des flux océans dans les rapports précédents du GIEC :

    Voici les valeurs des flux océaniques (négatif pour le sens atmosphère vers océan) lors des 4 premiers rapports du GIEC:
    AR1 : +90 Gt-C et -92 Gt-C (fig.1.1 page 56)
    https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/03/ipcc_far_wg_I_full_report.pdf

    AR2 : +90 Gt-C et -92 Gt-C (fig 2,1 page 91)
    https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/ipcc_sar_wg_I_full_report.pdf

    AR3 : +90 Gt-C et –91,9 Gt-C (fig.3.1a et b)
    https://www.ipcc.ch/report/ar3/wg1/the-carbon-cycle-and-atmospheric-carbon-dioxide/

    AR4 : +90,6 Gt-C et -92,2 GtC fig.7.3
    https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/fig-7-03.jpg

    Il est instructif de constater que les flux océaniques, jadis de l’ordre de 90 Gt-C pour AR1,2,3,4 passent brusquement à environ 78 Gt-C dans les rapports AR 5 et 6.
    L’ écart entre ces valeurs est SUPERIEUR au flux anthropique.

  2. Quand on sait que
    le CO2 « humain » n’est que de 4,1 %
    le CO2 atmosphérique (humain + naturel) n’est qu’un GES très marginal (les bandes d’absorption des IR du CO2 sont largement couvertes par H2O et donc par saturation le CO2 n’est qu’un GES de quelques millièmes de % derrière H2O, 80-90 %, méthane et O3, quelques %)
    on se dit que cette chasse au CO2 est une absurdité, et tout ce qui s’en suit : chasse au « fossile », neutralité carbone, etc. et autres niaiseries de transitions écologiques.
    Le GIEC et ses collaborateurs le savent très bien, l’objectif est purement politique et nos politiciens complices se prosternent lamentablement.
    Mais les faits sont têtus, si par bonheur (pardon par malheur) le prochain hiver devait être très froid, comme l’hiver austral actuel, ces petits messieurs devront revoir leur copie.

  3. Autre observation : dans le document AR6 du Giec en date du « 7 August 2021 17:00 CEST », la version « accepted version subject to final copy-editing », le schéma de la figure 5.12 diffère notablement de celui de la version finale que vous présentez (p.1340).
    On y lit :
    Respi + feux : 142
    Océans : 78
    Fossil fuels : 9,4
    Land use change : 1,6
    Volc : 0,1
    Eaux douces : 0,3
    Total : 231,4 GtC

    Sauf erreur de ma part, on aurait donc « perdu » 4,4GtC en quelques semaines entre deux versions finales, ce qui n’est pas une broutille compte-tenu des précisions que l’on prétend atteindre.

    1. Merci pour cette observation. En effet, vous ne vous êtes pas trompé : la première version de l’AR6 que vous mentionnez (été 2021) comporte bien des chiffres différents. Par exemple 142 Gt pour les émissions vers l’atmosphère… Ceci nous démontre une fois de plus que le GIEC ne sait pas trop combien la nature émet de carbone vers l’atmosphère! Un conseil : gardez bien cette version du rapport, elle pourrait disparaître de la circulation…

  4. « Les incertitudes du cycle du carbone rendent sa modélisation hasardeuse » est la phrase la plus pertinente de l’article, à laquelle on devrait se tenir. Une approche beaucoup plus simple est possible.
    Ainsi, la nature nous donne un enregistrement fiable de son comportement global (Carottes de glace de Vostok) : très régulièrement et de façon répétitive tous les 100 000 ans, le CO2 varie de 8 à 10 ppm par °C, à la hausse ou à la baisse. Or on est passé de 280 ppm à 415 ppm en un siècle environ et on a pris +1°C environ. Evitons les modèles plus ou moins tordus et incertains et constatons simplement que l’homme industriel a donc apporté à l’atmosphère 130 ppm. En réalité presque le double de ce qui reste est émis initialement, ainsi que le calcule la très sérieuse entreprise pétrolière BP, mais cette bonne nature absorbe au fur et à mesure environ 45 % de nos émissions atmosphériques dont il ne reste donc plus que + 130 ppm depuis le début des temps industriels.
    Ceci n’empêche pas que le CO2 soit innocent des maux dont on l’accuse et que cet ajout de 30% de CO2 soit sans importance (sauf pour les plantes qui en profitent). : https://www.laquestionclimatique.org/co2innocent.htm

