Archives de catégorie : émissions de CO2

Le non-sens d’une transition énergétique « bas carbone » en France

  par Prof. (emer.) Dr. Ir. Henri A. Masson (Université d’Anvers, Belgique)

Une petite démonstration par l’absurde, en se basant sur :

  • Les hypothèses retenues par le GIEC;
  • Les données les plus récentes de la littérature scientifique (« peer reviewed ») sur la sensibilité climatique (estimation de l’augmentation de température qui résulterait d’un doublement de la concentration en CO2 dans l’atmosphère);
  • Les données officielles sur les émissions de CO2 anthropiques de divers pays (Banque Mondiale via Wikipedia);
  • Les rapports sur la transition énergétique de la Cour des Comptes et de la Commission sénatoriale ad-hoc;
  • Les données les plus récentes sur les investissements en énergies alternatives (Forbes).
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Les véhicules électriques ne changeront rien à l’évolution de la température globale

par Prof. Dr. Paul Berth, Faculté des Sciences, Université Européenne

Les lecteurs assidus de SCE savent que, contrairement au GIEC, nous réfutons tout lien entre le taux de CO2 atmosphérique et la « température globale » (voir par exemple ici et ici). Si vous pensez comme nous il devient alors évident que l’utilisation massive des véhicules électriques ne changera rien aux climats terrestres.

Mais admettons que vous ne soyez pas convaincu et que vous acceptiez les conclusions du GIEC. Comme lui vous pensez donc que chaque fois que 1000 Gt de CO2 sont émis dans l’atmosphère la température de la basse troposphère augmentera de 0,45°C (comme écrit au point D.1.1 du Résumé pour Décideurs dans le dernier rapport du GIEC, l’AR6, à la page 28). En prenant les chiffres du GIEC nous pouvons alors faire un petit calcul qui montre que, si l’on considère les émissions de CO2 de toutes les voitures thermiques utilisées dans le monde, et roulant au moins 100 000 km, l’augmentation de la température sera tellement faible qu’elle ne sera même pas mesurable! Ce petit calcul vaut le détour et a également été fait par le physicien François Gervais dans son dernier livre « Le déraisonnement climatique« .

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Airborne fraction (1/2)

Une illusion anthropocentrique

par J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique

Depuis toujours, l’homme interprète spontanément les phénomènes naturels pour y jouer le rôle principal. L’histoire des sciences montre pourtant que cet anthropocentrisme est généralement un biais, un handicap pour appréhender le monde réel. L’anthropocentrisme reste actuel, il est aujourd’hui présent dans l’assertion suivante du GIEC : Environ la moitié (=Airborne Fraction) des émissions humaines de CO2 restent dans l’atmosphère.

• Pour justifier cette assertion, on rencontre souvent un raisonnement de ce type : « En 2010, l’homme envoie ≈ 38 Gt-CO(4,8 ppm) dans l’atmosphère. La même année, le CO2 dans l’atmosphère augmente ≈ 19 Gt-CO2  (2,4 ppm) : il reste donc ≈ 19 Gt-CO(2,4 ppm) anthropique dans l’atmosphère tandis que les ‘puits naturels’ absorbent ≈ 19 Gt-CO(2,4 ppm), c’est mathématique ! »
– L’article montre que ce type de raisonnement ‘GIEC’ est erroné : il relève d’un préjugé anthropocentrique.

• Ce type de raisonnement apparaît plutôt sous un autre aspect dans le rapport AR6 : le GIEC formalise ce préjugé anthropocentrique dans sa définition: Airborne Fraction’ = fraction of CO2 emissions remaining in the atmosphère (annexe VII Glossary AR6 WG1).
– L’article montre qu’il y a discordance (dans l’AR6 WG1) entre cette définition et le mode de calcul réel pour ‘Airborne Fraction’.


Relativité (Maurits Cornelis Escher)
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SCE-info : l’Inde augmente sa production de charbon… et donc de CO2

Actuellement, la production domestique de charbon en Inde est d’environ 1 milliard de tonnes par an, ce qui donne environ 2,6 Gt de CO₂ (1 Gt = 109 t). Si l’on compare avec la Belgique, celle-ci n’émet que 0,1 Gt de CO2.

En ce début novembre 2023, New Delhi annonce que l’Inde produira 1,404 milliards de tonnes de charbon par an en 2027, c’est-à-dire dans environ 3 ans.

Ceci fera une augmentation de 404 millions de tonnes de charbon chaque année.

