Airborne fraction  2/2

Un discret raisonnement circulaire

J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique

Selon l’interprétation du GIEC, une certaine proportion (‘Airborne Fraction’ ≈ 50 %) des émissions anthropiques de CO2 resterait dans l’atmosphère. Mais la partie 1/2 de l’article a montré qu’il ne reste pas dans l’atmosphère ≈ 50 % des émissions anthropiques : en réalité, il demeure annuellement dans l’atmosphère une quantité équivalente à ≈ 2 à 3 % (variable selon l’année) des émissions annuelles totales (anthropiques + naturelles).
La partie 1/2 a surtout mis en évidence la discordance entre la définition donnée dans l’AR6 par le GIEC pour ‘Airborne Fraction’= fraction of CO2 emissions remaining in the atmosphère et son mode de calcul réel  → rapport annuel C/Ea = Croissance / Émissions anthropiques [1].  
– Cette seconde partie décrit le raisonnement circulaire associé à ‘Airborne Fraction’ qui se résume à C = [C/Ea] * Ea
– Le dernier paragraphe souligne l’étrange discrétion des rédacteurs de l’AR6. 

Apparence trompeuse d’un modèle défraîchi

Continuer la lecture de Airborne fraction  2/2

Une somme scientifique sur le climat

The Rational Climate e-Book : Cooler is Riskier [1]

par J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique

En 2021, le géophysicien Patrice Poyet faisait paraître, en libre accès, la première édition de son monumental ouvrage sur le Climat.
L’auteur procède à des mises à jour régulières si bien que nous en sommes aujourd’hui à la version 2.28 (téléchargeable ici).
Les 655 pages de l’ouvrage abordent tous les aspects du débat actuel sur le climat, l’ouvrage est richement illustré (174 Figures) et fournit de nombreuses références scientifiques récentes (2432). Ce colossal travail (des milliers d’heures de travail ?) devrait intéresser les lecteurs de SCE car il constitue un manuel complet sur le climat, une somme encyclopédique régulièrement mise à jour. 
Les 25 premières pages (4 % de l’ouvrage) permettent de se faire une idée du manuel, la traduction française est fournie en téléchargement [3].

Continuer la lecture de Une somme scientifique sur le climat

Le meurtre de l’Europe par l’Allemagne 

par Drieu Godefridi
PhD, Sorbonne

Dans un rapport préparatoire dont le Financial Times s’est procuré la copie et qui sera diffusé la semaine prochaine, la Commission européenne estime que pour atteindre l’objectif de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, l’Europe devra investir 1500 milliards par an à partir de 2031 jusque 2050.

1500 milliards par an. C’est équivalent à 10% du PIB européen. Par an ! Hors l’effort de guerre, il n’existe aucun objectif d’aucune sorte qui ait jamais commandé le détournement de 10% du PIB d’un continent, par décret politique.

Continuer la lecture de Le meurtre de l’Europe par l’Allemagne 

L’Islande, l’ île de tous les dangers

Brigitte Van Vliet-Lanoë, Directeur de recherche CNRS, 
Emérite, Brest, France

Alain Préat, Prof. Emérite, Université Libre de Bruxelles

Iceland, the island of danger, English Version (.pdf)

Fil conducteur : L’Islande attire autant les touristes que les scientifiques chargés de prévoir les risques naturels non négligeables hérités de son contexte géologique particulier. Il n’est pas une semaine où elle ne figure en avant des médias, plus encore aujourd’hui, avec les évacuations de populations le 11 novembre dernier suite au réveil du volcan apparu à Grindavik situé 40 km au sud-ouest de Reykjavik. L’éruption actuelle s’est annoncée depuis le 21 juillet 2023, puis s’est activée en décembre et le 14 janvier 2024. Ce n’est ni la première fois, ni la dernière que le volcanisme fait/fera parler de lui. Grindavik n’est pas la seule éruption en cours : il y a en permanence sur Terre entre 40 à 50 éruptions volcaniques sur les 1 330 volcans connus. Cette activité éruptive s’accompagne d’effets ‘désastreux’ tels que séismes très fréquents, aérosols soufrés et cendreux, fontes sous-glaciaires des calottes de glace, décharges glacio-isostasiques et soulèvements … Oui l’Islande est sous haute surveillance … car elle est située sur un point chaud (hot spot) toujours actif.

