Retour sur les glaciers

par Jean-Claude Pont, Professeur retraité de l’Université de Genève

Avertissement SCE : Cet article est celui paru dans une des Lettres (= Lettre n°22) de Jean-Claude Pont, Professeur retraité de l’Université de  Genève. D’emblée l’auteur entre dans le vif du sujet, voire de la polémique en reprenant la réflexion de Imboden, 2009 (réf. dans la bibliographie de la Lettre) : 

 « Il existe aujourd’hui peu de sujets plus brûlants que le réchauffement climatique et ses conséquences, et il n’y a guère d’autres sujets pour lesquels il est aussi évident que l’on ne peut pas comprendre et classer les processus actuels sans connaître suffisamment les climats passés. Sans connaissance de l’histoire du climat, une évaluation fiable de ce qui se passe aujourd’hui est illusoire : il serait impossible de déterminer si les évolutions actuelles s’inscrivent dans des cycles, s’il s’agit de phénomènes singuliers ou s’ils sont comparables à quelque chose qui s’est  déjà produit. » 

L’article  de Jean-Claude Pont est le résultat d’une récherche très fouillée intégrant les données glaciologiques confirmées depuis le Pléistocène jusqu’à aujourd’hui. Une bibliographie ciblée accrédite le propos. SCE ne peut que recommander la lecture de cette Lettre n°22.

Rappelons, suivant l’auteur, les thèses en question ( réf. dans la bibliographie de la Lettre).

Le phénomène climatique, qui met aujourd’hui le monde sens dessus dessous, gravite autour de deux questions, fondamentales dans ce contexte : 

1) Le réchauffement climatique, 0,7 °C, est-il un épisode unique dans l’histoire de l’Homme, et notre époque est-elle la plus chaude jamais enregistrée, comme on le répète ad nauseam de nos jours ? 

Jean Jouzel, maître à penser du réchauffisme français et ancien vice-président du GIEC, a écrit les quelques lignes suivantes, qui pourraient suffire à répondre non à cette première question (6) : « Les forages effectués dans les glaces du Groenland au début des années 1980 par les équipes de Willy Dansgaard, à Copenhague, et Hans Oeschger à Berne, ont apporté une série d’indices (…) montrant, tout au long de la période glaciaire et à la fin de celle-ci, des réchauffements importants – pouvant aller jusqu’à 10 °C d’augmentation de la température en quelques dizaines d’années – suivis de refroidissements progressifs. » 

2) Le dioxyde de carbone (appelé aussi gaz carbonique et noté CO2 ) d’origine anthropique est-il responsable de ce réchauffement ? 

Si l’on répond par la négative à l’une ou à l’autre de ces deux questions, le branle-bas de combat qui agite aujourd’hui la Planète perd son sens. Ce qui n’empêche bien sûr pas que demeurent urgents et lancinants les problèmes de la vraie pollution, et pas celle prétendue, du CO2, qui est un gaz nécessaire à la vie, un fertilisant et non un polluant

Un résumé synoptique (voir ci-dessous) accompagne le texte, et montre que les faits relatifs à l’histoire des glaciers rapportés ci-dessus, sont riches d’enseignements multiples et inattaquables. Les mouvements incessants et quasi monstrueux de ces masses de glace, des variations de températures imprévisibles en l’absence de système causal satisfaisant, au long du pléistocène montrent que toute prédiction sérieuse est vouée à l’échec. 

Tous ces mouvements en l’absence de CO2  anthropique ! 

pour le .pdf de l’article, également voir ici.

2 réflexions sur « Retour sur les glaciers »

  1. Puisque cette étude cite J. JOUZEL, je me permets de rappeler ce qu’il a écrit, avec C. LORIUS et M. STIEVENARD en 1994 dans une étude intitulée : Les Archives Glaciaires du Groenland (LA RECHERCHE N°261 Janvier 1994)
    « Qu’une période comme la notre, ou plus chaude par suite de l’augmentation des gaz à effet de serre, puisse, à l’échelle d’une vie humaine, se refroidir de façon significative ne peut désormais plus être exclu  »
    Mr J. JOUZEL est entré au GIEC au cours de l’année 1994 .

    1. En complément : M. Jouzel a peut-être écrit ça, mais c’était suite à une publication de 1992 dans Nature, où l’analyse du fond d’une carotte de glace du Groenland semblait suggérer une possibilité d’instabilité générale du climat en période chaude (Dansgaard et collègues, « Evidence for general instability of past climate from a 250-kyr ice-core record »). Quelques années après, ils se sont rendus compte que le fond de la carotte avait été perturbé par le frottement de la glace au socle – la glace était mélangée et l’ordre chronologique (plus on descend, plus c’est vieux) n’était plus respecté. Ce qui mettait très sérieusement en cause les conclusions de l’article de 1992. M. Jouzel n’écrirait donc sans doute plus ce qu’il a écrit en 1994.

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