Selon l’EPA américaine (Environmental Protection Agency), 1 tonne de charbon produit environ 2,017 tonnes de CO2 (voir ici). Selon le degré de combustion et le type de charbon utilisé (le contenu en carbone varie) on peut même arriver à 2,8 tonnes de CO2 par tonne de charbon (voir ici).

On peut donc calculer que l’Inde produira entre 0,81 et 1.1 Gt de CO2 en plus par an, et ce dans trois ans. Pour simplifier, retenons que l’Inde produira environ 1 Gt de CO2 en plus par an, par rapport à aujourd’hui. C’est un peu comme si 10 pays comme la Belgique apparaissaient massivement dans trois ans!

La Chine ne se privera pas non plus de consommer du charbon et d’émettre encore plus de CO2 qu’aujourd’hui.

Tout ceci réduira donc à néant les efforts de l’Europe et des Etats-Unis de Joe Biden. Les chinois et les indiens auraient-ils compris que le CO2 ne peut pas émettre d’infra-rouges dans la basse troposphère et que l’hypothèse de « l’effet de serre du CO2 » ne tient pas la route? Il semblerait que l’on puisse répondre par l’affirmative.

Quant aux riches européens et américains qui ont les moyens de s’acheter une voiture électrique, ils auront bien le temps de réfléchir à tout ceci en faisant la queue plusieurs jours pour pouvoir recharger leurs véhicules équipés de batteries chinoises…

L’effet de serre ne fonctionne pas aux USA

par Prof. Dr. Jean N., Faculté des Sciences, Université Européenne

Lorsque l’on considère la planète entière, un accroissement de la température à long terme est observé dans les basses couches de l’atmosphère et la surface des océans, ce n’est un secret pour personne. Bien entendu, les médias et le GIEC trouvent ici un seul et unique coupable, le taux atmosphérique de CO2 et donc l’être humain. C’est cependant aller un peu vite car comme vous le savez peut-être si vous êtes un lecteur attentif de SCE, l’effet de serre est une hypothèse basée sur des concepts physico-chimiques qui ne sont pas en accord avec la théorie (voir par exemple ici et ici), et de nombreux autres facteurs sont capables de faire varier la température. L’une des preuves est que de nombreuses villes ne se réchauffent pas malgré l’augmentation significative du taux de CO2 dans l’atmosphère (voir ici). De même, au début de l’Holocène, le Svalbard (Arctique) était 7°C plus chaud qu’aujourd’hui alors que le taux de CO2 n’était que de 260 ppm (voir ici).

Dans le présent article nous allons vous montrer que l’évolution de la température de la basse atmosphère sur l’ensemble du continent américain (USA) n’est pas corrélée avec le taux de CO2 atmosphérique, ni même avec les émissions anthropiques de CO2. Serait-ce une autre preuve?

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Le cycle du carbone selon l’AR6 du GIEC : au diable les incertitudes!

par Prof. Dr. Jean N., Faculté des Sciences, Université Européenne.

Le but du présent article est de présenter la dernière version du cycle du carbone proposée par le GIEC dans son dernier rapport de 2021 (l’AR6). Les chiffres de l’AR6 seront ensuite comparés à ceux de l’AR5 publiés en 2013. Nous allons voir que le GIEC confirme que les émissions provenant des combustibles fossiles ne représentent que 4,1% des émissions totales de carbone. Nous verrons aussi que le GIEC ne s’embarrasse pas des nombreuses incertitudes concernant les flux naturels pour seulement se focaliser sur les émissions humaines de CO2. Dans ce contexte, il est difficile d’affirmer que l’augmentation du taux de CO2 observé à Mauna Loa depuis 1959 est uniquement causée par l’utilisation de combustibles fossiles. Les émissions naturelles sont très mal quantifiées, particulièrement celles provenant des sols, et tant que ce sera le cas rien ne pourra être conclu de manière définitive.

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Impossible de dire si la toundra arctique sera un puits ou une source de carbone

par Prof. Dr. Jean N., Faculté des Sciences, Université Européenne.

Le Credo des alarmistes concernant le dégel du permafrost (ou pergélisol) est désormais bien connu, car relayé sans cesse par les médias : le permafrost va fondre sous l’effet du réchauffement climatique, du carbone va ensuite s’en libérer sous forme de CO2 et/ou de CH4, ce qui provoquera un emballement de l’effet de serre. Voici un exemple, publié par la RTBF en janvier 2022. Tout le monde peut comprendre ce raisonnement.