Le Laki ou ‘Lakagigar’ est un système volcanique dans le graben traversant l’Islande. Eruption fissure colossale en 1783-1784 avec coulées de laves jusqu’à 60 km de longueur , projection de cendres et émission de SO2.

Continuer la lecture de L’Islande, l’ île de tous les dangers

‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation janvier 2024

Le site SCE met chaque mois la mise au point ou ‘update’ de la ‘température moyenne globale’ établie officiellement à partir des données satellitaires UAH. Les données de base et des informations complémentaires sont accessibles sur le site de Roy W. Spencer.

L’écart de température pour le mois janvier 2024 est supérieur de + 0,03°C par rapport à décembre 2023 L’évolution de la température est de +0,14°C/décade depuis janvier 1979, soit 0,01°C/an. Egalement ici.

SCE a déjà discuté le non sens d’une ‘température moyenne globale’ (ici, ici et ici)

Continuer la lecture de ‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation janvier 2024

Le non-sens d’une transition énergétique « bas carbone » en France

  par Prof. (emer.) Dr. Ir. Henri A. Masson (Université d’Anvers, Belgique)

Une petite démonstration par l’absurde, en se basant sur :

  • Les hypothèses retenues par le GIEC;
  • Les données les plus récentes de la littérature scientifique (« peer reviewed ») sur la sensibilité climatique (estimation de l’augmentation de température qui résulterait d’un doublement de la concentration en CO2 dans l’atmosphère);
  • Les données officielles sur les émissions de CO2 anthropiques de divers pays (Banque Mondiale via Wikipedia);
  • Les rapports sur la transition énergétique de la Cour des Comptes et de la Commission sénatoriale ad-hoc;
  • Les données les plus récentes sur les investissements en énergies alternatives (Forbes).
Continuer la lecture de Le non-sens d’une transition énergétique « bas carbone » en France

Les relations compliquées entre l’UE et la Grande-Bretagne menacent le projet JET de recherche sur la fusion nucléaire

Prof. Dr. Jozef Ongena,
Research Director at the Plasma Physics Laboratory of the Royal Military Academy, Brussels

Membre de l’Académie Royale de Belgique

Ir. Jean-Pierre Schaeken Willemaers,
Institut Thomas More – Président du pôle Énergie, Climat, Environnement

Dans le cadre de la transition énergétique, la production d’électricité par fusion nucléaire devrait jouer un rôle important à l’avenir. Toutes les puissances mondiales s’y intéressent et en financent les recherches, en particulier l’Europe qui en est le leader mondial grâce au projet JET (Joint European Torus, situé à Culham à 10 km d’Oxford.). Il s’agit de la seule machine au monde fonctionnant avec du deutérium et du tritium, deux isotopes de l’hydrogène, qui semblent les plus appropriés pour le futur réacteur de fusion. À partir 2004, des travaux sont entrepris, entre autres, dans le but d’augmenter ses performances pour atteindre les 150 millions de degrés requis par la fusion, lui permettant d’effectuer les tests nécessaires au développement du projet ITER (version plus puissante et plus avancée du Jet, en cours de construction à Cadarache, France, dont la mission est de démontrer la faisabilité physique et technologique de la fusion. Sept pays y coopèrent : la Chine, les EU, le Japon, la Russie, la Corée du Sud, l’Inde et bien entendu l’Union européenne). En février 2022, le Jet a réussi à générer une fusion nucléaire de 59 MJ (mégajoule) pendant 5 secondes.

Expérience de laboratoire au JET, J. Ongena

Continuer la lecture de Les relations compliquées entre l’UE et la Grande-Bretagne menacent le projet JET de recherche sur la fusion nucléaire

Quelles sources d’énergies du futur pour la production d’électricité

par Jean-Pierre Schaeken Willemaers
Institut Thomas More – Président du pôle Énergie, Climat, Environnement
publié dans trends.levif le 27 décembre 2023

Les sources d’énergie pour la production d’électricité sont multiples et différemment appréciées dans le monde. Quelques-unes font l’objet d’anathèmes par les uns alors que d’autres les considèrent comme une aubaine.