    1. En réponse à Michel T.
      Vous devez être prudent : l’enregistrement du taux de CO2 à Vostok ne peut pas être considéré comme « fiable ». Il s’agit de mesures indirectes du taux de CO2 (bulles de gaz emprisonnées dans la glace). L’allure des courbes observées est peut-être bonne, mais le niveau moyen n’est peut-être pas le bon. On ne peut donc pas dire avec certitude que l’on est passé de 280 ppm à 415 ppm. Car les mesures ont été effectuées avec des appareillages différents; de plus la résolution des mesures n’est pas la même. C’est l’erreur fondamentale que beaucoup de personnes commettent, y compris les scientifiques du GIEC (erreur ou mauvaise fois). Les mesures à Vostok sont entachées de très grandes incertitudes et ne peuvent pas être comparées aux mesures actuelles, réalisées toutes les heures par des appareillages précis au dixième de ppm.

      1. Sans doute, mais néanmoins les mesures Vostok et modernes se raccordent assez bien vers 280 ppm. En 1960, en laboratoire, pour les mesures de gaz/air, on déduisait 300 ppm CO2 pour les résultats. Les valeurs Vostok semblent donc sérieuses.
        Sur ces bases simples difficilement contestables, avec Mauna Loa et BP, on déduit facilement que le CO2 « anthropique » atmosphérique est environ 25 à 30 % du CO2 total en 2022. Sans hypothèses lourdes ou incertaines.
        De toutes façons, les climato-malades diront que même + 4,1% de CO2, c’est çà qui réchauffe et nous conduit à la catastrophe…!

        1. Attention, à l’argument du raccord. Imaginez que l’on découvre aujourd’hui une carotte de glace : il est évident que les mesures vont se raccorder à 415 ppm. Une difficulté dans la datation des carottes de glace est que les gaz peuvent se diffuser à travers le névé, de sorte que la glace à une profondeur donnée peut être considérablement plus ancienne que les gaz qui y sont piégés. Par conséquent, il existe deux chronologies pour une carotte de glace donnée : une pour la glace et une pour les gaz piégés. Pour déterminer la relation entre les deux, des modèles ont été développés pour la profondeur à laquelle les gaz sont piégés pour un emplacement donné, mais leurs prédictions ne se sont pas toujours avérées fiables. Aux endroits où les chutes de neige sont très faibles, comme Vostok, l’incertitude de la différence entre les âges de la glace et du gaz peut dépasser 1 000 ans…

          Je serais intéressé que vous détaillez votre calcul qui mène à 25-30% de CO2 anthropique.

          1. à Jean N.
            CALCUL %CO2 anthropique suivant approche globale simple, « macro »..
            – Selon Vostok sur 100 000 ans (4 fois) ; +1°C = 10 ppm CO2 « naturel » (à 1000 ans près de décalage possible, soit 1 ppm près, globalement négligeable)
            – Aux teneurs modernes de CO2 (415 ppm en 2015), on retirera donc 10 ppm « naturel » pour +1°C (depuis 1958) ou 15 ppm pour +1,5°C (depuis 1850)
            – Depuis 1958 (1ères mesures Mauna Loa) on aurait donc 90 ppm « anthropiques » (415-315-10 = 90) soit 22% du CO2 atmosphérique total
            – Depuis environ 1850, en admettant comme point de départ les 280 ppm de Vostok, on aurait 415-280-15 = 120 ppm en plus, soit 29% du CO2.
            La vérité doit se trouver entre les deux puisque le %CO2 Vostok n’est pas aussi sûr que Mauna Loa. Bien que …
            ** Il me semble correct d’affirmer que le CO2 « anthropique » représente 25 % environ du CO2 total.
            – Sans oublier que seulement environ 54 % du CO2 industriel persiste, non absorbé par la nature.
            (Entre 1965 et 2015 : selon BP, 1150 Gt de CO2 toutes industries émis; D’après Mauna Loa ; 620 Gt restant dans l’atmosphère)
            *** à + 25% de CO2 ajouté, il y a encore de la marge sachant qu’avec la vapeur d’eau et ce si peu de CO2, les infrarouges terrestres sont absorbés dans la couche très basse de l’atmosphère et l’énergie transférée rapidement à l’air ambiant par chocs moléculaires (sans compter le balayage venteux, convection, évaporation, etc.).
            -> https://www.laquestionclimatique.org/co2innocent.htm