Cependant, c’est aller un peu vite car ce raisonnement est beaucoup trop simpliste. Il n’y a pas qu’une libération de CO2 ou de CH4 qui pourrait être observée, mais également une fixation accrue de carbone. Tout cela est discuté dans un article récent publié par le groupe Nature en janvier 2022 (Magnani et al. 2022, Scientific Reports). Cet article nous démontre qu’il est en fait impossible de dire ce qu’il va se passer pour le permafrost de la Toundra Arctique dans les années à venir. Tout simplement parce que les paramètres environnementaux sont tellement nombreux (type de plantes, humidité, température, quantité de lumière, hétérogénéité du sol, importance des nuages, etc.) qu’il est hasardeux de faire des prédictions. Les auteurs de l’article nous le démontrent en réalisant toute une série de mesures sur le terrain et en employant des appareillages mesurant les flux de CO2 du sol vers l’atmosphère. Les auteurs résument ensuite leurs recherches de la manière suivante :

« It is still unclear whether High-Arctic ecosystems will become a carbon source or sink in the next few decades. In turn, such knowledge gaps on the drivers and the processes controlling CO2 fluxes and storage make future projections of the Arctic carbon budget a challenging goal.« 

Pour savoir ce qu’en pense le GIEC, lisez la suite. Vous allez être surpris!

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Covid-19 et émissions de CO2

par Prof. Dr. Jean N.

Début avril 2020, sans que personne ne s’en rende compte, une expérience scientifique très intéressante a été menée, et ce de manière involontaire. En effet, 3,9 milliards de personnes dans le monde ont été placées en confinement suite à l’expansion du virus Covid-19. Il en a résulté une très forte diminution du trafic aérien et automobile accompagné d’une fermeture temporaire de nombreuses industries dans le monde entier. Cette expérience a évidemment provoqué une chute drastique des émissions de CO2 anthropique. Mais pendant l’expérience, les détecteurs mesurant le taux de CO2 atmosphérique ont continué à tourner. Nous disposons maintenant des résultats. Cette diminution abrupte des émissions a-t-elle eu un impact sur le taux de CO2 atmosphérique, ou sur la température globale? C’est ce dont nous allons discuter dans le présent article.

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Avant de sortir du nucléaire, sortons du mensonge!

par Dr Ing. Ph. Cauwe, retraité.

Le Pr van Ypersele est-il objectif ?

Une demi-vérité est aussi un mensonge. Il est regrettable que des personnes jouissant d’une visibilité médiatique importante s’expriment sans nuance. L’information tronquée ainsi transmise déforme le jugement de nos concitoyens et ne les aide en aucune manière à comprendre la difficulté de la décision à prendre ni de mesurer l’importance des conséquences socio-économiques qu’elles entraineront.

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Le CO2 c’est la vie et la qualité de vie

par Samuel Furfari
Professeur en géopolitique de l’énergie à l’Université Libre de Bruxelles
Président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels


Les activistes environnementaux et les médias sont parvenus à introduire dans l’imaginaire collectif l’idée que le CO2 est mauvais, que c’est un polluant, que c’est le symbole du mal. On assiste, presque impuissants, à une manipulation du monde objectif probablement jamais égalée.

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La COP 25 annulée … catastrophe ou opportunité ?

Nous revoici plongé une fois de plus dans la énième COP censée répondre à l’Urgence Climatique. Pour rappel c’est lors du Sommet de la Terre, en juin 1992, à Rio de Janeiro que cette urgence climatique, qui ne disait pas encore si haut son nom, a démarré. Depuis lors l’Urgence Climatique fait partie de notre quotidien avec ses prédictions apocalyptiques jamais avérées, sauf à établir un amalgame entre climat et catastrophes non liées au climat. Quelques amalgames parmi d’autres ? Les exagérations climatiques extrêmes, analysées à SCE et qui montrent comment les médias par un tour de passe-passe nous vendent du global à partir de ce qui est le plus souvent local, même démarche avec la forêt amazonienne décrétée à tort ‘poumon de la planète’ ou encore les incendies de grande ampleur de 2017 en Californie ‘simplement’ liés à une mauvaise gestion  des forêts par les pouvoirs publics et à des négligences coupables des fournisseurs d’électricité. Que n’a-t-on pas entendu sur ces phénomènes et bien d’autres…

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La croissance du CO2 dans l’atmosphère est-elle exclusivement anthropique? (3/3)

Effet Bombe et Modèles du GIEC

par J.C. Maurin, Professeur agrégé de Physique

Les prévisions du climat sont générées par des modèles informatiques. Leurs concepteurs pensent pouvoir décrire l’état moyen de l’atmosphère en 2100, en prenant comme principale donnée d’entrée, le taux futur de CO2 qui constituerait donc le ‘bouton de commande’ du climat.