Les prédilections pour l’une ou l’autre  sont  généralement fonction, dans le monde, de considérations économiques telles que leur disponibilité locale,  leur coût ou  la pollution qu’elles produisent.

D’autre part, des préoccupations de nature plus conjecturale que scientifique ont conduit, surtout en Europe, à vilipender certaines d’entre elles pour ensuite les interdire.

Il est nécessaire d’analyser les propriétés de ces différentes sources et de les comparer afin de pouvoir  identifier celles qui contribueront  le mieux à la production électrique du futur.

Commençons par comparer le nucléaire, source d’énergie qui fait régulièrement la une des médias, aux énergies éolienne et photovoltaïque de loin les plus utilisées parmi les renouvelables.

Le clivage entre les pays en Europe et dans le monde suscité par la production d’électricité à partir de combustible nucléaire a tendance à s’estomper. En effet au deuxième jour de la COP 28 organisé par le Qatar en décembre 2023,  un appel d’une vingtaine de pays à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050 par rapport à 2020, illustre le regain général d’intérêt pour l’atome. 

Continuer la lecture de Quelles sources d’énergies du futur pour la production d’électricité

Les véhicules électriques ne changeront rien à l’évolution de la température globale

par Prof. Dr. Paul Berth, Faculté des Sciences, Université Européenne

Les lecteurs assidus de SCE savent que, contrairement au GIEC, nous réfutons tout lien entre le taux de CO2 atmosphérique et la « température globale » (voir par exemple ici et ici). Si vous pensez comme nous il devient alors évident que l’utilisation massive des véhicules électriques ne changera rien aux climats terrestres.

Mais admettons que vous ne soyez pas convaincu et que vous acceptiez les conclusions du GIEC. Comme lui vous pensez donc que chaque fois que 1000 Gt de CO2 sont émis dans l’atmosphère la température de la basse troposphère augmentera de 0,45°C (comme écrit au point D.1.1 du Résumé pour Décideurs dans le dernier rapport du GIEC, l’AR6, à la page 28). En prenant les chiffres du GIEC nous pouvons alors faire un petit calcul qui montre que, si l’on considère les émissions de CO2 de toutes les voitures thermiques utilisées dans le monde, et roulant au moins 100 000 km, l’augmentation de la température sera tellement faible qu’elle ne sera même pas mesurable! Ce petit calcul vaut le détour et a également été fait par le physicien François Gervais dans son dernier livre « Le déraisonnement climatique« .

Continuer la lecture de Les véhicules électriques ne changeront rien à l’évolution de la température globale

Airborne fraction (1/2)

Une illusion anthropocentrique

par J.C. Maurin, Professeur agrégé de physique

Depuis toujours, l’homme interprète spontanément les phénomènes naturels pour y jouer le rôle principal. L’histoire des sciences montre pourtant que cet anthropocentrisme est généralement un biais, un handicap pour appréhender le monde réel. L’anthropocentrisme reste actuel, il est aujourd’hui présent dans l’assertion suivante du GIEC : Environ la moitié (=Airborne Fraction) des émissions humaines de CO2 restent dans l’atmosphère.

• Pour justifier cette assertion, on rencontre souvent un raisonnement de ce type : « En 2010, l’homme envoie ≈ 38 Gt-CO(4,8 ppm) dans l’atmosphère. La même année, le CO2 dans l’atmosphère augmente ≈ 19 Gt-CO2  (2,4 ppm) : il reste donc ≈ 19 Gt-CO(2,4 ppm) anthropique dans l’atmosphère tandis que les ‘puits naturels’ absorbent ≈ 19 Gt-CO(2,4 ppm), c’est mathématique ! »
– L’article montre que ce type de raisonnement ‘GIEC’ est erroné : il relève d’un préjugé anthropocentrique.

• Ce type de raisonnement apparaît plutôt sous un autre aspect dans le rapport AR6 : le GIEC formalise ce préjugé anthropocentrique dans sa définition: Airborne Fraction’ = fraction of CO2 emissions remaining in the atmosphère (annexe VII Glossary AR6 WG1).
– L’article montre qu’il y a discordance (dans l’AR6 WG1) entre cette définition et le mode de calcul réel pour ‘Airborne Fraction’.