        2. Tandis que s’il y en est UN qui se remplit les poches en ayant propagé ce qui devint « la croyance » dans un rôle « pervers » du CO2, surtout anthropique…,
          il se confirme qu’il s’agit bien du « pape Al Gore » (dont la presse US nous rapporte ici quelques avantages collatéraux de vivre grâce à cette esbroufe :
          ………….
          « «  Al Gore Continues to Profit Off of the Climate Alarmism » »
          by James Murphy May 20, 2022

          https://thenewamerican.com/al-gore-continues-to-profit-off-of-the-climate-hoax/

          [[ America’s favorite climate hysteric, former vice-president Al Gore, has announced his newest money-making scheme fueled by climate change alarmism. Gore is a co-founder of Generation Investment Management — a $36 billion investment firm. The company’s new $1.7 billion Sustainable Solutions Fund IV will focus investments on companies “that contribute to lower emissions, increased financial inclusion and more accessible healthcare,” according to Bloomberg.

          Gore is already reportedly worth over $300 million largely due to his climate change advocacy and his embrace of the alarmist position on global warming. His 2006 film An Inconvenient Truth is responsible for misleading an entire generation of schoolchildren on the science of climate change, which Gore claims is a “planetary crisis” requiring a “planetary solution.”
          The new Sustainable Solutions Fund IV will allow the company “to invest $50-$150 million as active minority investors in high-growth companies that are shifting industries toward sustainability and responsible innovation at scale,” according to a company statement.

          It’s all about that frequent United Nations buzzword, “sustainability.”
          (…………cont’d………..)
          Gore has made a substantial fortune by using fear tactics associated with highly speculative science, which predicts a future of gloom for humanity unless globalist schemes are enacted to save ourselves from ourselves. At a time when Americans (and, indeed, the world) are suffering from fuel shortages brought on largely by “green” political actions, Mr. Gore again seems poised to profit handsomely off a perceived global crisis, which he himself is partially responsible for creating, ]]
          ///////////////////////////////////////////////////////
          Pensée du jour (reçue d’un vieil ami):  de Montherlant.

          « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit. » 

  5. L’erreur de raisonnement ici est évidente. Il ne faut pas prendre les flux montants bruts depuis l’océan (environ 80 GtC/an) et les terres (environ 140 GtC/an), mais bien les flux nets (de l’ordre de 0.75 et 0.45 GtC/an), et comparer ça aux émissions nettes humaines (11 GtC/an). Là il devient immédiatement clair que la composante humaine est dominante, de très loin.

    Tout est expliqué là : https://factuel.afp.com/doc.afp.com.327U8QT.

    Cordialement

    1. C’est vous qui commettez une erreur de raisonnement. Comme on connait la consommation en pétrole et gaz de tous les pays du monde, et que l’on connait plus ou moins le nombre d’industries, on calcule que l’homme rejette dans l’atmosphère 35 à 40 Gt de CO2 par an.
      Voir par exemple ici : https://www.e-education.psu.edu/earth104/node/1349

      Avec le facteur de conversion 2,1 Gt de C = 7,8 Gt de CO2, on arrive au total de 9.4 à 10.7 Gt de C émis par an (ce qui fait aussi 4.4 à 5.1 ppmv/an). Le GIEC nous donne 9.4 GtC/an dans son dernier rapport, ce qui est proche de cette valeur calculée. Avec le « Net Land Use Change » de 1.6 Gt de C (chiffre du GIEC) nous arrivons bien à 11 GtC, mais ces 11 GtC ne correspondent pas à une émission nette! Car une grande quantité de ce CO2 anthropique sera réabsorbé par la nature. En effet, on ne mesure pas chaque année une augmentation de 4 à 5 ppmv de CO2 à Mauna Loa, mais seulement 2-3 ppmv.