Il y a deux étages de modélisation : on commence par prévoir le taux de CO2 en 2100 avec des modèles sélectionnés par le GIEC (ces modèles « IRF » du GIEC sont l’objet de l’article).
Cette prévision constitue ensuite l’entrée du second étage, à savoir les modèles types « échanges radiatifs » ou « effet de serre » qui ne sont pas traités ici (mais on peut consulter ceci).
Le présent article ( qui est la suite de deux autres ici et ici) compare la réponse impulsionnelle théorique de ces modèles « IRF » avec la réponse impulsionnelle observée du 14CO2 (effet Bombe).

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L’aluminium, symbole du désarroi climatique ? Pas pour tous….

par Samuel Furfari,  Professeur de l’Université libre de Bruxelles.

 

1/ Introduction

La Commission européenne a publié dès le début de l’année 2019 son rapport sur l’évolution des prix et coûts de l’énergie en Europe.  On peut y lire que l’étude de ces coûts devrait conduire à  « veiller à̀ ce que les entreprises ne soient pas désavantagées ni écartées » et que « les prix de détail (réels) dans l’Union sont plus élevés qu’aux États-Unis, au Canada, en Russie, en Chine et en Turquie, mais inférieurs à̀ ceux observés au Japon et au Brésil. » Le graphique suivant (Figure 1) illustre bien le fait que les industries européennes sont pénalisées par rapport aux entreprises d’autres pays qui sont des concurrents directs sur les marchés internationaux, y compris pour nos importations. Le rapport ajoute pudiquement, sans y insister que « l’évolution des prix de l’électricité est dominée par les taxes et prélèvements ».

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Le CO2 belge : que représente-t’il vraiment ?

Cet article s’inscrit dans le cadre de l’activité actuelle médiatique tout azimut en Belgique, notamment relayée par les marches hebdomadaires des étudiants pour le climat. Comme vous le savez peut-être si vous êtes un lecteur fidèle de SCE, nous avons démontré dans plusieurs articles que l’hypothèse de l’effet de serre radiatif ne tient pas la route (ici, ici et ici) et n’explique pas le léger réchauffement actuel de la basse atmosphère. Les fins connaisseurs savent également qu’il existe de nombreuses publications scientifiques remettant en cause l’hypothèse de l’effet de serre radiatif (plus de 500 publications rien que pour 2018), toutes écrites par des physiciens, des chimistes, des géologues ou des climatologues. Si cette somme d’évidences vous a convaincu, le GIEC aurait alors tort sur toute la ligne et le CO2 d’origine anthropique n’aurait aucun rôle majeur déterminant la température de la basse troposphère. Cependant, admettons un instant que vous ne soyez pas convaincu et admettons donc que le GIEC ait raison. Tout ce qui est écrit dans son dernier rapport spécial devrait alors être vrai… Quelle serait alors la part de la Belgique dans le réchauffement? Asseyez-vous pour ne pas tomber, vous allez être surpris. Continuer la lecture de Le CO2 belge : que représente-t’il vraiment ?

INFO-SCE: 5% d’augmentation de production d’électricité en Chine : cela fait quoi?

English version

Selon le dernier rapport de l’IEA, la consommation d’énergie mondiale a augmenté de 2,3% en 2018 ce qui représente la plus forte augmentation des dix dernières années. Le gaz naturel fut le plus consommé et représente 45% de l’augmentation de la consommation totale d’énergie.

Suite à cette augmentation de consommation d’énergie les émissions de CO2 se sont accrues de 1,7% pour atteindre 33,1 Gt en 2018. Près d’un tiers de ces émissions provient des centrales de charbon, surtout celles de la Chine.

Il faut noter que les émissions de CO2 en Chine ont augmenté de 2,5%, ou 230 Mt, pour atteindre 9,5 Gt. Un bond de plus de 5% de la production d’électricité à partir de centrales au charbon a ainsi entraîné une augmentation des émissions, ce qui a plus que compensé l’impact de la baisse de l’utilisation du charbon en dehors du secteur de l’énergie.

Pour comparer… la Belgique a émis entre 87 et 103 Mt de CO2 par an entre 2010 et 2015 (millions de tonnes; chiffres de l’OECD).

DONC…l’augmentation des émissions en Chine dues au charbon en 2018 représente plus du double de toutes les émissions de CO2 de la Belgique pour la même année.