Relativité (Maurits Cornelis Escher)
Continuer la lecture de Airborne fraction (1/2)

‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation décembre 2023

Le site SCE met chaque mois la mise au point ou ‘update’ de la ‘température moyenne globale’ établie officiellement à partir des données satellitaires UAH. Les données de base et des informations complémentaires sont accessibles sur le site de Roy W. Spencer.

L’écart de température pour le mois décembre 2023 est supérieure de -0,08°C par rapport à celle novembre 2023. L’évolution de la température est de +0,14°C/décade depuis janvier 1979, soit 0,01°C/an. Egalement ici.

SCE a déjà discuté le non sens d’une ‘température moyenne globale’ (ici, ici et ici)

Continuer la lecture de ‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation décembre 2023

Une préface toujours d’actualité en 2024

SCE,  Introduction : En 2013 paraissait sous la direction du Professeur Istvan Marko le livre ‘Climat : 15 vérités qui dérangent’. Il fut préfacé par l’Ancien Commissaire européen à l’environnement et ancien Ministre italien de l’environnement, Monsieur Carlo Ripa di Meana. En ce début de nouvelle année, le texte de cette préface ’historique’ n’ayant pas pris une seule ride nous le reproduisons entièrement .
N.B. Certains passages ont été mis en gras par SCE.

Carlo Ripa di Meana,
Ancien Commissaire européen en charge de l’environnement

Cet ouvrage que j’ai accepté de préfacer tombe à point nommé parce qu’il permet de m’épargner la rédaction d’un livre que je projetais d’écrire sur l’évolution du climat, sur la politique de réduction des émissions de CO₂ imposé par le protocole de Kyoto et sur les retombées prétendument positives de l’économie verte. 

Sans entrer ici dans les développements passionnants et pleins d’actualité de ce livre d’une grande rigueur intellectuelle, j’aimerais apporter mon éclairage autobiographique. En effet, il m’a été donné, dans une autre vie, de jouer un rôle d’initier une politique environnementale, d’abord au niveau européen et international, et ensuite en Italie. Au cours de ces deux expériences, ma position a progressivement évolué jusqu’à se renverser.

Continuer la lecture de Une préface toujours d’actualité en 2024

All we need is love, a new year’s message from the Clintel president

© Clintel Foundation/Sunday December 31, 2023

Dear friends and colleagues,

At the end of a hectic year, I would like to share with you the following topics.

World Climate Declaration

The number of signatories of the World Climate Declaration continued to grow this year (to over 1850), especially after new Nobel laureate John Clauser joined. We are also very pleased to announce that the number of financial supporters is growing. We have now more than 550 Friends of Clintel (all around the world), more than 1500 one time or monthly donors and next to our Dutch tax friendly status (ANBI = Public Benefit Organisation) we now also have 501(c)3 status in the US. Your continued support allows us to extend our activities in 2024!

Continuer la lecture de All we need is love, a new year’s message from the Clintel president

SCE remercie ses lecteurs

SCE vous souhaite une année de bonheur sans stress climatique.

SCE vous met au défi avec cette devinette très difficile : qui peut prévoir où se situera le prochain point de la courbe ci-dessous pour 2024 (avec un peu de confiance…?, avec confiance…?, avec beaucoup de confiance…?, presque certain…?, presque tout à fait certain…. ?, pas trop certain…?, virtuellement certain…? )…

Variations relatives vs variations absolues du niveau marin : ne pas se tromper !

Alain Préat, Prof. Emérite, Université Libre de Bruxelles
et
Brigitte Van Vliet-Lanoë, Directeur de recherche CNRS, 
Emérite, Brest, France

Fil conducteur : S’il est un sujet délicat à traiter, celui de l’augmentation du niveau marin en est bien un. Que de discordances entre les données fournies par les marégraphes et par les satellites, parfois même entre les données des satellites. L’article d’aujourd’hui veut attirer l’attention sur un aspect assez méconnu et souvent passé sous silence : il s’agit de la distinction entre niveau marin absolu et niveau marin relatif. Ce dernier présent aux échelles locales et régionales est principalement lié à la subsidence (affaissement) sédimentaire et tectonique et aux relèvements (élévations), le plus souvent tectoniques. Ne pas tenir compte de ces facteurs conduit à une interprétation erronée de l’évolution du niveau marin et du processus qui pilote cette évolution à toutes les échelles de temps.