      Quant à vos références (https://factuel.afp.com/doc.afp.com.327U8QT) laissons les lecteurs juger qui est Marie Genries, auteure du « fact-checking » de SCE, composé de scientifiques : « Née en 1996, j’ai suivi une licence de chinois à l’université Lille 3 en parallèle d’une formation à l’Académie de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (2014-2018). Après une année en Asie pendant laquelle j’ai travaillé pour Radio Taiwan International, j’ai intégré l’Ecole de journalisme de Sciences-Po Paris (2018-2020). J’ai effectué ma deuxième année de master en alternance au sein du service des Observateurs de France 24, où j’ai commencé à travailler sur le fact-checking. »

      1. Merci de votre réponse.

        Si, les 11 Gt, c’est l’émission nette humaine. C’est ce qui est émis brut par l’Homme moins ce qui est « absorbé par l’Homme » – cette « absorption par l’Homme » comprend par exemple les mesures d’afforestation. Les absorptions par l’océan et par la végétation sont bien de l’ordre de grandeur que vous indiquez, mais elles n’ont pas à être déduites dans le calcul des émissions nettes, car ces émissions nettes (11 GtC) augmentent bien la quantité de carbone total qui circule dans le cycle « rapide » de carbone qui comprend l’atmosphère, l’océan superficiel et l’atmosphère. Il suffit de lire l’article Wikipedia sur le Cycle de Carbone pour comprendre ça, tellement c’est basique. Sinon il y a la figure 5.12 du dernier rapport du GTI du GIEC (https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_Chapter05.pdf).

        Et oui, l’auteure de l’article est journaliste. Comme presque tous les journalistes, elle n’a pas de formation scientifique. Et alors ? Son article cite massivement des chercheurs reconnus qu’elle a interviewés. Si elle avait gravement déformé leurs propos, je pense qu’ils l’auraient fait savoir (ou ils auraient fait corriger l’article).

        Cordialement

        1. Non, désolé, mais encore une fois vous êtes dans l’erreur. Les 11 Gt de carbone ne sont pas comme vous dites les émissions moins ce qui est « absorbé par l’homme ». Il suffit de bien lire les publications citées par le GIEC, ainsi que le rapport du GIEC lui-même.

          Le cycle du carbone du GIEC est basé sur l’article de Friedlingstein et al. 2020 (Global carbon budget 2020) :
          https://essd.copernicus.org/articles/12/3269/2020/

          Vous pourrez voir dans cet article deux définitions importantes :
          (1) Efos : émissions humaines provoquées par les combustibles fossiles, valant 9,4 GtC/an.
          (2) Eluc : émissions humaines provoquées par le « land-use change », valant 1,6 GtC/an.

          Voici en anglais ces définitions :

          (1) The estimates of global and national fossil CO2 emissions (EFOS) include the combustion of fossil fuels through a wide range of activities (e.g. transport, heating and cooling, industry, fossil industry own use, and natural gas flaring), the production of cement, and other process emissions (e.g. the production of chemicals and fertilizers) as well as CO2 uptake during the cement carbonation process. The estimates of EFOS in this study rely primarily on energy consumption data, specifically data on hydrocarbon fuels, collated and archived by several organizations (Andres et al., 2012; Andrew, 2020a).

          (2) The net CO2 flux from land use, land-use change, and forestry (ELUC, called land-use change emissions in the rest of the text) includes CO2 fluxes from deforestation, afforestation, logging and forest degradation (including harvest activity), shifting cultivation (cycle of cutting forest for agriculture, then abandoning), and regrowth of forests following wood harvest or abandonment of agriculture. Emissions from peat burning and drainage are added from external data sets (see Sect. 2.2.1). Only some land-management activities are included in our land-use change emissions estimates (Table A1). Some of these activities lead to emissions of CO2 to the atmosphere, while others lead to CO2 sinks. ELUC is the net sum of emissions and removals due to all anthropogenic activities considered.

          Nous voyons donc que seulement Eluc est une émission nette, alors que Efos est une émission totale. La définition de Efos donnée par Friedlingstein et al. 2020 ne mentionne nullement qu’il s’agisse d’une émission nette. Il est d’ailleurs impossible de savoir exactement combien de carbone anthropique est réabsorbé, car toutes les molécules de CO2 sont les mêmes! C’est donc évident que la valeur de 9,4 GtC/an sont bien des émissions brutes, totales. La somme des deux vaut bien 11 GtC/an, et cette somme représente un faible pourcentage de tout ce que la nature émet, volontairement négligé par le GIEC.