Continuer la lecture de Variations relatives vs variations absolues du niveau marin : ne pas se tromper !

Evolution of the world fuel intensities

Par Samuel Furfari, Université Libre de Bruxelles (Belgique)

A benchmark that explains why green NGOs want to promote energy sobriety

The fashion for saving energy, which assumes that human behaviour can compensate for the inelasticity of energy demand, is not new. Only the name is. In 1924, when US President Calvin Coolidge proposed saving oil because he had been told that reserves would soon be exhausted, he devised a strategy called energy conservation. Though compassionate and generous, these methods failed to reverse the continuing growth in energy demand. Energy consumption, and oil consumption in particular, continues to rise as the world’s population grows and more people need to eat and work, i.e. consume energy. It is the task of industry and engineers to make processes and products more efficient. It has always been an ongoing quest. The Romans used massive stones to build their bridges, creating amazing monuments. Today, a similar function is performed with much lighter materials. Efficiency is normal behaviour in human activities, including the production, conversion and consumption of energy.

Continuer la lecture de Evolution of the world fuel intensities

COP28 : vers la réhabilitation de l’énergie nucléaire ?

article d’opinion par J. van Vliet, 
Ingénieur civil, Licencié en Sciences, Directeur retraité

1. Le nucléaire fait subitement son retour

Alors que se déroule la conférence COP28, messe annuelle du climat, au moment où le GIEC, suivant une longue tradition, vient de sortir son  N+1ème rapport apocalyptique et nous rappelle journellement (à tort) que l’été 2023 a battu tous les records en matière de température et qu’il ne reste pas plus de cinq minutes pour réduire notre consommation énergétique et les émissions de CO2 qu’elle entraîne, voici que l’énergie nucléaire fait subitement son retour.

Il y a exactement 70 ans, lorsque le Président Eisenhower avait prononcé en 1953 son discours « Atoms for Peace » à l’assemblée générale de l’ONU, l’énergie nucléaire était promise à un brillant avenir. Cependant, cela n’allait pas durer au-delà de l’accident de Three Miles Island, en 1979.

Continuer la lecture de COP28 : vers la réhabilitation de l’énergie nucléaire ?

‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation novembre 2023

Le site SCE met chaque mois la mise au point ou ‘update’ de la ‘température moyenne globale’ établie officiellement à partir des données satellitaires UAH. Les données de base et des informations complémentaires sont accessibles sur le site de Roy W. Spencer.

L’écart de température pour le mois d’octobre 2023 est supérieure de -0,02°C par rapport à celle d’octobre 2023 . L’évolution de la température est de +0,14°C/décade depuis janvier 1979, soit 0,01°C/an. Egalement ici.

SCE a déjà discuté le non sens d’une ‘température moyenne globale’ (ici, ici et ici)

Continuer la lecture de ‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation novembre 2023

Transition de technologie nucléaire, SMR et réacteurs avancés

par Ernest Mund, FNRS et Université Catholique de Louvain (Belgique).

L’inquiétude liée au réchauffement climatique est un puissant motif de réduction de la consommation des combustibles fossiles. Les dirigeants européens veulent annuler les émissions de gaz à effet de serre en 2050 et augmenter au maximum la demande d’énergie finale sous forme d’électricité. Cette stratégie devrait assurer un rôle prépondérant à l’énergie nucléaire. Ce n’est pas le cas en raison d’une hostilité persistante de certaines nations européennes vis-à-vis de cette source d’énergie. Les arguments invoqués sont d’ordre économique, dénoncent des risques potentiels d’accidents et la production de déchets radioactifs de très longue durée de vie. Partiellement justifiés pour les réacteurs actuels, ils ne constituent aucunement un frein à long terme. Le monde technologique partage avec le règne du vivant la propriété d’être en constante évolution. Le processus est lent, requérant environ un siècle pour qu’une technologie se transforme profondément. Née aux alentours de 1950, la technologie nucléaire devrait donc être très différente dans un peu plus de vingt ans. Des unités de puissances réduites fabriquées en usine et baptisées Small Modular Reactors (SMR) dans la terminologie anglo-saxonne, devraient bientôt répondre aux critiques d’ordre économique. Des technologies émergentes avec des fluides de refroidissement autres que l’eau (hélium, métaux liquides ou sels fondus) devraient satisfaire les préoccupations en matière de sûreté. Elles pourraient en outre élargir le champ des applications au dessalement de l’eau, à la production de chaleur à haute temperature ainsi qu’à la propulsion navale. Enfin, l’utilisation de combustibles usés en provenance du parc des réacteurs actuels, plongés dans un spectre de neutrons rapides, pourrait contribuer à l’élimination des déchets nucléaires de longue durée de vie. Ignorer ces promesses du changement technologique et persister aveuglément dans une attitude hostile peut conduire à des choix néfastes pour l’environnement.

Continuer la lecture de Transition de technologie nucléaire, SMR et réacteurs avancés

Le recul des glaciers et de la banquise Antarctique : la faute à qui ???

Brigitte Van Vliet-Lanoë, Directeur de recherche CNRS, 
Emérite, Brest, France

et
Alain Préat, Prof. Emérite, Université Libre de Bruxelles

Fil conducteur : L’Antarctique a une histoire géologique longue et complexe, marquée à l’Ouest par une activité volcano-magmatique importante à l’origine de gradients géothermiques régionaux modérés à élevés. Par sa position au pôle Sud, ce continent a été isolé thermiquement par l’océan Antarctique et reste glacé depuis 15 Ma (millions d’années). Il en résulte aujourd’hui des effets importants à la fois sur la dynamique glaciaire et sous-glaciaire mais, également, sur les morphologies du continent. Les conditions climatiques qui en découlent permettent aux phénomènes atmosphériques (dépressions cycloniques et gyres marins) et gravitaires (vents catabatiques et force de Coriolis) de contrôler l’évolution des températures superficielles et marines. Ces dernières sont régionales et le réchauffement est limité à sa partie occidentale pour des raisons météorologiques, océaniques et géothermiques. Un CO2 régionalement bas (380 ppm !) n’est pas responsable de la fonte de la plus grande calotte glaciaire au monde.

Continuer la lecture de Le recul des glaciers et de la banquise Antarctique : la faute à qui ???

SCE-info : l’Inde augmente sa production de charbon… et donc de CO2

Actuellement, la production domestique de charbon en Inde est d’environ 1 milliard de tonnes par an, ce qui donne environ 2,6 Gt de CO₂ (1 Gt = 109 t). Si l’on compare avec la Belgique, celle-ci n’émet que 0,1 Gt de CO2.

En ce début novembre 2023, New Delhi annonce que l’Inde produira 1,404 milliards de tonnes de charbon par an en 2027, c’est-à-dire dans environ 3 ans.

Ceci fera une augmentation de 404 millions de tonnes de charbon chaque année.

Selon l’EPA américaine (Environmental Protection Agency), 1 tonne de charbon produit environ 2,017 tonnes de CO2 (voir ici). Selon le degré de combustion et le type de charbon utilisé (le contenu en carbone varie) on peut même arriver à 2,8 tonnes de CO2 par tonne de charbon (voir ici).

On peut donc calculer que l’Inde produira entre 0,81 et 1.1 Gt de CO2 en plus par an, et ce dans trois ans. Pour simplifier, retenons que l’Inde produira environ 1 Gt de CO2 en plus par an, par rapport à aujourd’hui. C’est un peu comme si 10 pays comme la Belgique apparaissaient massivement dans trois ans!

La Chine ne se privera pas non plus de consommer du charbon et d’émettre encore plus de CO2 qu’aujourd’hui.

Tout ceci réduira donc à néant les efforts de l’Europe et des Etats-Unis de Joe Biden. Les chinois et les indiens auraient-ils compris que le CO2 ne peut pas émettre d’infra-rouges dans la basse troposphère et que l’hypothèse de « l’effet de serre du CO2 » ne tient pas la route? Il semblerait que l’on puisse répondre par l’affirmative.