          Félicitation à la journaliste dont on vient de parler. Heureusement qu’elle ne siège pas dans un tribunal. Elle ne donne la parole qu’aux tenants de l’alarmisme climatique, et donc bien évidemment la conclusion de son « analyse » sera complètement biaisée. Bel exemple, montrant que les journalistes utilisent les moyens mis à leur disposition (médias) pour répandre leur vision des choses entièrement basée sur leurs méconnaissances. L’idéologie remplace la science. L’esprit critique est cloué au pilori, les (vrais) experts techniques sont conspués, les lanceurs d’alerte (autoproclamés) adulés, et l’analphabétisme scientifique recommandé.

          La démocratie des crédules est installée pour le plus grand bonheur des prosélytes du catastrophisme institutionnalisé.

          1. Merci de votre réponse. Comme je dis, dans les émissions nettes humaines, ce qui est « absorbé par l’Homme » (toujours entre guillemets) est pris en compte, car le land use change comprend bien l’afforestation, comme le dit si bien l’article de Friedlingstein que vous citez. Il suffit de lire.

            Cordialement.

          2. Attention, votre phrase est un peu confuse. Les émissions nettes humaines ne sont connues que pour le « Land use change », pas vraiment pour le CO2 des combustibles fossiles (quoi qu’en dise le GIEC, qui ne donne que des estimations à ce sujet).

            Pour le dire autrement, on ne connaitra jamais vraiment les émissions nettes humaines concernant les combustibles fossiles. Car on sait plus ou moins bien ce qui est émis (par calcul), mais on ne sait pas bien ce qui est réabsorbé par la nature… Qui absorbe le plus le CO2 anthropique? Les forêts? Les océans? Les sols? Cela dépend aussi de nombreux paramètres… C’est beaucoup plus facile avec le « Land use change » car on peut calculer la biomasse végétale qui a disparu sur une certaine surface, le convertir en carbone, et se dire que la quantité obtenue représente un flux vers l’atmosphère.

  6. Autres remarques sur les flux océan :

    a) A la figure 5.12 de l’AR6 (reproduite dans le présent article à la figure 2) on trouve:
    Flux entre océan de surface et océan profond : 264 Gt-C/an: dans le sens inverse: 275 Gt-C/an.
    La durée de séjour du carbone dans l’océan de surface est donc 900/264 = 3,4 ans : avec une durée aussi courte, pourquoi donc utiliser ce sous-compartiment de l’océan?

    b) Dans le précédent rapport AR5 la figure 6.1 indiquait alors:
    Flux entre océan de surface et océan profond : 101 Gt-C/an, dans le sens inverse: 90 Gt-C/an.
    Le changement entre AR5 et AR6 est considérable: les flux sont multipliés en moyenne par 2,8 !
    http://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/Fig6-01-2-1024×895.jpg‌

    c) Un lecteur, à l’esprit malicieux, peut se demander, ce que deviendraient les échanges océan/atmosphère de l’AR6 si une correction du même ordre (x 2,8) survenait dans le prochain rapport AR7.
    Un calcul sommaire indique que les échanges océan/atmosphère (en moyenne ≈ 78,5 Gt-C/an dans l’AR6) deviendraient 78,5 *2,83 = 222 Gt-C/an dans l’AR7.
    Au vu des changements considérables des valeurs des flux naturels (dans les rapports du GIEC), ce lecteur peut penser que les modélisations du cycle du carbone sont décidément bien hasardeuses.

    1. En 60 ans, la nature a absorbé environ 25 % du CO2 total (émis par l’homme ou préexistant car ils se mélangent !). Mais il en reste toujours plus bien entendu puisqu’on en ajoute sans cesse.
      (calcul arithmétique d’après les données globales; car « les modélisations du cycle du carbone sont décidément bien hasardeuses » conclut JC Maurin. On pourrait ajouter : illusoires, imprécises voire fantaisistes et donc trompeuses).

  7. Il suffit d’appliquer le principe de conservation de la masse.
    Un simple bilan matière suffit en effet à démonter que 100% de l’excès de CO2 atmosphérique est d’origine anthropique, , et pas 4 ou 5% comme le clament les climato-sceptiques urbi et orbi,
    La question est « Est ce tout l’excès de CO2 dans l’atmosphère vient des activités humaines ? ».
    Pour mémoire le CO2 atmosphérique augmente de 2,5 ppmv par an actuellement (de 390 à 415 ppm entre 2010 et 2020).
    Traduit en tonnes, cela fait environ 20 milliards de tonnes de CO2. (2.5 ppmv x le ratio des masses molaires Air/CO2=44/29 = 3.8 ppmm x la masse de l’atmosphère de 5.3 Millions de Milliards de tonnes, cela fait 20 milliards de tonnes)
    Les activités humaines (charbon, pétrole, gaz,..) émettent environ 40 Milliards de tonnes de CO2 par an actuellement.
    Donc nous injectons 35 milliards de tonnes, et il reste 20 milliards de tonnes à la fin de la période d’un an. Il y a donc 15 milliards qui sont sortis.
    La différence est absorbée par la biosphère (végétation terrestre + océans).
    Ceux ne peuvent pas être à la fois un puits et une source. Soit ils émettent, soit ils absorbent en bilan net….
    Et le bilan massique montre qu’ils absorbent.
    Donc la réponse est oui, tout l’excès de CO2 de l’atmosphère vient des activités humaines.

    1. Bonjour. Vous nous avez déjà donné votre avis en février 2022, dans les commentaires de l’article de JC Maurin ci-dessous :
      https://www.science-climat-energie.be/2022/02/11/les-incertitudes-du-cycle-du-carbone-rendent-sa-modelisation-hasardeuse/

      Nous ne voulons censurer personne, mais nous constatons que vous n’avez pas changé d’avis et revenez avec le même raisonnement. En ce qui nous concerne nous n’avons pas non plus changé d’avis. Nous ne répondrons donc plus à votre « démonstration » et laissons le soin aux lecteurs de SCE de juger par eux mêmes en allant consulter les commentaires précédents.

      Pour finir, notez qu’un article récent dans la sérieuse revue GBC (2022) suggère qu’une origine anthropique à 100% soit impossible pour le CO2 :
      Holzer & DeVries (2022) Source-labelled anthropogenic carbon reveals a large shift of preindustrial carbon from the ocean to the atmosphere. Global Biogeochemical Cycles. Dans cet article, les auteurs estiment que 55% du CO2 atmosphérique est d’origine naturelle.

      1. Bonjour Jean N. L’article affirme simplement que le supplément de CO2 apparu dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle n’est constitué qu’à 45 % de CO2 d’origine humaine. L’article ne contredit pas le fait que l’entièreté de ce supplément de CO2 est causé par les activités humaines.
        Voir par ex https://sciencepost.fr/cette-etude-expose-un-fait-troublant-sur-laugmentation-du-co2-atmospherique/, une courte vulgarisation de cet article, ainsi que l’article lui-même, dont la première phrase est : « Two centuries of anthropogenic CO2 emissions have increased the CO2 concentration of the atmosphere and the dissolved inorganic carbon (DIC) concentration of the ocean compared to preindustrial times. »

        1. Bonjour,

          Vous avez raison, l’article de Holzer et DeVries (2022) ne remet pas en cause la thèse du GIEC (tous les changements seraient causés par l’influence humaine). Il s’agit en fait d’une nouvelle version de cette thèse : nous aurions 45% de l’augmentation du taux de CO2 qui serait directe (émissions anthropiques), et les 55% restants seraient constitués par du CO2 provenant de l’océan de surface et qui se dégazerait suite à l’effet du CO2 anthropique…

          De nombreuses choses sont curieuses dans cet article : le CO2 anthropique rentrerait dans les océans, se transformerait en HCO3–, puis on irait en arrière, et cela redonnerait du CO2 naturel qui s’échappe des océans… Si l’équilibre va dans un sens, pourquoi ensuite va-t-il dans l’autre sens? Les auteurs n’expliquent pas bien ce point.