Quant aux riches européens et américains qui ont les moyens de s’acheter une voiture électrique, ils auront bien le temps de réfléchir à tout ceci en faisant la queue plusieurs jours pour pouvoir recharger leurs véhicules équipés de batteries chinoises…

Un bureaucrate de l’ONU: détruire la science pour nous sauver de «l’ébullition mondiale»

par Wesley J. Smith, publié in The Epoch Times, 8 novembre 2023

« N’écoutez pas ce qu’ils disent, regardez ce qu’ils font » est souvent un bon conseil. Mais parfois ce qu’ils « disent » est précisément ce qu’ils ont l’intention de faire.

Comme dans ce cas : un fonctionnaire des Nations unies s’appelant Volker Türk vient de publier une tribune dans Nature – la revue scientifique la plus prestigieuse au monde – dans laquelle il propose de « protéger le droit à la science » pour lutter contre le « changement climatique ».

Continuer la lecture de Un bureaucrate de l’ONU: détruire la science pour nous sauver de «l’ébullition mondiale»

The Climatic Odyssey of Homo sapiens

par Prof. Dr. emeritus Alain Préat, Free University of Brussels

At a time of climate change (or disruption for some), it’s high time to read Olivier Postel-Vinay’s excellent French book, ‘Sapiens and the climate, a turbulent history’ (original in French: Sapiens et le climat, une histoire bien chahutée (2022)’, which looks at the climate changes our species has undergone since Homobecame sapiens, i.e. over the past 233,000 years. What does this book tell us?

 It shows us that our species has been confronted throughout its history and evolution with brutal climatic changes of durations and intensities that have no comparison with those of our own time. 

This unusually meticulous essay is supported by well-documented historical accounts and facts, supplemented wherever possible by scientific data drawn mainly from archaeology, biology, chemistry, physics, geography, and geology. This perspective paints a detailed picture of the climatic changes faced by the first humans (hunter-gatherers), then by the first civilizations and finally by our modern societies.

to the .pdf of the article

nb Version Française ici

‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation octobre 2023

Le site SCE met chaque mois la mise au point ou ‘update’ de la ‘température moyenne globale’ établie officiellement à partir des données satellitaires UAH. Les données de base et des informations complémentaires sont accessibles sur le site de Roy W. Spencer.

L’écart de température pour le mois d’octobre 2023 est supérieure de +0,03°C par rapport à celle de septembre 2023 . L’évolution de la température est de +0,13°C/décade depuis janvier 1979, soit 0,01°C/an.

SCE a déjà discuté le non sens d’une ‘température moyenne globale’ (ici, ici et ici)

Continuer la lecture de ‘Température moyenne globale’ et Etendue de la glace arctique : actualisation octobre 2023

L’Union européenne. Réflexions à propos d’un mix électrique réaliste en 2050  

       par Jean-Pierre Schaeken Willemaers

Il est bon de rappeler, avant d’aborder le sujet de cet article, que la priorité absolue des femmes et des hommes dénués de tout est de sortir de leur misère et pour celles et ceux qui vivent dans la précarité, est d’améliorer leurs conditions de vie. C’est vrai dans tous les pays quel que soit leur degré de développement.

Une énergie abondante, fiable et bon marché est indispensable pour atteindre ces objectifs. Celle qui est disponible localement est privilégiée aujourd’hui. Il s’agit essentiellement de l’hydraulique, du charbon, du gaz, du pétrole, et, dans une mesure nettement moindre, de la biomasse et de la géothermie.
Le cas de la Chine est significatif à cet égard. Si elle avait annoncé lors de la COP 21 en 2015 qu’elle serait, dès 2020, le premier pays en puissance éolienne et solaire, elle avait ajouté que, d’ici à 2030, elle construirait autant de centrales à charbon qu’elle en avait déjà. La position de l’Inde n’était pas fort différente. Leur pragmatisme l’emporte sur toutes considérations idéologiques.

Ceci devrait interpeller les pays « développés » sur la pertinence de leurs politiques énergétiques, dans le cadre de la transition énergétique, et, en particulier, le calendrier de leur implémentation dans les régions qui n’appartiennent pas à ce bloc.

Continuer la lecture de L’Union européenne. Réflexions à propos d’un mix électrique réaliste en 2050