          En plus, les auteurs font de nombreuses simplifications : (1) ils ne considèrent pas la pompe biologique, alors qu’il y a 10Exp6 bactéries hétérotrophes par mL d’eau de mer qui n’arrêtent pas d’y introduire du CO2 sous forme de HCO3–. (2) ils ne considèrent que l’océan de surface, alors que même le GIEC considère les flux avec l’océan profond; (3) les auteurs semblent ne pas considérer le vent qui a des effets très importants sur les échanges de CO2 avec la surface des océans. C’est évidemment impossible à modéliser car personne ne peut prédire la vitesse du vent dans tous les endroits du monde…

          Finalement, les mathématiques sont également très obscures (les auteurs marquent « mathématiquement » les molécules de CO2 anthropique, pour les suivre dans le système des carbonates en employant du calcul matriciel et un modèle simplifié des océans). Il faut savoir que les auteurs ne sont pas chimistes. Ce sont des mathématiciens, qui n’ont réalisé aucune mesure de terrain et qui jouent simplement avec des modèles. Ceci explique beaucoup de choses et nous sommes probablement très loin de la réalité!

    1. Merci pour cette précision. Il est possible que nous ayons consulté des versions légèrement différentes de ce rapport. Heureusement, cette figure est facilement identifiable!

  8. Merci pour cet article bien argumenté. Les données de la fig.2 (fig. 5.12 du rapport AR6) sont très informatives, comme l’était la version précédente (AR5). Parler de flux nets océaniques ou de la biosphère revient à vouloir segmenter le CO2 atmosphérique en faisant un bilan selon chaque source. La réalité est plus globale. Il y a des flux d’émission en direction de l’atmosphère, un réservoir atmosphérique où toutes les molécules de CO2 se mélangent et des mécanismes de recapture par la surface de la planète. Le bilan à l’avantage des émissions, est de 5,1 GtC/an. Les données de la fig. 2 permettent de calculer un temps de résidence du CO2 dans l’atmosphère voisin de 4 ans (870 GtC / (226,9 GtC/an)), conforme à la plupart des études. La contribution des ressources fossiles aux émissions totales est de 4,15% (9,4 / 226,9) ; rapportée au réservoir de CO2 atmosphérique, cela donne une valeur de 36 GtC, soit 17-18 ppm pour le CO2 d’origine fossile.
    La fig. 2 montre l’état des flux et des stocks avant la période industrielle (date seuil de 1750) et dans la période « moderne » (post 1750). Lors de celle-ci, on relève des flux additionnels d’émission de 59,6 GtC/an venant s’ajouter aux 166,8 GtC/an de la période antérieure. Pour les flux de recapture, l’augmentation est un peu moindre, de 54,1 GtC/an. Ces « flux additionnels » sont associés à une augmentation du réservoir atmosphérique de 279 GtC (132 ppm). La contribution des ressources fossiles aux flux additionnels d’émission est de 15,8% (9,4 / 59,6) ; rapportée à l’augmentation observée du réservoir atmosphérique (+279 GtC), cela donne une valeur de 44 GtC, soit 21 ppm, pour le CO2 d’origine fossile. Notons que les principaux contributeurs à ces flux additionnels d’émission sont des mécanismes « naturels » (dégazage des océans, respiration et combustion).
    On peut aussi tenter d’approcher la concentration en CO2 d’origine fossile en prenant en compte le temps de résidence du CO2 dans l’atmosphère (4 ans) et le flux de CO2 d’origine fossile (9,4 GtC/an). La contribution du CO2 d’origine fossile au réservoir atmosphérique serait ainsi de 37,6 GtC (4 ans x 9,4 GtC/an), soit 18 ppm.
    Ainsi, les calculs que l’on peut effectuer à partir de la fig.2 (fig. 5.12 de l’AR6) donnent une valeur estimée voisine de 20 ppm (42 GtC) pour le CO2 d’origine fossile présent dans l’atmosphère. Affirmer que toute l’augmentation de CO2 atmosphérique (+ 279 GtC) pendant la période « moderne » proviendrait de la combustion des matières fossiles (9,4 GtC/an), supposerait un temps de résidence voisin de 30 ans pour le CO2 d’origine fossile contre 4 ans pour le « CO2 naturel ». Une telle dichotomie est impossible, l’atmosphère n’opérant pas de tri sélectif du CO2 en fonction de son origine

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